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28ème dimanche A

A chaque messe nous sommes invités : « Heureux les invités au festin des noces de l’Agneau ! » Eh bien justement ! L’Evangile d’aujourd’hui en parle ! Mais quel est donc ce vêtement de noces à revêtir ?
Il faut avouer que cette parabole contient bien des surprises : 

- Un Roi marie son Fils... nous savons depuis longtemps que la venue de Jésus parmi les hommes est comprise par Jésus – à la suite de l’Ancien Testament - comme une noce. A ceux qui le critiquent de ne pas jeûner, Jésus répond : « les invités peuvent- ils jeûner quand l’Epoux est avec eux ? » 

 

- Les invités se dérobent... Ces paraboles de Jésus que nous lisons ces derniers dimanches, sont dirigées vers les chefs de la nation juive : Dans la première, - il y a 15 j. – Jésus a relevé la désobéissance de ce peuple à la loi divine, et son incapacité d’accomplir la volonté de Dieu. Dans la deuxième, - dimanche dernier -il a souligné la méchanceté de ceux à qui Dieu a confié sa vigne. Dans cette troisième parabole, Jésus prédit leur mépris de l’appel de la grâce de Dieu contenue dans l’évangile... il s’adressent aussi aujourd’hui aux pharisiens. 

- Dans ceux qui déclinent cette invitation, Jésus distingue deux groupes – ils subsistent jusqu’à nos jours ! - Les premiers ne s’inquiètent pas du royaume des cieux : ils sont de la terre, ils s’occupent de leurs biens et de leurs intérêts; ils sont devenus totalement imperméables aux appels de Dieu. Les autres sont carrément opposés à Dieu, « ennemis du roi » dit le texte. Eux, ils maltraitent et persécutent les serviteurs... qui les invitent ! Jésus en effet, subira la haine tenace des chefs de son peuple,... et Paul et la 1ère Eglise subiront cette haine du peuple saint. Aussi, comme le dit Jésus dans cette parabole, Jérusalem sera brûlée au feu et ses coupables exterminés par les troupes romaines (verset 7). 

- Ce qui est plus étonnant déjà, c’est la réaction du Roi à cette animosité et à ce refus : Dieu ne demande plus rien; mais avant le jugement, il offre encore sa grâce, maintenant à toutes les nations, « tant mauvais que bons » dit le v. 10 : Dieu a préparé dans le lieu de la joie éternelle “des noces pour son Fils” ; il offre une place à chacun des invités : et il faut accepter l’invitation aujourd’hui. Dieu veut que la salle des noces soit remplie, et elle le sera par d’autres invités et parmi eux, on voit des croyants mais aussi des mécréants, pêle-mêle ! La salle est pleine... et tous sont là étonnés d’y être. Tout cela ne nous choque pas vraiment... car cela nous rend l’espérance d’y être nous aussi, croyants à nos heurs et mécréants à d’autres ! 

Mais tout devient incompréhensible: ceux qui n’ont pas revêtu le manteau de noces sont exclus avec fracas ! Il faut savoir pour bien comprendre le texte, qu’au temps du Seigneur, celui qui invitait à un repas de prestige ou de noces, 

procuraient lui-même le vêtement que les invités devaient revêtir. A quoi Jésus fait-il allusion ? Quel est ce vêtement de noces ? 

On pourrait dire que le « vêtement de noces » de la parabole, c’est le vêtement du salut que le baptisé revêt quand il devient un homme nouveau au baptême. Comme l’avait annoncé Isaïe, en 61/10, « Je tressaille de joie dans le Seigneur, mon âme exulte en mon Dieu. Car il m’a vêtue des vêtements du salut, il m’a couverte du manteau de la justice, comme le jeune marié orné du diadème, la jeune mariée que parent ses joyaux. » Voilà ce qui se passa au baptême quand l’homme a revêtu le Christ comme dit St Paul en Ga.3/27 : « vous tous qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu le Christ. » 

Ce vêtement, c’est à la fois l’annonce de ce que le nouveau baptisé doit devenir et, en même temps, la grâce de pouvoir le devenir ! Comme dit le Père André Louf, « il nous faut nous dépouiller du vieil homme pour revêtir le Christ, l’homme nouveau. Il nous faut nous dépouiller du vieil homme et de ses prétentions, comme d’un costume usé et revêtir comme un vêtement flambant neuf, Jésus Christ lui-même. » 

Et dans l’épitre aux Ephésiens que nous étudions cette année, St Paul développe ce thème. Ecoutez : « Il s’agit de vous défaire de votre conduite d’autrefois, c’est-à-dire de l’homme ancien corrompu par les convoitises qui l’entraînent dans l’erreur. Laissez- vous renouveler par la transformation spirituelle de votre pensée. – C’est donc l’œuvre de la grâce ; à ce niveau, il faut se laisser faire... Puis, dans cette grâce, agir ! - Revêtez-vous de l’homme nouveau, créé, selon Dieu, dans la justice et la sainteté conformes à la vérité. Débarrassez-vous donc du mensonge, et dites la vérité, chacun à son prochain... Si vous êtes en colère, ne tombez pas dans le péché ; que le soleil ne se couche pas sur votre colère. Que le voleur cesse de voler. Aucune parole mauvaise ne doit sortir de votre bouche ... N’attristez pas le Saint Esprit de Dieu... Amertume, irritation, colère, éclats de voix ou insultes, tout cela doit être éliminé de votre vie, ainsi que toute espèce de méchanceté... Pardonnez-vous les uns aux autres, comme Dieu vous a pardonné dans le Christ. » 

Avons-nous vraiment revêtu le vêtement des noces ? 

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