Vendredi Matin de la 4ème semaine de Pâques

Bien chers frères et sœurs du blog paroissial,

Dans le splendide discours de Paul à Antioche de Pisidie, nous contemplons le dessein réalisé, de Dieu avec les hommes par le Christ, le Fils Bien Aimé. En ces temps où les événements nous ramènent aux questions fondamentales que nous ne voulions pas nous poser : Sens de la vie sur terre ? Sens du mal et de la souffrance ? Pour quoi, pour qui sommes-nous faits ? Individualisme ou communauté fraternelle ? Quelle est notre puissance et notre fragilité ? Place de l’argent et rôle de  l’économie ?... Cela nous donne de la hauteur pour réfléchir.

Bien à vous

 

Le flash de la Résurrection

Chaque jour, une idée pour contempler cette réalité merveilleuse. 
A reprendre durant la journée, à assimiler pour pouvoir en parler à d’autres

 

Vivre au centre, Pâques.

« Nous habitons un monde déchu où la Révélation entre, telle une altérité renversante… Nous ignorons l’amour et l’humour de Dieu. 

Relisons le récit de la chute. Le serpent annonce à la femme un avenir grisant mais trompeur : le jour où vous mangerez le fruit défendu, « vos yeux s’ouvriront et vous serez comme des dieux » Pour avoir voulu diviniser notre nature, nous l’avons dégradée. A cette nouvelle finalement mauvaise, la Bonne nouvelle de l’Evangile répond par une annonce semblable mais autrement plus extravagante : « si le Christ habite en vous par la foi, écrit St Paul aux Ephésiens,  vous serez remplis de toute la plénitude de Dieu. » Dieu promet bien plus que le serpent dont l’offre paraît, par comparaison, un peu maigre. La promesse de Dieu qui surpasse toute intelligence, n’est-elle pas étonnante ? 

Pécheurs dans un monde déchu, c’est comme si nous dormions. Nous ne voyons pas le monde tel qu’il est, nous ignorons notre propre nature, ce qui transcende la nature est caché. »  Seul l’accueil du Christ ressuscité dans la foi nous ouvre les yeux sur le monde réel, le monde de Dieu, le monde nouveau.

 

Voulez-vous saisir sur trois exemples la nouveauté chrétienne ? toutes les religions séparent Dieu et l’homme, le christianisme les unit en Jésus et en chaque homme qui croit en Jésus au point que lé plénitude même de Dieu habite en l’homme. Dans les religions, l’homme se protège de Dieu qui pourrait être maléfique et offre des sacrifices pour se protéger. Dans la foi chrétienne à la suite du judaïsme, Dieu est le protecteur/sauveur de l’homme contre lui-même. Dans toutes les religions, politique et religion sont unies, la politique se servant de la religion et la religion servant le politique. Le christianisme est seul à séparer politique et religion, c’est tellement contre nature qu’il faut sans cesse se battre pou que ce soit vrai ! et que les mauvaises habitudes païennes renaissent toujours !

 

TA LUMIERE A JAILLI AU MATIN DE TA PÂQUE
Ô CHRIST SOLEIL LEVANT !
TU AS DELIVRES LES CAPTIFS DE LA MORT ALLELUIA !

O Christ Tu as visité le royaume de la nuit
Tu T’es étendu dans la mort, auprès de ceux quo dormaient.
Tu les as réveillés, Tu T’es levé dans la Lumière
Entraînant tous les morts au Jardin de la Vie.

 

Dans l’aube encore incertaine du monde nouveau,
Tandis que lentement, le Jour nouveau se lève dans nos cœurs,
TU es là sur le rivage Seigneur, surgissant avec l’aurore
Tu nous entraines ave Toi dans la lumière sans déclin.

 

Lecture du livre des Actes des Apôtres 13/13 – 33 (le texte va jusqu’à v. 43) ici

Commentaire

 

Le discours de Paul dans la synagogue d’Antioche de Pisidie.

