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Assomption 2023

            Nous n’avons aucun témoignage sur l’événement de l’Assomption dans le Nouveau testament, si ce n’est ce chapitre de l’Apocalypse que nous venons de lire et qui nous fait voir Marie glorieuse dans le monde de Dieu.

         Les Pères de l’Eglise d’Orient parle abondamment  de son Assomption à partir du 4ème siècle. La liturgie latine – à la différence de l’Orient - s’est montrée très longtemps très pudique et discrète sur ce mystère. Il faut attendre le Pape Serge 1er en 700, d’origine syriaque, pour que l’antienne de départ de la procession organisée par lui le 15 août à Rome déclare : « Vénérable est pour nous, Seigneur, la fête qui commémore ce jour en lequel la sainte Mère de Dieu subit la mort temporelle, mais néanmoins ne put être retenue par les liens de la mort, elle qui avait engendré de sa substance, votre fils, notre Seigneur incarné. » Mais quand le missel de la curie romaine s’imposa, cette oraison disparut !... sauf à Lyon et à Milan.

 

         Je me propose – et ce pour répondre à des questions sur ce sujet – de tenter de placer cet événement dans l’histoire : à quel moment Marie nous a-t-elle quittés pour habiter ressuscitée dans les demeures éternelles ? On gardera toujours à l’esprit le caractère hypothétique de cette présentation… même si certaines dates historiques données sont certaines.

 

         Jésus est né sous le règne d’Hérode le Grand, dit l’Evangile. Hérode a régné jusqu’en 4 avant J C. Jésus est donc né au plus tard en 4 av. JC… On pense plutôt en 6 av. JC. Je sais : ces dates rocambolesques tiennent à une erreur du moine oriental Denys le Petit qui a établi notre calendrier actuel à Rome à la fin du 6ème siècle.

         Marie avait sans doute entre 15 et 16 ans à la naissance de Jésus, comme toute jeune maman de ce temps : elle était donc née autour de l’année 22/21 av JC à Jérusalem ou selon une autre tradition – aussi bien  établie - à Sephoris, capitale de la Galilée, située à côté de Nazareth.

         Jésus est mort  le 7 avril 30,  dans sa 34ème ou 36ème année : Marie avait donc 51-52 ans. Les écrits du Nouveau Testament nous laisse sur une image : Marie au milieu des disciples,  attendant l’Esprit Saint, dans la Chambre haute du cénacle, à Jérusalem.

 

         La Tradition unanime enseigne que Marie a séjourné avec Jean à Ephèse. Quand est-elle partie ? 

 

         Nous savons que la prédication enthousiaste d’Etienne le diacre a valu une  première persécution des chrétiens à Jérusalem, organisée par les autorités juives, après sa mort. Nous sommes en 36. Et  St Luc dans les Actes des apôtres déclare: « Ce jour-là, éclata une violente persécution contre l’Église de Jérusalem. Tous se dispersèrent dans les campagnes de Judée et de Samarie, à l’exception des Apôtres. » (8/1) Puis la persécution se dirigea contre les apôtres : d’abord Jacques le frère de Jean en 41 ou 42 puis Pierre en 44.

 

         D’ailleurs quand Paul monte à Jérusalem pour la 1ère fois après sa conversion et son séjour en Arabie, - c’est en 37-38  - il déclare dans l’épitre aux Galates : « je suis monté à Jérusalem pour faire la connaissance de Céphas et je suis resté 15 jours auprès de lui sans voir cependant aucun autre apôtre mais seulement Jacques, le frère du Seigneur » (Ga. 119)… le responsable d la communauté chrétienne de Jérusalem. Il paraît donc possible que le départ de Jean à Ephèse avec la Vierge Marie se soit déroulé dans cette période très troublée pour les chrétiens au point que tous les apôtres sauf Pierre sont partis.

            Voilà une 1ère période possible pour un départ à Ephèse. C’est sans doute à Ephèse que St Luc a rencontré longuement Marie durant les années qu’il a passées avec Paul à Philippes - Philippes et Éphèse, par voie maritime, sont bien proches, seulement quelques jours de voyage - ou peut-être même lors du séjour de 2 ans de Paul et son équipe – dont St Luc - à Ephèse, de 56 à 58.

 

 

            Il est fort possible aussi que Jean et la Vierge soit revenus certaines fois à Jérusalem. En effet, toujours selon Paul dans les Galates, « 14 ans plus tard, Paul est monté à Jérusalem avec Barnabé et Tite. » Et là, - nous sommes autour de 49 ou 50 Paul rencontre « Céphas et Jean » qu’il appelle « les colonnes de l’Eglise ». Marie a à cette époque environ 70 ans. Comme la tradition de Jérusalem garde mémoire de la mort de la Vierge Marie ou de son transit dans le Royaume de Dieu à Jérusalem, on pourrait penser à cette période.  Mais si la mort de Marie avait eu lieu à ce moment, St Luc nous en aurait sans doute parlé dans les Actes dont l’écriture n’était pas achevée !

 

         En revanche, les retours à Jérusalem ne sont plus possibles à partir des années de 62 en raison de la révolte juive qui gronde : Paul a été arrêté en 58, jugé en 61 et il est parti à Rome ; en 62, le cousin du Seigneur Jacques est lapidé sur ordre d’Agrippa 1er : alors la communauté chrétienne de Jérusalem quitte alors la ville : une partie se réfugie à Pella (une ville païenne de la Décapole, située au-delà du Jourdain, en face de Beith-Shéan) et une très petite partie reste autour de Jérusalem. A partir de 66 la guerre fait rage dans le pays jusqu’à la prise et la destruction de Jérusalem en 70. 

            De 60 à 62, nous avons là le point ultime possible pour la mort de Marie à Jérusalem : Marie aurait alors 81 ou 82 ans. Son tombeau vide est toujours à vénérer dans la vallée du Cédron, en contrebas de Gethsémani. Les Apocryphes nous parlent de d’une mort sur le Mont Sion et d’un tombeau dans la vallée du Cédron. 

         La rédaction des Actes des Apôtres est déjà achevée.

 

         Mais, autour des années 90/92 Jean qui est retourné à Ephèse après la mort de Marie, se trouve à Patmos, une île voisine. C’est là qu’il reçoit et écrit le livre de l’Apocalypse, le dernier livre écrit de la Bible chrétienne. C’est dans ce livre que se trouve le chapitre12 que nous avons lu tout à l’heure : « Une femme que le soleil enveloppe; la lune est sous ses pieds et douze étoiles couronnent sa tête» (Ap 12, 1)… une femme céleste, enlevée au Ciel. Dans ce texte, cette femme glorieuse est à la foi Eve, la Fille de Sion et Marie qui récapitule en elle toute l’histoire biblique.

          

         Jean demeurera à Ephèse jusqu’à sa mort au début du 2ème siècle, très âgé, sous le règne de Trajan mort en 117.

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