MATIN DE PÂQUES

Christ est ressuscité Alleluia !

Il est vraiment ressuscité Alleuia !

 

Sainte et heureuse Pâques à vous qui lisez ce blog et priez avec lui.

Que Dieu vous comble de sa Vie, de sa Joie et de sa Tendresse !

C’est mon voeur le plus cher.

Père Jacques Bombardier

Je célèbrerai la messe à 11h avec vous tous et pour vous tous puisque cette messe sera célébrée sans autre intention.

 

Avec Marie Madeleine et les saintes femmes

courons au tombeau, dès potron minet.

La prière du matin du Jour de Pâques a une saveur toute particulière. Nous sommes dans l’émoi comme les femmes qui ne peuvent pas attendre un isntant de plus.

Heuerux sommes-nous si l’amour pour Jésus nous presse autant !

 

 

- Marie, cours vers tes frères, annonce la nouvelle :

Jésus le Christ est ressuscité Alleluia. 

ALLELUIA ALLELUIA ALLELUIA.

- Réjouis-toi et danse de joie ! Ton Bien Aimé s’avance vers toi ;

en son amour, il a donné sa vie pour toi.

 

- Dans la lumière du matin, il vient vers toi dans le jardin ;

et dans sa joie ton cœur frémit d’un chant d’amour.

 

- Eglise, accueille ton Sauveur ! Voici la Pâque du Pasteur :

sa mort rassemble en un seul corps tous ses enfants.

 

- Ton Bien Aimé s’est endormi mais il veillait au cœur de la nuit.

 Voici le Jour où Il nous conduit en Paradis.

 

 

Psaume 117

 

Le grand psaume du Jour de Pâques, c’est le Psaume 117. Il chante un Juste persécuté,

Qui passe dans les souffrances, mis à mort mais toujours vivant.

Cette réussite du Serviteur est féconde pour le peuple

Qui est justifié pour avoir mis sa  confiance en Lui.

 

 

Rendez grâce au Seigneur : Il est bon ! *
Éternel est son amour !
Oui, que le dise Israël :
Éternel est son amour ! +
Que le dise la maison d'Aaron : ( les prêtres)
Éternel est son amour ! *
Qu'ils le disent, ceux qui craignent le Seigneur : (les croyants)
Éternel est son amour !

La confiance du Juste, Serviteur persécuté

Dans mon angoisse j'ai crié vers le Seigneur,
et lui m'a exaucé, mis au large.
Le Seigneur est pour moi, je ne crains pas ;
que pourrait un homme contre moi ?
Le Seigneur est avec moi pour me défendre,
et moi, je braverai mes ennemis.

Mieux vaut s'appuyer sur le Seigneur
que de compter sur les hommes ; *
mieux vaut s'appuyer sur le Seigneur
que de compter sur les puissants !

Jésus a été affronté aux nations ne la personne de Pilate
Toutes les nations m'ont encerclé :
au nom du Seigneur, je les détruis !
Elles m'ont cerné, encerclé :
au nom du Seigneur, je les détruis !
Elles m'ont cerné comme des guêpes : +
(– ce n'était qu'un feu de ronces –) *
au nom du Seigneur, je les détruis !

Tout ce que Jésus a subi dans sa Passion
1On m'a poussé, bousculé pour m'abattre ;
mais le Seigneur m'a défendu.
Ma force et mon chant, c'est le Seigneur ;
il est pour moi le salut.

Chant de victoire du matin de Pâques
Clameurs de joie et de victoire *
sous les tentes des justes : ceux qui campent pour la Pâque
« Le bras du Seigneur est fort,
le bras du Seigneur se lève, *
le bras du Seigneur est fort ! »

Non, je ne mourrai pas, je vivrai
pour annoncer les actions du Seigneur :
il m'a frappé, le Seigneur, il m'a frappé,
mais sans me livrer à la mort.

Du coup, le serviteur sauvé entre solennellement dans le Temple

Avec ses disciples
Ouvrez-moi les portes de justice :
j'entrerai, je rendrai grâce au Seigneur.
« C'est ici la porte du Seigneur :
qu'ils entrent, les justes ! »
Je te rends grâce car tu m'as exaucé :
tu es pour moi le salut.

Le renversement divin : de Jésus rejeté, il fait le maître de tous.

Jésus avait cité ce verset pour expliquer sa passion.
La pierre qu'ont rejetée les bâtisseurs
est devenue la pierre d'angle :
c'est là l'œuvre  du Seigneur,
la merveille devant nos yeux.
Voici le jour que fit le Seigneur,
qu'il soit pour nous jour de fête et de joie !

