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L’hymne de l’épitre aux Philippiens

         Nous venons d’entendre retentir l’hymne admirable que saint Paul a écrite dans la Lettre aux Philippiens (2, 6-11).

         Le texte comprend un double mouvement: descendant et ascendant. 

         Dans le premier mouvement descendant, le Christ Jésus se différencie d’Adam : il ne cherche pas à conquérir ou à garder le rang qui l’égalait à Dieu. Le verbe employé par St Paul est « harpagon » c’est-à-dire mot à mot « considérer comme une proie à ravir ». C’est le mot qu’a choisi Molière pour nommer son avare « Harpagon ». Il avait des lettres bibliques !

 

         Non ! Jésus ne cherche pas à ravir ou à garder sa divinité mais il choisit de descendre, de quitter la splendeur de sa divinité qui lui appartient par nature, comme en deux étapes, l’humiliation de l’incarnation – il devint homme – et celle de la mort et la  « mort de la croix». Le verbe employé par Paul est terrible : « ekénôsen » qui veut dire « se vider, s’anéantir ». Il y a comme un double anéantissement : Jésus se montre véritablement homme et notre rédempteur, à travers une participation pleine et authentique à notre réalité humaine,  y compris la douleur et la  mort.

          Le deuxième mouvement, ascendant, révèle la gloire pascale du Christ : après la mort, le Christ entre à nouveau dans la splendeur de sa majesté divine, avec sa nature humaine désormais. Le Père, qui avait accueilli l’acte d’obéissance du Fils dans l’Incarnation et dans la Passion, l’«exalte» à présent de façon suréminente, comme le dit le texte grec. 

         Quelle est cette exaltation ? Elle est double. 

         Elle est d’abord une « surélévation » comme dit le texte… ce qui est traduit d’autres fois par « assis à la droite du Père », c’est-à-dire partageant la plénitude de la divinité et de la royauté du Père.

         Et doublement : le Christ reçoit le Nom qui est au-dessus de tout nom » : Benoît XVI commente : « dans le langage biblique, le «nom» indique la véritable essence et la fonction spécifique d’une personne, il en manifeste la réalité intime et profonde. A son Fils, qui par amour s’est humilié dans la mort, le Père confère une dignité incomparable, le « Nom» le plus excellent, celui de «Seigneur» - Kyrios -, précisément de Dieu lui-même. » Kyrios/Kyrie, Nom Saint que nous employons dans la rpière au commencement de chaque emsse.

         Cette proclamation du Nom est aussi une proclamation de foi, entonnée en chœur par ciel, la terre et le « sous-terre »,  une prosternation d’adoration, claire et nette: « Jésus Christ est le Seigneur», Jésus est Dieu. Jésus porte le Nom de Dieu révélé à Moïse, un nom sacré et imprononçable. Jésus est donc présenté par Dieu comme digne d’adoration, le Fils de Dieu ayant assumé et gardant une nature humaine.

A l’obéissance du Fils dans son incarnation et dans son sacrifice, la réponse du Père le ressuscite et le glorifie, l’exalte ; à cette exaltation s’unit l’adoration de la part de l’humanité et de la création tout entière. 

 

Mais en plus de cette adoration, nous sommes appelés par l’apôtre lui-même à vivre en nous les sentiments ou dispositions (Paul utilise les deux mots) qui animaient le Christ » « Ayez entre vous les mêmes sentiments qui sont dans le Christ Jésus » (Ph 2, 5) dit St Paul juste avant le poème.

         Quels sont ces sentiments ou dispositions ?

         - l’obéissance à Dieu

         - l’humilité du serviteur dont le lavement des pieds est l’extraordinaire symbole, humilité qui accepte la condition humaine et ne cherche pas sa propre gloire.

         - mais aussi la confiance en Dieu dont il reçoit tout, y compris la gloire.

Amen.

 

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