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VENDREDI SOIR de la 2ème SEMAINE de PÂQUES

Bien chers frères et sœurs, 

Laissons-nous prendre par l’émerveillement que chante le chant d’entrée de cette prière. Dieu, notre Dieu, est le Dieu des surprises.

Bonne prière.

 

CHRIST Ô PAQUE NOUVELLE 
NOUS TE CHANTONS ALLELUIA
ALLELUIA ALLELUIA

Fête véritable et mémorial éternel,
L’Impassible a souffert la Passion
Le Seigneur Immortel a enduré la mort
Du tombeau se lève la Vie et de la chute la Résurrection.

 

Ce couplet est un couplet d’émerveillement devant l’Inouï : Dieu est toujours qualifié d’impassible dans la philosophie et aussi d’une certaine manière dans l’affirmation biblique de la transcendance absolue de Dieu, le Saint séparé d’une manière inimaginable de la création et de la créature humaine. La Croix où meurt Jésus dont la personne une et unique est divine et humaine, renverse toute vision divine ! D’où les deux expressions de ce mystère impensable : Dieu l’Impassible a souffert en Jésus Christ, Dieu l’Immortel est mort en Jésus Christ, en raison de l’unicité de la personne de Jésus Vrai Dieu et Vrai homme, sans confusion ni séparation des deux ! On comprend comment le très fidèle israélite Méliton tient à contempler cette nouveauté divine incroyable.  On peut même ajouter ceci : l’humanité de Jésus sans péché – celle d’Adam et Eve avant qu’ils ne pèchent – n’est donc pas mortelle  selon la mort des tous les autres hommes. S’il est mort sur la croix, c’est qu’il l’a voulu. Il a voulu vivre par amour pour nous cet événement douloureux entre tous et issue du péché dont il n’était pas atteint.

 

O Christ c’est Toi qui en une vierge fus incarné
Sur le bois Tu fus suspendu et enterre enseveli
C’est Toi qui d’entre les morts fus ressuscité
Et qui, vers les hauteurs des cieux fut élevé.

 

 

Intentions de prière :

 

~ Prions pour notre diocèse: son Évêque, ses diacres et prêtres dont notre curé et sa communauté de l'Oratoire St Philippe Néri.

~ Confions tout particulièrement les prêtres âgés malades ou décédés. Que la fécondité de leur vie apostolique donnée et de leur attachement au Christ, nous obtienne de nombreuses et saintes vocations sacerdotales.

~ Que ce confinement renforce l'amitié et la communion de prière entre nous, comme autant de petites flammes confiantes élevées en nos maisons, rattachées au Cœur battant du Ressuscité.

 

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On peut relire l’épître de ce matin.

 

Psaume 26

Dans ce psaume l’Eglise n’a gardé que les strophes qui sont un écho à l’épisode des Actes lu ce matin. Le Seigneur est « lumière » qui éclaire Gamaliel et le conseil dans sa décision. Il est le salut, le rempart des apôtres qui ne tremblent pas. Ils sont tous les jours dans le Temple pour annoncer le Christ, « admirant le Seigneur Christ dans sa beauté » et « attachés au Temple comme Jésus comme lieu de prière et d‘enseignement. » Dans cette libération inattendue, ils ont vu une des bontés du Seigneur et ont renforcé leur espérance en Lui. « La terre des vivants » peut signifier le Christ ressuscité, Seigneur du cosmos, terre promise et donnée par Dieu dans le baptême.

 

LE SEIGNEUR EST MA LUMIÈRE ET MON SALUT
LE SEIGNEUR EST MA LUMIÈRE

Le Seigneur est ma lumière et mon salut ;
de qui aurais-je crainte ? *
Le Seigneur est le rempart de ma vie ;
devant qui tremblerais-je ?

J'ai demandé une chose au Seigneur,
la seule que je cherche : +
habiter la maison du Seigneur
tous les jours de ma vie, *
pour admirer le Seigneur dans sa beauté
et m'attacher à son temple.

Mais j'en suis sûr, je verrai les bontés du Seigneur
sur la terre des vivants. *
« Espère le Seigneur, sois fort et prends courage ;
espère le Seigneur. »

 

 

Lecture de l’Evangile selon St Jean 6/1-15, c'est ici

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Commentaire

 

Contexte

v. 1 :  Jésus repart en Galilée, de l’autre côté du lac appelé « Mer de Galilée » mais Tibériade est nommé aussi, pour l’unique fois ! Quand repart-il ?... le v. 4 « la Pâque juive était proche ». Nous voilà donc au printemps.  Nous avions laissé Jésus au chapitre 5 à Jérusalem après la guérison du paralytique de Bézatha. Bruce Schein en déduit que Jésus a passé l’hiver à Jérusalem et en Judée. 

Sur le chemin du retour, Jésus et les siens sont passés par Migdal (la tour) : les hommes travaillent dur grâce à l’irrigation au commencement du printemps, ils obtiennent un peu de récolte. Cela fait repenser aux textes qu’on lit en ce moment de l’année qui précède la Pâques dans les synagogues : Adam chassé du paradis, cultivant durement la terre pour gagner un pain qui ne fait que reculer la mort inévitable. L’homme est banni du paradis. On soupire après la manne éternelle dont le palmier vert du désert, qui sera chargé de fruits, est le symbole.

