Une compréhension renouvelée de l’Eglise.
Le Concile emploie très souvent l’expression : « Le Christ et son Epouse ». Au lieu de regarder l’Eglise comme une organisation, le concile l’a regardée avec les yeux de la foi comme l’Epouse du Christ, comme le « sacrement de l’union intime avec Dieu et de l’union du genre humain. » (Lumen Gentium I/1)
L’Eglise est le peuple de Dieu, le Corps du Christ et le Temple de l’Esprit, la Présence de Dieu en ce monde. Voulue par le Père depuis toujours, créée par le Christ dans sa pâque, animée par l’Esprit saint qui lui donne une éternelle jeunesse, l’Eglise trouve donc sa source et son unité dans la Ste Trinité. (Lumen Gentium I/4)
Enfin, l’Eglise contemple ce qu’elle est sur le visage de la Vierge Marie, Epouse et Mère. (VIII)
Quand le Concile parle de Dieu, il le nomme toujours dans son unité trinitaire et selon la révélation faite dans l’Ancien et le nouveau testaments.
Une compréhension plus approfondie du sacrement de l’ordre.
Les évêques sont « les successeurs des apôtres », recevant la plénitude du sacrement de l’ordre. Dans l’Eglise ils forment un collège uni autour du Pape (le « Pierre » de chaque époque) qui continue le collège des apôtres autour de Pierre. Cela se manifeste particulièrement dans l’institution du Synode des évêques réuni à Rome tous les deux ou trois ans pour le gouvernement de l’Eglise. (LG 21 et 22)
Les prêtres qui forment dans chaque diocèse un « presbyterium » autour de leur évêque, collaborateurs des évêques assurent le triple service d’enseigner (la Parole dans la fidélité à la Tradition de l’Eglise), sanctifier (par les sacrements) et gouverner le peuple de Dieu qui leur est confié. (LG 28)
Le diaconat permanent est rétabli dans l’Eglise, sacrement du Christ Serviteur. (LG29)
La différence entre le sacerdoce des baptisés et le sacerdoce ministériel des prêtres n’est pas une différence de degré mais une différence de nature. Le second étant créé par le Christ pour la sanctification du premier. (LG 28)
Une clarification de la place et du rôle des laïcs dans l’Eglise.
Les laïcs sont chargés de la mission de l’Eglise d’annoncer le Christ et son Evangile dans les réalités séculières (vie de famille, travail, engagement associatif, politique, syndical ou culturel) de leur vie. Et cette mission repose comme fondement sur leur sacrement de baptême et de confirmation. Ces réalités séculières, ils sont chargés de les animer de l’intérieur de l’Esprit du Christ et de les offrir à Dieu dans l’Eucharistie pour que le Royaume de Dieu grandisse et que « Dieu soit tout en tous ». (LG + GS et AA)
Ils sont aussi associés à l’animation de la communauté de l’Eglise dans les diocèses, les paroisses et les mouvements divers.
Une attitude pastorale pour l’Eglise (G et S) et (AG)
Un texte de Paul VI résume bien l’attitude que l’Eglise a voulu adopter vis à vis du monde nouveau et mélangé qu’elle voyait naître sous ses yeux et que nous vivons maintenant : le concile avait eu lieu en un temps « que tous reconnaissent comme orienté vers la conquête du royaume terrestre plutôt que vers le Royaume des cieux. L’humanisme laïc et profane est apparu dans sa terrible stature et a, en un certain sens, défié le Concile. La religion du Dieu qui s’est fait homme s’est rencontrée avec la religion (car c’en est une) de l’homme qui se fait dieu. Qu’est-il arrivé ? Un choc, une lutte, un anathème ? Cela pouvait arriver. Mais cela n’a pas eu lieu. La vieille histoire du Bon Samaritain a été le modèle et la règle de la spiritualité du Concile. » (7 décembre 1965) . Une réflexion nouvelle sur les Missions (AG)
Une réforme de la liturgie. (SC)
