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7ème dimanche C

Voilà un évangile qui décoiffe ! Pardonnez-moi cette expression plutôt familière, mais reconnaissez que l’enseignement que Jésus nous donne aujourd’hui, nous devrions le réécouter, encore et encore, pour nous mettre à l’école de son infinie miséricorde qui nous est offerte à toutes et à tous... Oui cet enseignement vient nous toucher au plus intime de nos vies humaines, là où cela fait mal, au plus imite de nos consciences. Il vient nous toucher dans l’imperfection de nos pauvres vies faites de trop de limites, de repliement sur soi, de jugements hâtifs et d’égoïsme, nous qui sommes, des mots mêmes de St Paul : ces êtres vivants créés par Dieu comme Adam.

Et comme Adam, nous sommes faits d’argile avec toutes nos fragilités, fragilités que Jésus nous demande de dépasser en nous offrant de devenir non pas des hommes tirés de la terre (Rappelons-nous qu’Adam vient d’Adama qui signifie terre) mais des citoyens du Ciel, à l’image de Lui-même venu du Ciel. Il nous demande aujourd’hui de ne plus appartenir au monde, dans lequel il nous envoie mais de convertir le monde, par notre propre parole, mais aussi par nos propres comportements. Nous retrouverons ce souhaite lors de la grande prière sacerdotale de Saint Jean (Jn 17) dans laquelle Il confie ses amis à son Père. Jésus veut que sa parole de vérité nous sanctifie et que grâce à elle et à son intime action dans nos vies, nous soyons humbles témoins de son amour.

C’est pourquoi, l’enseignement d’aujourd’hui a tant d’importance. Il nous invite à devenir citoyens du Ciel appelés à raisonner, à vivre, à agir comme tels, c’est-à-dire en dehors des règles de notre société. Réécoutons Le Christ qui nous donne aujourd’hui un enseignement bien clair et explicite : « A vous qui m’écoutez » ce sont exactement ses propos : « A vous qui m’écoutez » alors ouvrons nos oreilles et nos cœurs chers frères et sœurs et ECOUTONS ! Ecoutons cette liste des comportements hors des normes du monde qui nous est donnée : « Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent. Souhaitez du bien à ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous calomnient. À celui qui te frappe sur une joue, présente l’autre joue. À celui qui te prend ton manteau, ne refuse pas ta tunique. Donne à quiconque te demande, et à qui prend ton bien, ne le réclame pas. Ce que vous voulez que les autres fassent pour vous, faites-le aussi pour eux. »

Honnêtement, à l’écoute de cet enseignement, n’avons-nous pas, en pensant à tel ou tel épisode de notre vie, une secrète et vive réaction qui vous fait dire : « Ah non ! Ce n’est pas juste ! C’est trop difficile ! Ce n’est pas possible ! La barre est trop haute ». Si c’est le cas, c’est que nous avons encore un long chemin de conversion à parcourir, car nous oublions qu’en suivant le Christ, tout est possible car Il nous rend capables de faire, de nos pauvres et limitées existences, infiniment plus que ce que nous pourrions imaginer.

Et Jésus enfonce le clou : « Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle reconnaissance méritez-vous ? Même les pécheurs aiment ceux qui les aiment. Si vous faites du bien à ceux qui vous en font, quelle reconnaissance méritez-vous ? Même les pécheurs en font autant. ».

Il nous dévoile alors toutes les dimensions de la miséricorde de Dieu, Lui, qui est bon pour les ingrats et les méchants. Il nous invite à devenir à l’image de son Père des êtres miséricordieux. Et cette miséricorde passe par la longanimité. Longanimité qui est la patience avec laquelle un être puissant et bon endure les fautes, les insultes qu'il pourrait punir et dont Dieu fait preuve, sans cesse, envers les pécheurs.

A son exemple de perfection, le Christ, notre doux Jésus d’amour, nous invite à « ne pas jugez » ; à « ne pas condamnez » ; à « pardonner » : « Père, pardonne-leur : ils ne savent pas ce qu’ils font. » sont parmi ses derniers mots sur le bois de la Croix. Il nous invite à « donner » sans mesure, comme Il nous donnera sa vie Eternelle... Ce sont les conditions pour être ses disciples qu’il est venu appeler sur les chemins de Galilée et qu’il appelle encore aujourd’hui en cette église de Nancy...

Ainsi, Jésus nous ouvre aujourd’hui le chemin de la sainteté, il nous donne la « carte au trésor » qui fera de chacun de nous ces disciples aimants. Il nous donne le passeport qui nous conduira au Royaume éternel de l’amour. Il nous dévoile les critères qui nous permettrons d’être accueillis et récompensés à la « mesure dont nous nous sommes servis pour les autres tout au long de notre vie. ».

Remarquez combien ces injonctions font penser à l’évangile des Béatitudes dans St Matthieu (Mat 5,1-12). Qui trace, lui aussi le chemin, les marches de la sainteté que nous sommes invités à prendre, tôt ou tard, mais sans tarder, pour faire partie des élus et parmi ces marches figure la miséricorde, miséricorde qu’il nous invite à porter au monde : « Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux. »

Nombre d’émissions de télévision regroupent des personnes qui doivent vaincre un défi, défi intellectuel, sportif, ou autre et qui se donnent beaucoup de mal pour réussir. Il me semble inutile de vous donner des noms d’émissions, que vous devez certainement connaître... Eh bien, notre défi à nous, chrétiens, quel que soit notre âge (Il n’est jamais trop tard pour mettre nos pas dans ceux du Christ), quelle que soit notre condition physique (Le pardon, la miséricorde ou la longanimité ne demandent pas d’efforts physiques particuliers), quelle que soit notre fortune (Rappelons-nous la pauvre veuve et son aumône), notre défi à nous chrétiens est de suivre cette « carte au trésor » que Jésus nous ouvre aujourd’hui est qui nous conduit à être des êtres aimants pour notre monde.

A son image, Jésus nous demande d’aimer. Une épitre d’un témoin inconnu des premiers siècles donnait ce conseil ; « Quand vous aurez commencé à aimer, vous serez l'imitateur de la bonté de Dieu. Et ne soyez pas étonné que l'homme puisse ressembler à Dieu ; il le peut, Dieu le voulant ainsi. Le bonheur n’est pas de dominer son prochain, d'être riche ; ce n’est pas par-là que l’homme pourrait ressembler à Dieu, ce n'est pas en cela que consiste la grandeur de Dieu. Mais celui qui prend sur lui la charge du prochain, qui donne aux indigents ce qu'il a reçu de Dieu, celui-là devient le Dieu de ceux qu’il oblige, celui-là est l'imitateur de Dieu. Tout en habitant sur terre, vous contemplerez alors Dieu qui gouverne toutes choses, vous commencerez à parler les mystères de Dieu (Epître à Diognète, X) »

Alors chers frères et sœurs, emparons-nous immédiatement de cette « carte au trésor » que nous confie le Christ aujourd’hui et qui conduit à la vie éternelle. Laissons Dieu agir dans nos vies et entrerons dans le cercle vertueux de la sainteté en nous établissant dans l’amour. Amour qui nous permettra alors de faire, au nom du Seigneur, « infiniment plus que nous ne pouvons demander ou même concevoir ».

Jean-Marie Blondel, diacre

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