Lundi Soir de la 3ème semaine de Pâques
Bien chers frères et sœurs
Nous continuons notre lecture suivie du discours sur le Pain de Vie prononcé par Jésus dans la synagogue de Capharnaüm. Dans l’évangile de St Jean ce discours tient une très grande place qui apparaît quand on lie ce discours au dernier repas de Jésus le soir de son arrestation et au premier repas de Jésus ressuscité avec les pèlerins d’Emmaüs. C’est le cœur de noter expérience chrétienne : vivre de la vie de Jésus par communion avec lui qui nous fait devenir « une seule chair » avec Lui. Et par cette union avec Lui, entrer dans la Vie de la Trinité avec la Père dans l’Esprit.
Bien à vous.
Avouez ! Jamais vous n’auriez imaginé Jésus habillé comme dans cette peinture, avec son chapeau, son bâton et sa tenue …courte !
La Sagesse éternelle nous invite au festin.
Elle a dressé la table et préparé le pain.
Prenez mangez la Pâque, le Pain qui donne Vie.
Prenez buvez voici mon Sang, la Coupe du Salut.
Chantons notre victoire, la Pâque du Seigneur.
L’Agneau qui nous protège nous ouvre le chemin.
Quittons la servitude où nous tient le péché
Pour la Terre Promise où Dieu nous rend la Vie.
Le Christ est notre Pâque livré pour nos péchés.
Il a scellé l’Alliance dans sa Chair et son Sang.
Nous partageons la coupe et nous rompons le Pain
Proclamant sa victoire : « Gloire au Seigneur qui vient ».
Tu entres dans ta Pâque Jésus Agneau de Dieu.
Tu quittes notre monde et nous ouvre le Ciel.
A Toi Louange et Gloire, Jésus, Tu es Seigneur !
Fais de nous ton Royaume où Jésus est tout en tous.
Ce chant reprend les thèmes classiques de la Pâque. Il insiste pourtant sur deux aspects de la Pâque que nous avons peu évoqués. Il rappelle que la Nouvelle Alliance est scellée dans le corps et le sang du Christ, s’offrant eu Père sur la Croix. En tant qu’homme et Dieu en une seule et unique personne, IL EST L’ALLIANCE en sa personne. Cette nouvelle alliance annoncée par les prophètes Jérémie et Ezéchiel est au cœur de l’institution de l’eucharistie : alliance nouvelle et éternelle qui dépasse et accomplit l’ancienne, Alliance qui est le divin échange : le Seigneur prend ma mort et mon péché et Il me donne Sa vie éternelle et Sa justice.
Le chant met en relation l’eucharistie et le Royaume de Dieu qui vient vers nous dans le Christ. L’eucharistie n’est pas tenue par l’arrière – le repas du jeudi saint – mais par l’avant, tendue vers le Seigneur qui vient et durant le temps de la célébration et de la communion, nous fait déjà entrer dans le Royaume où Dieu sera tout en tous.
On peut relire l’épître du matin.
Psaume 118
Versets placés sur les lèvres de St Etienne traîné devant le sanhédrin et injustement accusé. Il cherche à rester dans « la voie de Dieu »
Lorsque des grands accusent ton serviteur
Je médite sur tes ordres.
Je trouve mon plaisir en tes exigences :
Ce sont elles qui me conseillent.
J’énumère mes voies : tu me réponds.
Apprends-moi tes commandements.
Montre-moi la voie de tes préceptes
Que je médite sur est merveilles.
Détourne moi de la voie du mensonge
Fais moi la grâce de ta loi.
J’ai choisi la voie de la fidélité
Je m’ajuste à tes décisions.
HEUREUX QUI RÈGLE SES PAS SUR LA PAROLE DE DIEU
Lecture de l’Evangile selon St Jean 6/22-29, c'est ici
Commentaire
v. 22 – 24 : Les gens qui viennent des villages des bords du lac, cherchent Jésus… et retournent au lieu du miracle. Ils savent qu’il n’y avait qu’une barque et que Jésus n’est pas monté dans cette barque avec les disciples. Alors où est-il ?