Le Concile a donné les principes selon lesquels on devait réformer la liturgie de la messe, des sacrements et de la prière. La messe a été purifiée de ce qui avait été ajouté au cours des siècles et qui surchargeait les rites. Le dimanche a été recentré sur le mystère pascal du Christ, le trésor de l’Ecriture lue à la messe a été considérablement augmenté avec un programme de lectures sur 3 ans pour les dimanches et sur 2 ans pour la semaine. Le nombre des prières a été augmenté en puisant dans les trésors liturgiques des siècles passés (Vè et VIè siècles principalement). Le bréviaire réservé aux prêtres est devenu « la liturgie des heures » pour tous les fidèles qui y puisent la matière de leur prière et que les ministres ordonnés disent intégralement. Les fidèles sont invités à une participation active et fructueuse à la liturgie, participation qui culmine à la messe dans l’offrande d’eux mêmes et de toute leur vie, avec le Christ, à Dieu le Père. « Par conséquent, toute célébration liturgique, en tant qu’œuvre du Christ prêtre et de son Corps qui est l’Église, est l’action sacrée par excellence dont nulle autre action de l’Église ne peut atteindre l’efficacité au même titre et au même degré. » (SC 7)
Une vision renouvelée de la Sainte Ecriture et de la Tradition. Question laissée comme en suspens par le Concile de Trente
« Il a plu à Dieu dans sa bonté et sa sagesse de se révéler en personne et de faire connaître le mystère de sa volonté grâce auquel les hommes, par le Christ, le Verbe fait chair, accèdent dans l’Esprit Saint, auprès du Père et sont rendus participants de la nature divine. Par cette révélation, le Dieu invisible s’adresse aux hommes en son surabondant amour comme à des amis, il s’entretient avec eux pour les inviter et les admettre à partager sa propre vie. » (DV 2)
« L’enseignement des saints Pères atteste la présence vivifiante de cette Tradition, dont les richesses passent dans la pratique et dans la vie de l’Église qui croit et qui prie. C’est cette même tradition, qui fait connaître à l’Église le canon intégral des Livres Saints ; c’est elle aussi qui, dans l’Église, fait comprendre cette Écriture Sainte et la rend continuellement opérante. Ainsi Dieu, qui a parlé jadis, ne cesse de converser avec l’Épouse de son Fils bien-aimé… La Tradition est donc une réalité vivante et sous la conduite l’Esprit Saint, l’Eglise ne cesse de grandir dans l’intelligence des mystères que Dieu lui a révélées (DV 8)
Le Concile a réintroduit dans la pensée de l’Eglise le sens de l’histoire du salut, chère aux Pères de l’Eglise.
Un rapport nouveau avec le peuple juif. Nostra Aetate. (§4)
« L’Église ne peut oublier qu’elle a reçu la révélation de l’Ancien Testament par ce peuple avec lequel Dieu, dans sa miséricorde indicible, a daigné conclure l’antique Alliance, et qu’elle se nourrit de la racine de l’olivier franc sur lequel ont été greffés les rameaux de l’olivier sauvage que sont les Gentils. L’Église croit, en effet, que le Christ, notre paix, a réconcilié les Juifs et les Gentils par sa croix et en lui-même, des deux, a fait un seul. Du fait d’un si grand patrimoine spirituel, commun aux chrétiens et aux Juifs, le saint Concile veut encourager et recommander la connaissance et l’estime mutuelles, qui naîtront surtout d’études bibliques et théologiques, ainsi que d’un dialogue fraternel. Encore que des autorités juives, avec leurs partisans, aient poussé à la mort du Christ, ce qui a été commis durant sa Passion ne peut être imputé ni indistinctement à tous les Juifs vivant alors, ni aux Juifs de notre temps. Que tous donc aient soin, dans la catéchèse et la prédication de la Parole de Dieu, de n’enseigner quoi que ce soit qui ne soit conforme à la vérité de l’Évangile et à l’esprit du Christ. En outre, l’Église, qui réprouve toutes les persécutions contre tous les hommes, quels qu’ils soient, ne pouvant oublier le patrimoine qu’elle a en commun avec les Juifs,… déplore les haines, les persécutions et les manifestations d’antisémitisme, qui, quels que soient leur époque et leurs auteurs, ont été dirigées contre les Juifs. »
Un combat pour la liberté religieuse.
La doctrine centrale de la Déclaration s'inscrit dans la tradition développée depuis Léon XIII: la démarche religieuse de l'homme doit se faire à l'abri de toute contrainte externe. "Cette liberté consiste en ce que tous les hommes doivent être soustraits à toute contrainte de la part soit des individus, soit des groupes sociaux et de quelque pouvoir humain que ce soit, de telle sorte qu'en matière religieuse nul ne soit forcé d'agir contre sa conscience, ni empêché d'agir, dans de justes limites, selon sa conscience, en privé comme en public, seul ou associé à d'autres" (DH 2, 1)