31ème dimanche A
Nous savons que Jésus est un grand observateur de la vie quotidienne… si bien que les paraboles des Evangiles nous présentent avec fidélité tous les éléments de la vie d’un village de Galilée du 1er siècle !
Aujourd’hui, Jésus nous parle des gens de son temps, ceux qu’ils côtoient quotidiennement, en particulier à Jérusalem. Rappelez-vous ! Chaque jour, il est dans le temple et il regarde défiler ses contemporains… et dans la Jérusalem de son temps comme dans une ville de tout temps, ce qui se passe dans la rue est un théâtre !
Voilà le secret du spectacle : « Toutes leurs actions, ils les font pour être remarqués des gens »… dans des domaines différents : l’habillement : ils élargissent leurs phylactères et rallongent leurs franges; - aujourd’hui, c’est plus court ! Franchement même ! - les honneurs : ils aiment les places d’honneur dans les dîners – on dirait les cocktails -, les sièges d’honneur dans les synagogues et les salutations sur les places publiques ; ils aiment recevoir des gens le titre de Rabbi… » On pourrait même dire qu’aujourd’hui, il y a une manière affectée de paraître sans affectation, ce genre de vulgarité qui fait paraître libre, … et qui est une pure technique, qui rend esclave et terriblement ennuyeux. Ça sonne creux.
La vie humaine en commun est une pièce de théâtre, nos rues et nos places, nos terrasses de café sont des lieux de comédie, à tous les âges, avec des mises en scène différentes selon l’âge. Tout n’est pas forcément pernicieux… Et puis il est difficile de ne pas « se mettre en scène » dès qu’on est en groupe… Pour être en vérité – sans conformisme social comme sans recherche de plaire, ou de jouer un rôle – suppose un travail spirituel fantastique… un dépouillement de soi, une perte de vue de soi considérable…
C’est à quoi le Seigneur nous invite ce matin. Que du vrai ! Sans retour sur soi ! Indifférent au regard d’autrui !
Devant cette comédie humaine, le Seigneur nous invite aussi à un discernement : « Les scribes et les pharisiens enseignent dans la chaire de Moïse. Donc, tout ce qu’ils peuvent vous dire, faites-le et observez-le. Mais n’agissez pas d’après leurs actes, car ils disent et ne font pas. » Donc, il faut distinguer le contenu de l’enseignement de la personne qui le donne. L’enseignement peut être bon et la personne qui le donne indigne ou détestable. C’est le contenu de l’enseignement qu’il faut évaluer… et ne pas rejeter l’enseignement parce que la personne est, elle, détestable.
Et puis entre nous croyants, vivre ce que j’appellerais, « la fraternité selon la Trinité » :
* « Pas le titre de Rabbi, car vous n’avez qu’un seul maître pour vous enseigner, et vous êtes tous frères. » : le maître unique… qui nous enseigne et nous fait de nous des frères, c’est l’Esprit Saint.
* Pas le nom de Père… Seul Dieu le Père est notre Père commun.
* « Ne vous faites pas non plus donner le titre de maîtres, car vous n’avez qu’un seul maître, le Christ. »… Rappelez-vous : il a dit après le lavement des pieds : « Vous m’appelez maître et Seigneur et vous avez raison parce que je le suis, Mais je suis avec vous comme le serviteur. »
Jésus nous rappelle que nous n’avons pas à chercher des pères, des maîtres et des enseignants qui nous font frères, en dehors de la sainte Trinité : c’est elle qui nous appelle, nous sauve et nous enseigne. Pas de source en dehors de l’enseignement de Dieu, pas de mode ni de complaisance à la pensée du moment, même quand on est un synode de l’Eglise.
Cet évangile nous invite à remettre de l’ordre sérieusement dans nos vies et dans celle de l’Eglise, même à Rome.
Amen.