Nativité de la sainte Vierge
Billet spirituel
Une Nativité… une naissance comme toutes les autres, que l’on peut contempler de bien des manières ! Une naissance… tout banalement… mais ceux et celles d’entre vous qui ont donné naissance à un enfant me contrediront : une naissance n’est jamais banale ! Toujours unique, un enfant est une destinée unique, nouvelle, un enrichissement… Et les parents sont eux même transformés par cet avènement.
La Bible parle ainsi de la naissance, elle qui est comme une immense histoire d’engendrements. C’est comme l’acte majeur de toute vie. La Généalogie selon St Matthieu que je viens de lire en témoigne ! On a même conscience de toutes les vies que chaque être humain contient : ainsi quand on parle du meurtre d’Abel, on pleure « les vies » d’Abel, non seulement celle du juste tuée par Caïn mais de toutes les vies contenues en Abel et qui du fait de sa mort, ne viendront jamais au monde et manqueront toujours à l’humanité.
On peut aussi regarder la naissance de Marie dans son contexte historique : voilà une petite fille qui naît dans un peuple asservi depuis des siècles et sous domination romaine ! Un peuple qui a perdu sa pleine liberté depuis plusieurs siècles ! A quoi bon donner la vie ? La Bible ne pense jamais ainsi ! Car pour la pensée biblique, la vie est un don infiniment précieux, même si elle est difficile à vivre ! Elle est un don du Dieu Vivant et son arrivée au monde est toujours une bénédiction même pour un peuple en exil ou dominé.
Revenons à la banalité. Cette petite fille Marie naît comme tout enfant… les évangiles canoniques n’en parlent pas et ont même oublié le nom des parents. Ce sont les évangiles apocryphes qui nous révèlent le nom de la mère, Anne (= la grâce) et du père, Joachim (= Dieu met debout). C’est beaucoup plus tard que l’on saura que cette petite fille est « pleine de grâce », toute sainte, sans péché et alors, sa nativité apparaîtra comme « l’aube avant le salut » ce petit trait de lumière de l’aube dans la noire nuit dont l’aube annonce la fin. Remarquez que cette naissance est encore plus cachée que celle de Noël. Car à la nativité du Christ à Bethléem, ils ont au moins deux – Marie et Joseph – à connaître l’exceptionnalité du bébé ! Ici personne. Vraiment il nous faut bien nous y faire : Quand Dieu agit, c’est dans le silence, dans le secret le plus absolu ! Quelle leçon pour nous qui vivons dans le monde de la nouvelle clinquante, sonnante, bruyante, médiatique… même pour du vent qu’on aura oublié la minute d’après ! Le proverbe le dit justement : le bien ne fait pas bruit. Aujourd’hui Dieu dans le scret fait la nouveauté la plus absolue : une femme, une nature humaine, sans péché, sans le mal, totalement disposée à œuvrer pour le bien des hommes, une nature comme au commencement dans le paradis de la Genèse… Une vraie nouveauté