Des bateaux étaient venus de Tibériade : voilà qui est très étonnant car Tibériade est à l’époque de Jésus une ville entièrement païenne.
Il y a seulement 10 ans qui séparent cette scène du commencement de la construction de cette ville par Hérode Antipas avec l’accord de Rome. Une partie de la ville était établie sur un ancien cimetière. Beaucoup de juifs n’y vinrent jamais à cause de cela. On a même eu du mal à peupler la ville. Les habitants sont tous des pro-romains ! Des Galiléens d’une Galilée surpeuplée, viennent également y résider.
Le magnifique palais d’Hérode domine la cité… avec beaucoup de statues d’animaux et d’être humains… malgré la loi de Moïse ! Il y a peut-être même des dieux païens !
On s’embarque alors jusqu’à Tarichée pour constater que Jésus n’est pas là. Alors on part vers Capharnaüm qui fut la destination dernière des disciples. Le temps est beau, rafraîchi par l’orage et la tempête de la veille.
v. 25-26 : Ils trouvent enfin Jésus, à Capharnaüm. Où ? Le verset 59 nous l’indique : dans la synagogue de Capharnaüm… ou peut-être dehors, dans la cour de la synagogue.
Le dialogue est plutôt froid entre Jésus et la foule : la foule demande quand Jésus est arrivé. Jésus néglige de répondre mais les provoque en leur disant qu’ils sont là pour la nourriture, « être gavés » et non parce qu’ils ont compris le signe spirituel qu’il leur a donné. Ils n’ont pas compris le sens de l’événement.
Il faut dire qu’en cette période de l’année, la nourriture est abondante en Galilée et à Capharnaüm, ce pays de cocagne : poisson abondant, brebis grasses et vaches aux pâturages, dans les vergers qui entourent le lac, tout est en fleurs ! Les légumes ramassés sont prêts à être vendus ou exportés par charriots. Et les auditeurs sont pour la grande majorité des travailleurs de la terre et du lac. Peut-être aussi quelques judéens, là pour affaires et des commerçants.
Alors commence ce qu’on appelle « le discours sur « le Pain de Vie »
1ère étape, la Foi
v. 27 : Jésus les appelle à travailler non pour la nourriture terrestre mais pour la céleste, «l’aliment qui demeure en vie éternelle. », nourriture que donne le Fils de l’homme « marqué du sceau de Dieu »
Un peu comme avec la samaritaine, avec Nicodème, le dialogue s’engage et progresse par paliers :
v. 28 : Que faire pour accomplir les œuvres de Dieu. ?… Dans la tête des interlocuteurs de Jésus, bons paysans au sens pratique et pécheurs du lac, pratiquants du sabbat et des gestes quotidiens appris depuis tant de générations, les « œuvres de Dieu » ce sont les nombreux commandements à accomplir, et le désir d’en accomplir toujours plus. Peut-être certains qui trouvent qu’il y en a trop, questionnent Jésus sur les commandements qui sont les plus importants.
v. 29 : Jésus répond en disant : «l’œuvre de Dieu c’est de croire en lui. ». C’est La FOI. C’est le cœur de l’enseignement de Jésus. St Paul le comprendra magnifiquement : ce qui a rendu juste Abraham, ce n’est pas la pratique des commandements qui n’existaient pas mais c’est sa foi en la Parole de Dieu et sa fidélité à l’accomplir quelles que soient les difficultés humaines à le faire (sa stérilité, celle de Sarah, leur vieil âge et l’offrande sacrificielle du fils de la promesse sur qui tout repose).
Ce que Jésus attend de nous, c’est que nous prenions appui sur Lui, sur ses paroles, sur ses dons pour accomplir notre vie. Qu’il ait la première place et la primauté de discernement quand il s’agit d’agir, de penser, de parler. Que toute notre confiance soit en Lui même quand tout paraît bouché. Confiance non par une paresse attentiste et superstitieuse, mais confiance pour penser, sentir et agir selon le Christ, « in christo ».