Le deuxième jour de marche, ils franchissent le Jourdain, là où il s’arrêta pour laisser passer le peuple. (Jos. 3/16). En cette saison, la rivière est bien pleine !... et le passage à gué un peu risqué ! La route est plus droite et plus rapide vers le lac. Ils seront le soir dans les environs de Gadara en Décapole

Le 3ème jour, au milieu de la matinée , les voilà au bord sud du lac, le Jourdain est un peu plus à l’ouest, à quelques centaines de mètres. Le lac est devant eux, bordé des prairies bien vertes et fleuries du printemps. Ils prennent le bateau qui remonte vers Capharnaüm, en dépassant Tibériade sur la gauche et en contournant l’Arbel ; ils accostent à Tarichée (poissons séchés), le port de Magdala. Le port est encombré de canots et de bateaux plus larges, c’est le port de pêche du lac !... avec « ses rangs serrés de poissons salé pendu à sécher au chaud soleil d’avril ». Dans le port, des maisons sont construites pour recevoir de grandes jarres dans lesquelles le poisson est mis dans la saumure. Elles seront conduites à Ptolémaïs pour être expédiées à Rome… Ou par chariots en Syrie. La nourriture du désert : le poisson ! Jésus est accueilli un peu comme un héros  dans ce port et cette ville : st Jean parle de la foule qui l’entoure  en  Jean  v. 2 et  5.

v. 3 : Toutes les colline environnantes, jusqu’en haut de l’Arbel, sont couvertes de fleurs de toutes les couleurs ! Jésus emmène les siens un peu plus loin, sur les pentes de la montagne qui s’avance vers le lac. Est-ce la montagne habituelle de Jésus dans cette région ? De là, ils sont une vue extraordinaire sur le lac et sur la nature en pleine explosion de printemps. Et leur cœur commence à battre : on est tout, leur esprit tout plein de textes et de chants, on est tout proche de la Pâque !

 

v. 5-7 : Une foule nombreuse le suit. Il est près de midi. Jésus s’adresse à Philippe pour « l’éprouver » c’est-à-dire susciter de lui un acte de foi. Pourquoi Philippe ? Schein pense que le métier de Philippe le faisait beaucoup travailler à Tarichée. D’ailleurs la réponse de Philippe est celle d’un connaisseur : il a même évalué la quantité minimale qu’il faudrait se procurer, le prix 200 deniers soit le salaire normal d’un ouvrier pendant 6 mois… En sous entendu, il n’est pas difficile de se procurer  de la nourriture, on est à 20 minutes de Tarichée.  Mais l’argent ? 

 

v. 8-9 : André,    le « complice habituel » de Philippe, les 2 compères sont de Béthsaïde ! – lui apparemment a fait son tour dans la foule !... et a découvert un petit garçon qui a son repas : cinq petites miches de pain grossier d’orge, bon marché mais nourrissant… et deux petits poisons (alevins) séchés, rebuts de l’exportation. Un repas de pauvre mais commun autour du lac.

 

v.10 : Jésus ordonne de faire allonger (comme au repas pascal !!!) la foule dans l’herbe abondante.  5000 personnes. C’est un repas pascal champêtre : couché sur le côté gauche, avec la main droite libre pour manger. Tous regardent vers Jésus.

 

v.11 : Jésus accomplit les rites introductifs de tout repas et donc aussi du repas pascal en tenant dans sa main les pains d’orge de l’enfant. Il bénit Dieu, rend grâce et distribue (les mêmes gestes qu’à la Cène !) le pain… et les poissons à tous… mentionnés après… puis disparaissant au v. 13. où tout est centré sur le pain. Remarquons la simplicité du récit du miracle qui est à peine dit… Il donne et tous ont à manger…  et il en reste.

 

v. 12-13-14 : ils sont tous nourris à satiété et il en  reste 12 corbeilles… de quoi nourrir encore 12 tribus ! La foule (préparée spirituellement par les lectures faites à la synagogue durant cette semaine pré-pascale et par l’ambiance de la fête toute proche) fait le lien aussitôt avec Moïse nourrissant le peuple au désert, la promesse d’un futur prophète plus ou moins messianique comme Moïse (Dt 18/15, 18) le festin sur la montagne offert par le Messie,  promis par Isaïe 25/6.

 

v. 15 : Jésus pressent ce que le foule désire. Il refuse de laisser s’engager la foule dans une aventure qui finira mal : alors, il s’échappe dans le haut de la montagne, le sommet isolé. La foule est désappointée… elle n’a plus qu’à se disperser…

 

v.16 : Les apôtres laissés seuls, le soir venu, un peu désemparés, regagnent Tarichée, et prennent leur barque au milieu d’un port en pleine activité  car se prépare la pêche de la nuit,  « bientôt le poisson va chasser les insectes qui semblent sortir de nulle part au moment où le crépuscule fait place à la nuit. ». Quand ils hissent le voile, ils sentent la forte brise du soir qui commence à se lever et quittent le port pour regagner Capharnaüm. Ils sont désorientés : la nuit approche et Jésus n’est pas encore revenu vers eux !

 

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Les collines du bord du lac au printemps.

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