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Dimanche du Bon Pasteur

         Je voudrais revenir avec vous aujourd’hui, en ce dimanche des vocations, sur la place et la mission des ministres ordonnés dans l’Eglise. La rareté des vocations au ministère diocésain, le peu de souci que cette rareté suscite chez les fidèles comme chez bien des évêques, le peu d’ardeur à demander à Dieu ces vocations… Les difficultés de certains jeunes prêtres, tout cela montre le malaise, particulièrement en Europe occidentale.

 

        Tout cela, dans le tintamarre médiatique des vieux contestataires catholiques, les vieux restes du « contre concile », né pendant l’assemblée conciliaire même, dans la presse et chez des théologiens et catholiques dits progressistes ; conte concile qui continue, par exemple en Allemagne, dans le synode de Francfort ou en Suisse ou même dans certaines assemblées françaises de préparation du synode romain, proposant d’ailleurs des revendications n’ayant rien à voir avec les questions posées par le Pape François. Le Pape avait ses questions… mais les vieux catholiques français… avaient leurs réponses !

 

         Je vous propose de regarder à nouveau comment notre Seigneur et Maître Jésus a structuré son Eglise. 

         Reprenons les faits à leur source. Nous voyons Jésus au printemps de l’année 28 commencer sa mission en Galilée. Il ENSEIGNE dehors et dans les synagogues ;  il commence à attirer autour de lui des foules : il annonce – et en donne des signes - comme toute proche la manifestation de Dieu dans son Royaume … ce que Jean Baptiste avait prédit. Peu à peu, la foule des auditeurs et des disciples grandit.

         Au bout de quelques mois, Jésus prend une décision : parmi ces disciples, il choisit 12 hommes : Marc dit : « il appelle à Lui qui il voulait et il en institua 12 pour être avec Lui et les envoyez prêcher. » Tout est initiative de Jésus : rassembler une foule autour « d’un message nouveau donné avec autorité » (Marc) puis, parmi elle, choisir Douze hommes, non pas provisoirement mais « établis dans ce choix » avec deux missions : être avec Lui et être envoyés.

         Puis le projet se construit peu à peu : après avoir gardé près de lui et leur avoir enseigné à la fois le contenu de son message et la manière de l’annoncer, il les envoie « deux par deux dans les villages où il doit lui-même se rendre. » Et cette mission réussit et réjouit autant les Douze que Jésus !

         Puis Jésus précise des choses : il y a 3 apôtres plus proches (Pierre, Jacques et Jean), puis Pierre : lui qui confesse le 1er la foi à Césarée de Philippe reçoit une place spéciale : roc de fondation de l’Eglise, « SUR TOI, JE bâtirai MON Eglise et les portes du mal ne pourront rien sur elle ». Cette mission sera précisée à la Cène – Luc rapporte : « Pierre j’ai prié pour toi, que ta foi ne défaille pas ! Quand tu seras revenu (du reniement bien sûr) confirme tes frères dans la foi. »… Puis après la Résurrection, en St Jean, au bord du Lac : « Pierre, m’aimes plus que ceux-ci ? Sois le pasteur de mon troupeau ».

         Pour les Douze, Jésus leur confiera après sa résurrection, leur mission d’annoncer l’Evangile partout jusqu’aux extrémités du monde, tout en leur donnant son Esprit Saint  - il souffle sur eux le soir de Pâques - et la capacité de pardonner les péchés.

 

         Mais le moment le plus fort est celui de la Cène avant la Passion : dans ce repas, Jésus fonde en même tempset cet « en même temps » est capital – avec ceux qui l’ont écouté dans sa Parole depuis 2 ans et demi, l’eucharistie en faisant du pain et du vin son Corps et son Sang mais aussi l’Eglise comme communion entre frères devenant son Corps, puisque la source de cette communion est l’eucharistie et que cette communion s’exprime en se lavant les pieds mutuellement, serviteur les uns des autres et le ministère de ceux qui ont la charge de faire l’eucharistie « en mémoire de Lui ». Et cette eucharistie est directement reliée au sacrifice de la Croix qui va avoir lieu, sommet de l’amour du Christ pour les siens, somment de la haine de Dieu de la part des hommes et victoire de Dieu qui ressuscite son Fils

 

         Voilà ce dont nous héritons. Voilà ce que nous sommes, Eglise du Seigneur, Peuple de Dieu issu Corps du Christ et de l’Esprit Saint.

 

         Mais pas n’importe comment ! CET HÉRITAGE SE FAIT DANS LA FOI. Et la figure de cette foi parfaite, celle en qui nous sommes appelés à recevoir ce que le Christ nous lègue, c’est la Vierge Marie. La communauté issue de Jésus, créée par Lui, voulue par Lui est mariale ! C’est pourquoi sur la Croix, Jésus confie le disciple modèle, Jean, à Marie mais aussi Marie à Jean. « Et dès ce jour, Jean prit chez lui Marie ». 

