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11ème dimanche B

Au moment où nombre de pousses germent et grandissent dans les champs et les jardins, nous voici en ce dimanche invités par Jésus à contempler les beautés de la création et surtout ses mystères pour découvrir certains aspects du règne de Dieu. Et aujourd’hui, deux paraboles nous sont offertes : celle du grain tombé en terre et celle de la graine de moutarde.

Jésus devait avoir de bonnes connaissances agronomes car il utilise souvent le règne végétal pour illustrer ses paraboles… Et je vous propose de nous arrêter sur la parabole de la graine tombée en terre que seul Saint Marc rapporte dans son évangile.

 

Ainsi, dans cette parabole, Le Christ évoque le cycle complet de la croissance d’une plante : semailles, germination du grain, croissance de la pousse jusqu’à devenir herbe puis à donner un épi plein de blé, bon à être moissonné au moment favorable. Et tout cela se produit sans que l’homme, qui a semé le grain, n’intervienne… « Nuit et jour, qu’il dorme ou qu’il se lève »... On n’y parle même pas d’engrais… Et l’homme ne sait qu’en dire : « la semence germe et grandit, il ne sait comment » …

Alors, que veut dire notre Seigneur au travers de ce mystère de la vie végétale ? Il veut certainement nous parler de la puissance même de Dieu, mystérieuse, irrésistible, qui fait naître et développer son règne, sa création, sans que les hommes y soient pour quelque chose… Dieu mène à bien son entreprise, le Royaume, par une action continue, silencieuse et efficace… Le Christ aurait pu aussi prendre un plus bel exemple que le grain tombé en terre : celui du fœtus qui grandit dans le sein de sa maman… Qu’elle dorme ou qu’elle se lève, le bébé grandit bien au chaud dans le ventre de sa maman. Mystère de la vie, mystère de l’âme donnée à l’être humain, mystère de l’amour créateur… Que Dieu est mystérieux dans son dessein d’amour !

Or, de nos jours, de plus en plus, des études sont faites pour comprendre le mystère de la vie. On aimerait tant vivre sans maladie, guérir de toute contamination, devenir immortel. Pour ce faire l’homme sait déployer des moyens extraordinaires, il sait mettre son ingéniosité au service de l’humanité et la lutte récente contre la COVID que nous avons vécue en est un bel exemple.

Mais, trop souvent, l’homme espère se faire Dieu en s’interposant dans le dessein du créateur. Quand l’homme déploie ses connaissances, qu’il tient d’ailleurs de Dieu, pour soigner et protéger, on ne peut qu’applaudir ! Mais la volonté de certains de vouloir intervenir négativement sur la vie, de ne pas la respecter de son début à sa fin, de rêver de l’être parfait au détriment des plus fragiles ou des moins promis à un avenir « normal », suivant des critères eugénistes condamnables, inaugure un processus dangereux qui malheureusement aimerait se développer. La loi actuellement en discussion sur la fin de vie en est un triste exemple. Le souhait de certains scientifiques de réaliser des manipulations génétiques entre des embryons d’homme et d’animaux : les chimères, est un autre exemple concret des limites que l’homme veut dépasser, et la liste pourrait s’agrandir…

Certes l’homme accroit en permanence ses connaissances, ses compétences et c’est très bien. Il participe ainsi à achever la Création de notre Seigneur, et c’est sa vocation. Et au fur et à mesure que nos connaissances s’accroissent, notre étonnement s’étend et notre émerveillement grandit.

J’ai une formation de scientifique, et je suis toujours étonné de constater que plus nous découvrons des choses nouvelles, plus nous découvrons de nouveaux mystères. Quand j’étais étudiant, j’ai appris que l’atome était constitué d’un noyau composé de protons et de neutrons et entouré d’électrons, et cela était considéré, à l’époque, comme constituant les particules élémentaires de matière. Aujourd’hui, on nous parle de particules plus petites encore qu’on nous présente comme particules ultimes de la matière : les quarks. Mais ces découvertes de plus en plus précises, me laisse penser que tout se passe comme si Dieu, à mesure que nous découvrons les mystères de sa création, repoussait encore plus les limites de de sa création… Ou plutôt : plus nous découvrons, plus nous avons à découvrir ! L’infiniment petit comme l’infiniment grand sont création de Dieu l’infiniment grand, l’infiniment bon, l’infiniment aimant, l’infiniment humble...  et, l’infini, n’a, par définition, aucune de limite.

J’ai plaisir à écouter des émissions scientifiques car elles m’amusent m’amusent beaucoup par leur arrogance. Oui, trop souvent en effet on y rencontre des scientifiques, imbus de leur savoir, qui semblent tout connaitre de l’infiniment grand à l’infiniment petit ; de la création de l’univers : le fameux « Big Bang » à son achèvement. Les plus honnêtes reconnaissent que leurs théories ne sont que des modèles à valider. D’autres imbus de leur savoir pensent posséder la vérité… Ces conversations scientifiques semblent souvent même construites pour nier l’existence de Dieu… L’homme veut-il remplacer Dieu ? L’homme veut-il se faire Dieu ? Est-il en train de vouloir construire une nouvelle tour de Babel ? Nous connaissons toutes et tous l’avenir de la tour de Babel : l’échec. Ils auront beau de se gratter la tête nos savants et scientifiques, et c’est bien qu’il le fasse, jamais ils n’égaleront la sagesse et la science de notre créateur. « Qui est semblable au Seigneur notre Dieu ? » (PS112). Dieu n’a pas fini de nous étonner !

Et pourtant, « Nuit et jour, qu’il dorme ou qu’il se lève, la semence germe et grandit, et l’homme ne sait comment »… et le règne de Dieu progresse.

Alors quels enseignements pouvons-nous tirer de cette petite graine qui pousse toute seule ?

Faut-il refuser tout progrès ? Certainement pas.

Tout nous invite au contraire, dans les Ecritures, à l’action, mais aussi à la vigilance, à être attentifs, créatifs, innovants, industrieux mais dans le respect de la Création de Dieu dont le plus beau fruit est en premier lieu l’homme, dans son intégrité et avec sa beauté ; Homme à respecter : tout homme est fait à l’image de Dieu ; à soigner quand il est fragile, à accueillir quand il est touché par le handicap, à accompagner quand il est en fin de vie, en d’autres termes : à aimer selon le plus grand commandement… Comme nous-même.

Création de Dieu à préserver, à protéger en posant des actes écologiques efficaces ; Création à soigner en réparant les erreurs du passé.
C’est tellement beau une pâquerette qui redresse sa collerette blanche dans les champs. C’est tellement extraordinaire un enfant qui pousse son premier cri de vie. Ce sont des fruits visibles du règne de Dieu qui doivent nous pousser à l’action et à l’action de grâce.

Le vrai semeur c’est Dieu, le vrai moissonneur, c’est toujours Lui. Et c’est encore et toujours Dieu qui donne la croissance et la connaissance, nous ne sommes que ses ouvriers inutiles... Alors prions Le sans cesse pour que son règne vienne et que sa volonté soit faite sur la terre comme au ciel et dans nos cœurs.

Amen.

Jean-Marie Blondel, diacre

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