Article 2 : transmission de la Révélation divine. N° 74 à 100
TRANSMISSION DE LA REVELATION
Dans les numéros précédents, le Catéchisme a montré que la Révélation est une initiative libre et amoureuse de Dieu pour les hommes. Les hommes cherchent l’Absolu à tâtons et n’arrivent pas à découvrir vraiment qui est Dieu. Dieu vient au devant et se fait connaître.
Mais comment se transmet cette révélation divine ?
- elle est pour tous les hommes (n°74)
- elle se transmet par la Tradition apostolique (n°75-76)
- oralement par la prédication des apôtres
- par écrit (les Evangiles et les épîtres)
Cette Tradition apostolique se continue dans la succession apostolique : ce point est un des acquis de Vatican II dans « Dei Verbum » abondamment cité dans ces chapitres (voir les notes : DV revient sans cesse) : n° 77-79. La succession apostolique c’est la succession des évêques depuis les apôtres, « de main en main ». Ce qui fait de la transmission de la révélation par l’Eglise une transmission vivante, vivante de l’Esprit Saint qui l’anime. C’est cela qu’on appelle la Tradition.
Le n°79 résume parfaitement l’ensemble : « ainsi la communication que le Père a faite de lui-même par son Verbe (Jésus incarné) dans l’Esprit Saint (qui reposait sur Jésus mais aussi sur les apôtres et les évangélistes) demeure présente et agissante dans l’Eglise. Pas de Bible sans Eglise.
Tous ces préliminaires préparent les n° 80-83 qui définissent les rapports entre Tradition et Ecriture, question traitée mais d’une manière incomplète au concile de Trente :
L’Ecriture (= la Bible) et la Tradition ont une source commune (80) : le Christ qui a parlé et qui a promis de demeurer dans son Eglise jusqu’à la fin.
L’Ecriture et la Tradition sont deux modes distincts mais unis de transmettre la révélation. (81) : l’Ecriture est la révélation mise par écrit et la Tradition est la transmission et l’explicitation de l’Ecriture au long des siècles sous la conduite des évêques successeurs des apôtres, sans interruption.(82).
Tradition et traditions : n° 83 distinction introduite par le Père Congar.
INTERPRETATION DE LA REVELATION
Les numéros précédents ont montré comment se transmettait de manière assurée la Révélation divine. La transmission faite, il faut comprendre ce qu’elle dit ! C’est l’objet des numéros 84 à 100.
C’est tout le peuple de Dieu uni aux évêques qui a reçu la Révélation.(84). Tous les fidèles ont donc la grâce de pouvoir lire la révélation et de chercher à la comprendre, laïcs et pasteurs.
La place du magistère : (85-87) : Qui, en fin de compte, si nécessaire, peut trancher pour interpréter un passage de la Révélation ? Le magistère de l’Eglise… c’est-à-dire les « évêques en communion avec le successeur de Pierre, l’évêque de Rome. » (85) Mais ce magistère n’est pas au-dessus de la Parole de Dieu ! Il est soumis à cette Parole comme tous les fidèles (86). Le Seigneur attend de tout fidèle une obéissance du cœur à l’enseignement du magistère. (87) Mais tout enseignement du pape ou des évêques n’est pas magistère extraordinaire (infaillible) :
Les n° 88-90 précisent : l’autorité du magistère est infailliblement engagée quand il définit les dogmes.
Un dogme est une balise pour nous aider à respecter le mystère de Dieu dans notre foi sans le réduire à notre petite mesure ! (89)
ex : les dogmes christologiques définis à Nicée, Constantinople et Chalcédoine sont pour nous faire respecter le mystère du Christ vrai Dieu et vrai homme… la tentation des chrétiens étant sans cesse d’arranger ce mystère avec la raison en diminuant ou en faisant disparaître un des deux termes, homme et Dieu !
Le peuple de Dieu a un sens surnaturel de la foi qui lui vient de son baptême et de sa confirmation ainsi que de sa vie spirituelle.(n°91 à 95)… surtout le n° 92.-93 . Ex : le culte ininterrompu du peuple fidèle sur la tombe de Fran Angelico à Rome a conduit l’Eglise à la proclamer bienheureux alors qu’aucun procès de béatification en bonne forme ne pouvait être engagé.
LA SAINTE ECRITURE (n° 101 à 141)
Ce chapitre est tout entier un résumé de la constitution Dei Verbum de Vatican II.
101 : une merveille ! Dieu parle en langage humain, annonce cachée de la future Incarnation du Verbe.
102-104: en fait, tout le texte de l’Ecriture (Ancien Testament comme Nouveau) est UNE UNIQUE PAROLE DU CHRIST, VERBE DE DIEU. On vénère les Ecritures comme on vénère le Corps du Christ. Dieu converse avec chacun de nous.
105-108 : Dieu est l’Auteur de l’Ecriture. C’est ce qui fait la grande originalité de ces textes ! Les auteurs écrivent sous l’inspiration mais utilisent leurs capacités humaines ; ils ne sont pas en transe quand ils écrivent, ils ne sont des moyens passifs sous possession divine. Ils sont de vrais auteurs (106) Mais il faut aussi penser que leurs écrits sont inspirés pour ce qui concerne notre salut… et non les données médicales du temps qu’ils transmettent par exemple (107). Mais la religion chrétienne n’est pas une religion du livre mais de la Parole qui a un visage, celui de Jésus. (108)
109-114 : comment interpréter l’Ecriture ? Seulement sous la conduite de l’Esprit Saint et pas seulement selon les techniques d’interprétation des textes littéraires (111). Mais il faut chercher l’intention des auteurs,
bonne interprétation :
A – attention portée au contenu et à l’unité de toute l’Ecriture : la Bible se comprend quand on la lit toujours comme un ensemble cohérent.(112)
B lire dans l’esprit et les connaissances établies de la Tradition de l’Eglise (113)
C En ayant toujours à l’esprit la cohérence et la cohésion des données diverses des la foi.(114)
115-119 : une tradition de lecture qui remonte aux Pères de l’Eglise. En tout texte voir plusieurs niveaux :
A – le sens littéral (historique) du texte
B - le sens spirituel :
1 – allégorique : ex : dans le Bon Berger du Ps 22, je vois le Christ.
2 - moral : le texte m’exhorte à une conduite morale
3 - anagogique : le texte me parle de la fin des temps. Du Royaume de Dieu.
COMBIEN DE LIVRES DANS LA BIBLE ? (N°120 127)
Aucun livre biblique ne donne la liste !
121 122-123 : On ne peut se passer Ancien Testament qui prépare le Christ et ne fait qu’un avec le Nouveau
124-127 : C’est la révélation définitive. Les Evangiles en sont le cœur. Ils ont été formés en 3 étapes et ils sont sous 4 formes différentes qui ont chacune leur importance.
128-130 : les deux parties de la Bible ne font qu’une et le rapport entre les deux parties est souvent celui-ci : les événements de l’Ancien testament et les prophéties annoncent le Christ, préfigurent le Christ. (C’est ce qu’on appelle la typologie n°129- 130)
130-133 : L’Ecriture est le point d’appui de l’Eglise, la force de la foi, la nourriture de l’âme… Donc il faut que l’accès à la Sainte Ecriture soit largement ouvert aux chrétiens »
L’Ecriture est l’âme de la théologie (cela paraît évident mais n’était pas la pratique de l’Eglise au moment du concile).
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