         Et la Vierge Marie n’est pas seule à assurer cette mission de conforter la foi des fidèles : on voit bien que les femmes autour de Jésus, celles qui ont été les premières à le suivre en Galilée et les premières au tombeau le matin de Pâques, celles qu’il rencontre les premières, à l’aurore de Pâques, avant les Douze, on voit bien que ces femmes sont pour lui de la première importance pour l’Eglise entière, comme le déploiement du charisme marial : apôtre des apôtres, comme dit St Thomas d’Aquin de Marie Madeleine, chargées de supporter – dans tous les sens du mot – la foi des hommes. Au cœur de l’Eglise, témoins sûres et affectueuses du Ressuscité qui les réjouit.

 

         Voilà ce qu’est l’Eglise comprise dans la foi et dans la cohérence de la Foi et de la volonté  du Seigneur. Oui ! Evangélisation du monde entier par une Eglise eucharistique, Corps du Christ par la communion et le lavement des pieds réciproques, Corps du Christ grâce au ministère de ceux qui sont chargés des mystères, par une Eglise qui vit dans une foi mariale.

 

         Quand on regarde l’histoire des premiers siècles, on voit la réalisation de ce projet christique : et cela étonne les historiens qui se demandent comment un pullulement de petites communautés nées partout autour du bassin méditerranéen, sans structures entre elles, sans même, au début, de textes d’Evangile et d’écrits chrétiens, comment ces petites communautés sont devenues et restées UNE SEULE EGLISE, les chrétiens ayant bien conscience d’être un tout : TOUT A TENU PAR L’EUCHARISTIE qui fait de la communauté qui célèbre, le Corps du Christ, - et le Christ n’a qu’un Corps ! – dans la charité fraternelle non seulement à l’intérieur de la communauté mais entre communautés, - la collecte pour Jérusalem par exemple – par les lettres des apôtres puis les échanges entre les responsables de communautés … Tout St Paul est dans quelques points forts.

 

         Mais surtout par la foi et la certitude que l’Eglise n’est pas une communauté comme les autres : l’Eglise ne vit que par la relation intime avec son Chef et par Lui, avec le Dieu saint. Elle ne doit parler que de Lui, se réjouir en Lui et le réjouir par la sainteté de sa vie. Et cela n’est possible que par l’eucharistie et la réconciliation, donc par les ministres qui ont reçu la mission de célébrer ces deux sacrements et de veiller sur la communion. Amen.

Commentaires

  • Merci Père Curé pour ce virulent mais nécessaire retour aux sources.
    Je suis toujours gênée voire révoltée par les expressions comme "reconstruire l'église,"rebâtir l'église "et même "bâtir une nouvelle Eglise"...qui sont courantes en cette période synodale pour elle.
    Je préfère dire qu'il est nécessaire d'employer nos forces pour la renouveler ds l'esprit Saint qui souffle en nous et sur nous depuis les origines.Et donc d'implorer avec force et courage cet Esprit des origines ,pour sa sanctification..... ,par la sanctification des ministres ordonnés et pour de nombreuses vocations sacerdotales.
    Car sans prêtres, plus d'Eucharistie...
    Tel est l'Enjeu majeur de la demande instante de vocations sacerdotales.
    Demande qui vu les circonstances et la situation dans notre vieille Europe ,devrait étre revivifiée...
    Telle est ,entre autre,la raison de l'existence, en particulier dans notre diocèse de l'union "heure de prière pour les prêtres "qui,encouragée par Mgr Papin ,propose mensuellement une adoration pour les prêtres ds une paroisse de Villers.
    Comme dit le saint Curé d'Ars (je cite de tête) relayé par ste Th.de Lisieux:
    Quelles sont belles les mains du prêtre qui ont reçu le pouvoir de faire descendre sur l'autel Jésus Sauveur du monde...
    Croyons nous vraiment à la beauté de la mission du prêtre investi de ce sacrement Source et Sommet de notre vie ,institué par le Maître pour se donner à nous?
    Croyons nous vraiment en l'Eglise, son Peuple son Temple son Corps et son Épouse, faite belle et joyeuse en Marie ,Nouvelle Ève née du cœur ouvert ,souffrant et ressuscité du NouvelAdam?
    Demandons pour elle de recevoir l'esprit Saint ,esprit d'obéissance et de respect filial envers son Fondateur notre Seigneur Jésus Christ ;
    Demandons au Paraclet de nous remettre ds les mains de Celui ,qui parlera à notre cœur et fera ,par nous, toutes choses nouvelles.

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