C’est le premier discours que nous avons en terre païenne, dans un monde qui ne parle pas grec, en un mot chez des Barbares… même si ce discours est tenu dans la synagogue de la ville, en monde connu juif. Mais des païens ou des « craignants Dieu » écoutent et c’est avec eux aussi que naîtra la communauté chrétienne.

 

- v.16 : Paul ne part pas de la Résurrection et ne peut faire comme Pierre : « Ce Jésus que vous avez crucifié, Dieu l’a ressuscité »… Si cela se trouve ses auditeurs ne savent rien de ce qui s’est passé à Jérusalem. Il commence par une rapide histoire du salut que tous connaissent : mais dans une orientation bien précise avec des dates étonnantes pour nous.

 

v. 17 : le choix des Pères (Abraham Isaac et Jacob) par Dieu. Le peuple grandit en Egypte et Dieu l’en a fait sortir par sa force.

v. 18 : séjour au désert où Dieu a nourri le peuple « pendant environ 40 ans »

v. 19 : l’entrée en terre promise après élimination des 7 principaux ennemis. v. 20 : « Cela a duré 450 ans environ » (400 ans en Egypte et 40 ans au désert)

v. 20 : les Juges jusqu’à Samuel

v. 21 : ils ont réclamé un roi …Saül issu de Benjamin (la tribu natale de Paul !) pour un règne de40 ans.

v. 22 : Dieu l’a déposé et a suscité David. Tout a été dit pour arriver à David… sans aucune mention de Moïse ni du Don de la Loi. Jésus avait déjà dans l’Evangile remis Moïse à sa place, critiquant implicitement par là, la place trop importante donnée à Moïse par le judaïsme de son temps. Par exemple : « C’est mon Père et pas Moïse qui vous a donné la manne … » (Jean 6)

On va d’Abraham…à David : ce David « homme selon le cœur de Dieu », Paul citant ici le Psaume 88.

 

v. 23 : le cœur du discours : de la descendance de David, selon sa promesse, Dieu a suscité le Messie, Jésus comme sauveur pour Israël »

 

v. 24 - 25 : nous passons à Jean Baptiste…sans aucun autre prophète, qui donne son témoignage : je ne suis pas le Messie et vient derrière moi celui dont je ne suis pas digne de délier les sandales »

 

v . 26 : vous êtes les descendants d’Abraham, vous et les craignants Dieu et c’est à vous que cette parole de salut est adressée…ce qui suit : 

 

v. 27- 31 : l’Annonce de la Foi chrétienne :

 

Dans cette présentation de la foi, Paul ne parle que du mystère pascal, mort et résurrection, le centre de la foi, le kérygme.

- « La population de Jérusalem et ses chefs » ont méconnu Jésus – Paul est plus sévère que Pierre qui parlait d’ignorance - et en agissant ainsi « ils » - « ils » devient curieusement  le sujet de tout le reste - ont accompli les paroles des prophètes qu’on lit chaque sabbat. »

- Sans aucune raison de la mettre à mort, « ils » ont demandé à Pilate de le faire périr.

- Mort, « ils » l’ont descendu de la croix et l’ont mis dans un tombeau

- Mais Dieu l’a ressuscité des morts ; « Il est apparu pendant plusieurs jours à ceux qui étaient montés de Galilée et qui sont maintenant les témoins devant le peuple. » Paul souligne la place unique des apôtres comme témoins de tout ce que Jésus a dit et a fait du baptême à la Résurrection. Lui ne peut pas se mettre sur ce même plan.