Donne, Seigneur, donne le salut !
Donne, Seigneur, donne la victoire !

Béni soit au nom du Seigneur (chanté au sanctus)
celui qui vient ! *
De la maison du Seigneur,
Nous vous bénissons

 

Dieu, le Seigneur, nous illumine. *
Rameaux en main, formez vos cortèges
jusqu'auprès de l'autel. (fête des Rameaux )
Tu es mon Dieu, je te rends grâce, *
mon Dieu, je t'exalte !
Rendez grâce au Seigneur : Il est bon !
Éternel est son amour !

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 20/1-10

            Le premier jour de la semaine,
 Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin ;
c’était encore les ténèbres.
 Elle s’aperçoit que la pierre a été enlevée du tombeau.
    

            Elle court donc trouver Simon Pierre et l’autre disciple,
 celui que Jésus aimait 
et elle leur dit :
« On a enlevé le Seigneur de son tombeau et nous ne savons pas où on l’a déposé. »
    

            Pierre partit donc avec l’autre disciple
 pour se rendre au tombeau.
    

            Ils couraient tous les deux ensemble mais l’autre disciple courut plus vite que Pierre
 et arriva le premier au tombeau.
 En se penchant, il s’aperçoit que les linges sont affaissés ;
cependant il n’entre pas.
    

            Simon Pierre, qui le suivait, arrive à son tour.
 Il entre dans le tombeau ;
il aperçoit les linges, affaissés,
 ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus non pas posé avec les linges,
 mais roulé à part, à sa place.
    

            C’est alors qu’entra l’autre disciple,
 lui qui était arrivé le premier au tombeau.


            Il vit, et il crut.
    

            Jusque-là, en effet, les disciples n’avaient pas compris
 que, selon l’Écriture,
 il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts.

– Acclamons la Parole de Dieu.

 

Commentaire      Visite au tombeau vide:

 

v. 1 : « le premier jour de la semaine». Nous sortons du cadre des fêtes juives qui avaient tant marqué la vie de Jésus. Toute la vie du Christ dans l’Evangile de Jean est marquée par le rythme des fêtes juives et des fêtes à pèlerinage. Ce premier jour n’a pas de valeur particulière dans la semaine juive. En revanche dans l’économie chrétienne, il va devenir le Premier Jour: c’est-à-dire le dimanche ! D’ailleurs dans l’apparition à Thomas, c’est Huit jours plus tard...autrement dit « le dimanche suivant »! La pratique du dimanche est des plus anciennes attestée chez les chrétiens sans doute leur signe distinctif. l’Evangile de St Jn le fonde. Perdre le dimanche, c’est perdre l’expérience chrétienne.

 

            « le matin encore dans les ténèbres » Tous les évangélistes disent la même chose mais c’est différent de dire comme Mt et Lc « à l’aube » ou «  au lever du soleil », comme Marc (c’est souligner le jour qui pointe)... « quand il fait encore sombre » comme St Jean: c’est souligner le maintien des ténèbres depuis la mort de Jésus. Depuis la mort de Jésus tout est dans les ténèbres, y compris le cœur des siens; il y a harmonie entre le moment du jour et le cœur des disciples.

            Nous sommes toujours dans une position fausse par rapport aux premiers disciples. Nous savons qu’il est ressuscité ! Eux ne le savaient pas... ils ne le pensaient même pas. « Ce qui n’est pas monté au cœur de l’homme... » dit St Paul citant Isaïe. Nous ne mesurons pas le désarroi de leur cœur; l’impression terrible d’une fin, d’un échec. Ils n’attendent rien  et les événements leur donnent raison : Il est mort depuis tout un sabbat et il ne s’est rien passé ! C’est le silence du Grand Samedi Saint que l’Eglise revit chaque année puisqu’au samedi saint, aucune liturgie sacramentelle, église vide...

 

            « Marie de Magadala se rend au tombeau » Elle « court » :  elle ne peut plus attendre; elle va au tombeau dès qu’elle le peut matériellement. Elle court dans les rues de Jérusalem à la recherche de son « bien aimé » comme la fiancée du Cantique. Elle aime le Seigneur. Et cet amour attachant fait l’admiration de St Jean. Il reconnaît sans doute un amour semblable au sien, selon le mode féminin. C’est sans doute pourquoi elle tient le rôle principal dans ce début du chapitre 20.

