1ère communion

         Nous sommes, ce matin,  sur le lac de Tibériade dans la barque avec Jésus et quelques-uns de ses apôtres. Jésus a parlé aux foules toute la journée, il est épuisé et aussitôt dans le bateau, il s’endort sur le coussin préparé pour lui, signe que cette fatigue est fréquente ! Car un coussin ne sert pas à la pêche !

 

         Depuis déjà quelques mois, Jésus prêche : avec des paraboles, il parle du Royaume de Dieu, c’est-à-dire de cette relation toute nouvelle que les hommes peuvent avoir avec Dieu : ils peuvent devenir amis de Dieu, plus même, enfants de Dieu. Dieu peut alors « régner » dans leur coeur et ils peuvent être tout le temps non seulement AVEC Dieu mais EN Dieu, dans la communion avec Lui. La communion et l’amitié continuelle avec Dieu, c’est cela le Royaume de Dieu.

 

         Aujourd’hui Jésus est si fatigué d’avoir prêché, qu’il dort sur le coussin à l’avant du bateau. Et comme tous les soirs  le vent se lève – et peut-être plus fortement que d’habitude – c’est même une tempête comme il y en a souvent sur le lac de Tibériade. Il faut écoper, c’est-à-dire vider rapidement l’eau que les vagues font entrer dans le bateau au risque de le faire couler !

         Un moment où le vent est plus fort, l’eau est abondante dans le bateau...et les apôtres sont pris de panique et réveillent Jésus : «  Maître cela ne te fait rien que nous périssions »… non seulement un réveil brutal mais aussi un reproche !

 

         Jésus se lève et une parole suffit à apaiser la tempête : « Silence ! Tais-toi ! ... le vent tomba et il se fait un grand calme. » Ce silence subit, à la parole de Jésus, impressionne au plus haut point les apôtres ! Jésus commande au vent et à la tempête ! Inimaginable ! Jusque là, Jésus était pour eux un maître enseignant exceptionnel… mais un maître enseignant qui faisait des guérisons comme les prophètes. Mais là, « qui donc est-il pour que même le vent et la tempête lui obeissent ! »

         C’est pour les apôtres une incroyable nouvelle : Jésus, homme comme eux, est aussi celui qui commande au vent et à la tempête ! Il est maître des éléments en furie. Quel silence sur la mer...quel silence dans la barque !

 

         Le soir du jeudi saint, dans la salle du repas, Jésus est à table avec les siens. La fête de Pâque est toute proche. Ils prennent un repas. Ils ont beaucoup découvert sur Jésus mais ils sentent aussi que tout va mal se terminer : Jésus est en grand danger d’arrestation et de mort. L’atmosphère du repas est lourde.

         Et là, à nouveau, Jésus surprend les siens : lui le maître, il leur lave les pieds comme un esclave, à genoux devant eux ! Ils sont stupéfaits… surtout que Jésus leur dit de se faire serviteur des uns des autres comme lui vient de faire !

         Puis, Jésus à la fin du repas, prend le pain, le rompt et le leur donne en disant : « Ceci est mon Corps livré pour vous »...puis la coupe : « Ceci est mon Sang versé pour vous »… c’est donc tout lui-même qui va être livré à la mort demain et qui se donne aux apôtres aujourd’hui... et jusqu’à la fin du monde. Voilà ce que Jésus nous dit ce matin : quand vous mangerez ce pain consacré et boirez à cette coupe consacrée, je viendrai demeurer dans votre coeur, au centre de votre être, je viendrai éclairer votre intelligence, purifier votre coeur, renforcer votre amour pour moi et pour vos frères, vous rendre plus forts contre la tentation de faire le mal, je vous ferai davantage filles et fils de Dieu, je ferai que vous n’aurez pas peur de vous dire chrétiens.

 

         Plus encore ! Par cette communion à moi-même, je vous ferai très unis les uns aux autres, « en communion les uns avec les autres en étant en communion profonde avec moi. »...nous venons de le chanter : « Nous formons un même corps nous qui avons part au même pain. Et Jésus Christ est la tête de ce corps, l’Église du Seigneur. »

         Jésus aujourd’hui, que ce soit en apaisant la tempête sur le lac de Tibériade ou en nous donnant, dans le Cénacle, ton Corps et ton Sang en communion,

Jésus tu nous surprend… et tu nous réjouis :

tu es maître de la nature et tu te donnes à nous, dans une grande intimité.

 

Nous te remercions et nous te louons. Amen.