 

v. 32 : Mais s’il n’est pas des témoins de Galilée, il vient annoncer cette Bonne Nouvelle. Il est apôtre  avec Barnabé – « nous vous annonçons cette Bonne Nouvelle » - 

Cette Bonne Nouvelle ? Comme Paul s’adresse à des juifs ou à des païens devenus juifs (les craignants Dieu) il peut dire que « La Bonne nouvelle c’est la réalisation de la promesse faite aux Pères », c’est-à-dire à Abraham, renouvelée à Isaac et à Jacob. Cette promesse, c’est qu’en Abraham, par son descendant, toutes les nations soient à nouveau bénies de Dieu et dans l’amitié avec Lui. Par plusieurs citations de psaumes et de prophètes, Paul va étayer cette annonce :

 

v. 33 : la preuve de cette réalisation : l’intronisation messianique suprême et définitive de Jésus de Nazareth, le descendant d’Abraham. Annoncée par le Ps 2, cette intronisation s’est faite par la Résurrection de Jésus, montrant par là qu’il avait dit juste.

 

v. 34-37 : Le Psaume 15 qui annonce l’impossibilité de la décomposition du tombeau à l’ami choisi de Dieu. Ce qui fut réalisé pour le Christ. Et ce ne peut pas être David malgré son amitié avec Dieu : nous avons son tombeau et il a connu la décomposition.

 

v. 38 -39 : Puis Paul détaille ce qu’apporte la Résurrection de Jésus : cette résurrection veut dire que les hommes sont par le Christ maintenant en paix – réconciliés avec Dieu - : c’est donc le pardon des péchés qui est donné. Plus que cela : cette sainteté – devenir justes devant Dieu - que vous juifs vous recherchiez par la pratique de la Loi sans pouvoir l’atteindre, - cette justification -, elle pleinement accordée en Jésus « à tout homme qui croit ». Toute la théologie paulienne de la justification par la foi qui nous adhérer au Christ Juste et non par la pratique de la Loi  de Moïse – l’épître aux Romains – est déjà là tout entière.

 

v. 40-41 : Paul termine par un citation du prophète Habquq (1/5) : Cette mort et Résurrection de Jésus « est une œuvre divine que vous ne croiriez pas si quelqu’un vous la racontait ». La nouveauté est absolue : soyez frappés de stupeur mais ne vous montrez pas arrogants avec Dieu !!

 

v. 42-43 :  On invite Barnabé et Paul à la prière du sabbat suivant.

Un certains nombre d’auditeurs – juifs et craignants Dieu et même « prosélytes adorateurs » (du Dieu unique) – s’attachent aux apôtres et les rencontrent dans la semaine pour des « entretiens » qui les forment à la grâce de Dieu. 

 

 

Cantique de la 1^ère aux Corinthiens 15/20-28

 

Ce texte de St Paul déploie tout ce qu’il a dit aux gens d’Antioche de Pisidie. Il montre la Résurrection comme l’achèvement de l’œuvre créatrice de Dieu pour rassembler tout l’univers sous un seul chef le Christ comme il dira aux Ephésiens. Et le but est accompli : Dieu Tout en Tous.

 

Le Christ est ressuscité d’entre les morts, 
lui, premier ressuscité parmi ceux qui se sont endormis.
Car, la mort étant venue par un homme, 
c’est par un homme aussi que vient la résurrection des morts.

En effet, de même que tous les hommes meurent en Adam, 
de même c’est dans le Christ que tous recevront la vie,
mais chacun à son rang : en premier, le Christ, 
et ensuite, lors du retour du Christ, ceux qui lui appartiennent.

Alors, tout sera achevé, quand le Christ remettra le pouvoir royal à Dieu son Père, 
après avoir anéanti, parmi les êtres célestes, toute Principauté, toute Souveraineté et Puissance.
Car c’est lui qui doit régner jusqu’au jour 
où Dieu aura mis sous ses pieds tous ses ennemis.

Et le dernier ennemi qui sera anéanti, c’est la mort,
car il a tout mis sous ses pieds.
Et, quand tout sera mis sous le pouvoir du Fils, 
lui-même se mettra alors sous le pouvoir du Père qui lui aura tout soumis, 
et ainsi, Dieu sera tout en tous.

David et Goliath… à votre lecture.