            Les autres évangélistes disent plusieurs femmes. Au v. 2  Marie parlera au pluriel: « Nous ne savons pas.. » Jean souligne donc ici seulement Marie de Magdala car elle a un rôle déterminant, unique même, sans exclure la présence des autres :« elle voit que la pierre a été enlevée. » Il n’est pas dit qu’elle entre. Ce signe suffit.

 

v. 2 : Sans plus attendre Marie court et vient trouver Simon Pierre et « l’autre disciple » (les deux inséparables... dont on reparlera au chapitre 21. St Jean insiste beaucoup sur cette amitié).

            L’étonnant, c’est le propos de Marie : «  Ils sont enlevé du tombeau LE SEIGNEUR » Elle n’a vu que la pierre enlevée et elle parle du SEIGNEUR, terme qui désigne Dieu. Dire Jésus est Seigneur, c’est dire Jésus est Dieu. C’est pourquoi St Paul nous dit que nul ne peut dire « Jésus est Seigneur » sans le St Esprit. (Rm8). Cette formule rapide est, en fait, le premier témoignage de la résurrection !... mais prononcé sans s’en rendre compte puisque Marie pleure et croit qu’on a « enlevé » le Seigneur.

 

v. 3 et ss: les deux disciples courent au tombeau... le plus jeune plus vite... mais quelle déférence pour Pierre. Il se penche mais n’entre pas avant Simon. D’ailleurs Simon sera le premier à entrer dans le tombeau le matin de Pâques (puisque MM n’y est pas entrée !)

Ensuite le texte est un véritable « constat de police »

 

v. 5 et v 6 : une fois pour Jean penché et une fois pour Pierre entré, les linges sont dit   « à plat » « affaissés. » . La mention de la présence des linges est déjà une manière de dire que le corps n’a pas été enlevé...on l’aurait pris AVEC les linges !

            De plus le sens est fort ; le linge quand il contenait le corps de Jésus avait du relief, le relief du corps qu’on pouvait deviner sous le linceul. « A plat » veut dire que le linceul est vide, la partie supérieure étant affaissée sur la partie inférieure.

            De plus au v.7, on précise que le tissu enroulé autour de la tête (sans doute en mentonnière pour fermer la bouche du Christ) est resté enroulé à sa place, à l’intérieur du linceul, là où était la tête du Seigneur.

            Rarement, dans tout l’Evangile on n’a pu sentir la marque du témoin oculaire !

 

            On comprend alors le v. 8:  « il vit et il crut ». St Jean a vu le linceul plein si je puis dire et la mentonnière qui entourait la tête du Seigneur. Là, il voit le linceul vide (à plat) et la mentonnière à sa place : le linceul s’est comme vidé de l’intérieur laissant tout en place; à la différence d’un linceul ouvert, jeté à bas, tout sans dessus-dessous ... Tout excluait l’enlèvement du corps. L’évidence frappe St Jean: on n’a pas sorti le Seigneur du linceul, tout est en place comme le vendredi... et tout est vide !

Quel est le sens profond de ce récit ?

            La découverte du tombeau vide n’est jamais présentée dans le NT comme une preuve de la résurrection. Sa découverte a semé terreur et confusion. St Paul dont les professions de foi sont les premières écrites ne le mentionne pas. Il faut donc toujours lier tombeau vide et manifestations de Jésus Vivant.

 

v. 9 et 10 : Le récit se termine sur une constatation: les disciples repartent chez eux, Pierre perplexe (son reniement l’aveugle et retarde sa foi) Jean croyant...mais tous, ignorant l’Ecriture : c’est le fait qui s’impose à Jean pas encore la certitude venant de l’Ecriture.

            Indice intéressant pour la foi: Jésus proclamera heureux ceux qui croit sans avoir vu... Jean ici invite à trouver dans la Ste Ecriture le fondement de la foi en Jésus Ressuscité.

Notons qu’il n’y aucun triomphalisme dans ce récit... le plus théâtral est sans doute celui de St Mathieu. Ici la sobriété est extrême; la foi en la résurrection de Jésus commence discrètement, lentement, comme une petite flamme. La lumière vainc les ténèbres mais les repousse lentement!... à mesure que le cœur humain cède à l’évidence puis au témoignage.

Couverture de l’Evangéliaire de la paroisse. Le Christ Ressuscité

(origine russe)

 

Je l’utiliserai tout à l’heure pour la messe de Pâques que je célébrerai pour vous tous …tout seul mais dans une profonde communion