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Pour la fête de la Sainte Famille.

C’est aujourd’hui la fête de la Sainte Famille de Nazareth et le passage de l’Évangile de Luc que nous venons d’entendre nous présente l’unique récit de l’enfance du Christ dans lequel, la Vierge Marie et saint Joseph, fidèles à la tradition, montent à Jérusalem pour la Pâque accompagnés de Jésus âgé de douze ans. La première fois que Jésus était entré dans le Temple du Seigneur avait été quarante jours après sa naissance, quand ses parents avaient offert pour lui « un couple de tourterelles ou deux petites colombes ».

 

Aujourd’hui, Jésus est de nouveau dans le Temple, mais cette fois il se passe quelque chose d’inattendue, sans rien dire Jésus reste dans la ville et cela suscite l’inquiétude de ses parents. Pendant trois jours Marie et Joseph le cherchent.  Pour ceux qui, parmi nous ont eu la joie d’avoir des enfants, nous comprenons bien l’inquiétude de Marie et Joseph, Marie qui s’exclame : « Vois comme ton père et moi, nous avons souffert en te cherchant ! » inquiétude, souffrance que tous parents qui aiment leurs enfants ont lorsqu’ils doivent faire face à un évènement imprévu qui fait craindre le pire…

Mais ici, les parents retrouvent leur fils dans le Temple, s’entretenant avec les maîtres de la Loi avec sagesse et intelligence. Il était resté près des maîtres de la Loi, les écoutant, les interrogeant et répondant à leurs questions. On est d’ailleurs étonné de ses réponses. Il s’avère comprendre en profondeur les choses de Dieu. Et à la question de Marie « Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ? » Jésus répond qu’ils ne doivent pas s’étonner, car sa place est là, sa maison est là, auprès du Père : « Ne saviez-vous pas qu’il me faut être chez mon Père ? ». Par cette réponse, Il leur fait comprendre qu'il doit « être aux affaires de son Père », c'est-à-dire s'occuper de la mission que Dieu lui avait confiée. Jésus appelle Dieu lui-même son Père. Il invite ses parents à comprendre qu’il ne leur appartient pas, mais qu’il s’enracine dans une autre paternité, au-delà de la paternité humaine. Il rappelle ainsi sa filiation divine à ses parents terrestres qui « ne comprirent pas ce qu’il leur disait. » 

 

Marie sa douce mère « gardait dans son cœur tous ces événements » tout comme lors de la visite des bergers à la crèche. Cœur en attente, Marie reste confiante en son Dieu malgré ses incompréhensions… L’évangéliste, quant à lui, ne développe pas plus l’évènement, il le conclue par un résumé de la vie cachée de Jésus à Nazareth : « Quant à Jésus, il grandissait en sagesse, en taille et en grâce, devant Dieu et devant les hommes. ». C’est ainsi que Dieu, en Jésus, a voulu vivre dans une famille humaine, épousant toute notre condition humaine, jusqu’à la mort… 

 

Oui, Dieu a voulu naître et grandir dans une famille humaine. De cette manière, il a consacré la famille comme voie première et ordinaire de sa rencontre avec l'humanité. Dans la vie passée à Nazareth, Jésus a honoré la Vierge Marie et le juste Joseph, en demeurant soumis à leur autorité pendant toute la période de son enfance et de son adolescence.

 

Mais si Joseph et Marie ont permis la rencontre de Dieu avec l’humanité, nos familles sont un lieu magnifique pour découvrir tout l’amour que Dieu nous porte et cela de façon bien concrète…

 

Car la famille commence par l’union d’amour unique entre homme et femme, premier creuset où l’on peut découvrir au fils des jours ce qu’est vraiment l’Amour (Avec un grand A). Le Créateur devait se dire en créant homme et femme, que l’union entre ces deux êtres, modelés à son image, serait le meilleur endroit pour découvrir, au fil des jours tout l’amour qu’il nous porte. Le couple est en effet un lieu privilégié dans lequel on peut expérimenter à notre échelle humaine une relation d’amour qui rapproche de Dieu. C’est le laboratoire de l’amour de Dieu qui, s’il est éclairé par la présence lumineuse de Dieu, permet de bâtir pour la vie sur des vertus dont le pardon, la patience, la miséricorde, le don gratuit sont les fondements. C’est aussi le laboratoire de l’amour de Dieu dans lequel il est donné au époux de devenir, grâce à l’amour qu’ils se portent, cocréateurs en accueillant les enfants que l’amour leur donnera. En un mot, c’est le lieu où Dieu nous offre d’aimer à son image, de créer par amour et par là même de fonder une famille.

 

Aimer à l’image de Dieu, voilà l’idéal d’une famille… Idéal que la sainte famille a vécu dans le secret de Nazareth. Idéal qui ne peut être approché que si nous laissons agir en nous l’Esprit et le don d’amour de Dieu. Car un idéal est un absolu de perfection et nous le savons toutes et tous, rien n’est parfait en ce bas monde : Regardons l’inquiétude de Joseph en Marie qui ont recherché leur fils pendant 3 jours…  Relisons dans les évangiles l’épisode du fils prodigue qui nous enseigne la patience et le pardon (Luc 15).  Rappelons-nous Jaïre, le chef de la synagogue qui confie la vie de sa fille mourante à Jésus (Marc 5 ou Luc 8).

 

Oui parfois les familles traversent des perturbations, des tempêtes, des déserts et des échecs et si l’espérance, la prière, le pardon, la confiance en Dieu ne les dirigent pas, l’échec peut être au rendez-vous. Mais tant de belles choses se vivent dans les familles quand l’Amour les guide, en commençant par le premier cri du nouveau-né dont nous fêtons aujourd’hui encore la naissance au travers de Jésus.

 

C’est pour cela qu’il est si important de s’aimer dans les familles, d’aimer chacun de ses membres quels que soit leur devenir et de rester le lieu où chacun sait qu’il peut y vivre de doux moments de paix, d’amour, de joie, de solidarité. C’est pour cela qu’une famille ne peut être pérenne que si elle est à l’école de la Saint Famille.

 

Car, la Sainte Famille de Nazareth est vraiment le "prototype" de toute famille chrétienne qui, unie dans le sacrement du mariage et nourrie par la Parole et l'Eucharistie, est appelée à réaliser l'extraordinaire vocation et mission d'être une cellule vivante non seulement de la société, mais de l'Eglise, signe et instrument d'unité pour tout le genre humain. Chaque famille devrait être une petite église éclairée par l’Esprit.

 

Alors, chers frères et sœurs, à l’invitation de Benoît VXI, « invoquons la protection de la Très Sainte Vierge Marie et de saint Joseph pour toutes les familles, en particulier pour celles qui connaissent des difficultés. Qu'ils les soutiennent afin qu'elles sachent résister aux poussées destructrices d'une certaine culture contemporaine, qui mine les bases mêmes de l'institution familiale. Qu'ils aident les familles chrétiennes à être, dans toutes les parties du monde, une image vivante de l'amour de Dieu. »

Confions leur nos familles, qu’elles soient des foyers d’amour qui brûlent de charité.

 

Amen.

 

Diacre Jean-Marie Blondel

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