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Toussaint 2023

Introduction : 

 

         La Toussaint commémore la dédicace du Panthéon d’Agrippa, restauré par Sévère Auguste et désormais dédié à Marie reine des Martyrs. Le 13 mai 610 - une date d’origine syrienne où l’on fêtait tous les martyrs -, le Pape Boniface IV, avec l’accord de l’empereur Phocas, va chercher les reliques des martyrs dans la catacombes pour les ramener à Rome au Panthéon sur 28 chars ornés.

         Cette pratique d’une fête de «  tous les saints » se répand dans la chrétienté.
         En 833, Louis le Pieux, à la demande de Grégoire IV et du consentement des évêques de ses états, en fait une fête pour tout l’empire.
         C’est le Pape Grégoire IV (827-844) qui fixa la fête au 1er novembre.
         En Orient, la fête de la Toussaint est fixée au dimanche qui suit la Pentecôte.

 

 

Sermon de La Toussaint 2023

         Je commence par une citation. « Beaucoup de gens courent mais ils ne savent pas toujours après quoi. Notre société ne sait plus où elle va et ne maîtrise pas les perspectives de son avenir. Au fond de cette incertitude, qui touche l’ensemble des mœurs et des règles de comportements sociaux je vois une source d’angoisse qui entraîne bien des dérèglements ; Il est difficile de dire si ce phénomène est passager ou s’il va durer. » 

         De qui est-ce ? du Cardinal Lustiger dans une interview donnée au journal La Croix en 2004 ! Ce constat du cardinal rejoint bien des propos et des avis recueillis dans la presse de ces derniers mois – presque 20 ans après !-  et cette perte de sens et d’espoir touche presque tous les domaines de la vie dans bien des pays de notre Europe… oserais-je dire, dans notre Eglise aussi hélas !

         Il faut dire que pendant de longues années nous avons vécu dans une euphorie partagée : la réussite économique, les progrès scientifiques, l’essor des techniques, l’enrichissement, tout semblait assuré, l’espoir était partagé et si des fêlures ou des doutes apparaissaient, ils étaient niés ou laissés de côté. Ils passaient au profit et perte.

         Nous autres chrétiens, nous avons participé dans l’ensemble à cette euphorie faite d’un espoir bien humain, il ne semblait pas difficile d’avoir de l’espérance, toute la société était comme portée.

         Mais aujourd’hui, l’espoir social et commun est en panne. Il montre simplement ce qu’il est : un espoir humain, fragile, incertain, passager. Allons-nous nous aussi nous unir à la désaffection collective ? Ne croyez-vous pas qu’il est temps pour nous de bien distinguer espoir humain et espérance chrétienne ? Ne croyez-vous pas qu’il est temps pour nous de retrouver la source de notre espérance, de nous en laisser pleinement habiter pour en témoigner  du profond de notre âme? Oui ou non avons-nous quelque chose à dire de la part de Dieu à nos contemporains ? Et avons-nous le courage de le dire ?

         Cette fête nous montre l’horizon de l’histoire humaine : quels que soient les chemins de l’histoire humaine, ses avancées et ses reculs, ses euphories et ses défaites, dans cette histoire même, Dieu édifie son Royaume, la Jérusalem céleste, celle qu’a évoquée pour nous en termes magnifiques St Jean dans l’Apocalypse. Dieu édifie son Royaume et nous avec lui, si nous voulons collaborer à son œuvre comme il nous y invite. Mais il est le Maître d’œuvre et il agit avec force et suavité, menant toutes choses à son achèvement, même dans les épreuves et les effondrements. Notre espérance, elle est fondée sur Dieu, sur le Roc de l’Eternel.

         Cette fête de la Toussaint nous montre à travers les innombrables saints, la beauté de l’œuvre de Dieu. Quand un homme se donne à Dieu, quand il laisse Dieu le transformer, l’embellir de ses dons, le conforter de sa force, quand l’homme collabore à l’œuvre divine, alors quelle belle humanité Dieu peut accomplir ! Quelle plénitude pour la personne et pour l’humanité, quelle aide et quel progrès ! Le vrai ! 

         Et chacun de nous est invité à cette sainteté, elle n’est pas réservée à quelques-uns ; si nous évoquons les saints et si nous les prions, c’est pour arriver à leur ressembler par la grâce de Dieu. En ces temps où il est si fréquent de désespérer de l’homme, - et vu le nombre de guerres aujourd’hui et leur sadisme, il y a de quoi - il nous faut écouter Dieu nous parler de nous, de ce pour quoi il nous a créées et  de quoi il nous a sauvés et ce qu’il peut faire de nous avec nous ! Quel formidable héritage pour nous que ces milliers de saints animés d’une incroyable force spirituelle tout au long des âges.

         Cette fête nous montre aussi la profonde unité du genre humain : le jour de la Toussaint, nous contemplons le Ciel de Dieu, le lendemain, nous, les vivants de la terre, nous prions pour tous les défunts afin qu’ils soient dans cette plénitude de Dieu. Tous unis, élus du Ciel, croyants de la terre et du purgatoire, tous unis dans le Christ qui donne la vie à tout homme qui l’accueille. Magnifique circulation de vie et de charité entre les élus de Dieu, entre l’humanité.

         Enfin par l’annonce et le témoignage des Béatitudes, la fête de la Toussaint nous trace le chemin de cette espérance. Ce n’est pas un programme qu’on pourrait transmettre en dehors de soi ; c’est une source, une manière de vivre devant Dieu et les autres que nous devons sans cesse apprendre, qui doit marquer nos vies et qui sera transmise d’abord « par émanation », comme disait St François de Sales, avant de l’être de vivre voix. Laissons les Béatitudes animer notre vie, laissons parler notre vie, ne nous inquiétons pas de notre image de marque. Cette Parole de Dieu nous établira dans l’espérance et elle ne pourra pas ne pas se voir. 

         Que cette magnifique fête de la Toussaint fasse de nous des femmes et des hommes d’Espérance, tout entiers assurés par Dieu et rien que par Lui qui, au milieu des vicissitudes de l’histoire, édifie sûrement son Royaume. Amen.

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