4ème dimanche de Pâques C

« Le Père et moi, nous sommes UN »

         Jésus, ce matin, s’affirme comme le Fils comme dit le credo « consubstantiel au Père ». Il reprend un texte de l’Ancien Testament, la prière de chaque jour : « Ecoute Israël, le Seigneur est notre Dieu, le Seigneur est UN. » Et cette unité confessée par Israël est une unité de communion du Père et du Fils.

 

         Jésus met des mots sur des réalités que les apôtres ont peu à peu découvertes :

- Jésus a une relation toute personnelle et unique avec celui qu’il appelle « Mon Père ». Personne en Israël n’ose dire à Dieu « Mon Père ». Jésus revendique cette proximité unique avec Dieu.

- Et sa longue prière de nuit passée avec le Père en témoigne et a intrigué les apôtres habitués à une prière codifiée et célébrée à heure fixe… prière que Jésus pratique quotidiennement mais à laquelle il ajoute cette relation personnelle, privée et longue.

- Mais aussi ces enseignements : « Amen, amen, je vous le dis : le Fils ne peut rien faire de lui-même, il fait seulement ce qu’il voit faire par le Père ; ce que fait celui-ci, le Fils le fait pareillement. (Jn 5/19) « Les œuvres que je fais au Nom de mon Père », (Jn 10/25), « Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même ; le Père qui demeure en moi fait ses propres œuvres » (Jn 14/10)… et là encore aujourd’hui, « on ne peut pas  arracher les disciples de la main du Père… et on ne peut pas les arracher de la main du Fils à qui le Père les a donnés !

         Il y a chez Jésus en effacement volontaire de lui-même pour laisser toute la place au Père qui se révèle en Lui… pour que soit vrai ce qu’il dira à Philippe : « Qui m’a vu, a vu le Père ». (Jn 14/9) Jésus n’arrête rien à lui-même mais il conduit sans cesse au Père.

 

         Aujourd’hui il ajoute : Il donne la vie éternelle aux brebis qui l’écoutent et le suivent. Cette vie éternelle, elle  a sa source en Dieu, elle est la Vie de Dieu donnée aux hommes. Elle est « connaissance de Dieu »… Comme dit l’apocalypse lue en ce jour : « Jésus, l’Agneau et le pasteur conduit les hommes aux sources des eaux de la vie. »

 

         Ce que fait Jésus pour les juifs de son temps, pour ceux qui sont devenus disciples, il faudra le faire pour tous les hommes : il faudra les conduire au Christ Source de la Vie. Paul et Barnabé en ont bien conscience à Antioche de Pisidie quand, après s’être adressé d’abord aux juifs, ils leur déclarent : « le Christ a été fait lumière des nations pour que grâce à Lui, le salut parvienne jusqu’aux extrémités de la terre. » Et qui a cette mission ? La sainte Eglise de Dieu.

         Mais la Sainte Eglise de Dieu n’est que l’instrument de choix du Christ qui seule st « Lumière des nations » « Source de Vie ». Lumière des nations : Lumen gentium… c’est justement le titre de la constitution conciliaire sur le mystère de l’Eglise : « Le Christ est la lumière des peuples »… pas l’Eglise. Elle porte cette lumière pour la donner, elle contient cette source pour en donner à boire … Comme le Christ s’efface pour montrer le Père, l’Eglise s’efface pour montrer le Christ.

         Et dans cette Eglise, ceux qui sont chargés de montrer cette lumière et de donner à boire à cette source qui est le Christ, ce sont les prêtres, purs et simples instruments eux aussi, effacés devant la lumière et la source christiques.

         Regardez dans les Actes des Apôtres. La conversion de St Paul.

Dieu l’arrête brutalement sur le chemin de Damas.

Et il l’envoie à l’Eglise de Damas : « Relève-toi et entre dans la ville : on te dira ce que tu dois faire. »

Et dans l’Eglise de Damas, qui agit : Ananie, le ministre local « « Lève-toi, va dans la rue appelée rue Droite, chez Jude : tu demanderas un homme de Tarse nommé Saul. Il est en prière, « Va ! Car cet homme est l’instrument que j’ai choisi pour faire parvenir mon nom auprès des nations, des rois et des fils d’Israël. Et moi, je lui montrerai tout ce qu’il lui faudra souffrir pour mon nom. »… Ananie partit donc et entra dans la maison. Il imposa les mains à Saul, en disant : « Saul, mon frère, celui qui m’a envoyé, c’est le Seigneur, c’est Jésus qui t’est apparu sur le chemin par lequel tu venais. Ainsi, tu vas retrouver la vue, et tu seras rempli d’Esprit Saint. » Aussitôt tombèrent de ses yeux comme des écailles, et il retrouva la vue. Il se leva, puis il fut baptisé. » Jésus ne passe pas au-dessus de son Eglise… il agit mais laisse à son épouse et aux ministres, accomplir leur tâche.

         Penser s’unir au Christ hors de l’Eglise n’a pas de sens.

         Penser une Eglise sans prêtre na pas de sens.

         Ce que Dieu donne aux hommes est divine, et ne s’attrappe comme cela, à la force du poignet ou de la discussion ou même de la méditation… Ce que Dieu donne, se reçoit de Lui, par l’Eglise et ses ministres, instruments de la grâce. Voilà pourquoi, il faut beaucoup de ministres pour que les dons de Dieu soient offerts partout. Amen.