Vendredi Soir de la 4ème semaine de Pâques
Bien chers frères et sœurs du blog paroissial,
La lecture et la méditation des chapitres 14 à 17 de ST Jean commence ce soir et vont nous accompagner jusqu’à Pentecôte. Ce sont les entretiens les plus intimes et les plus profonds du Christ avec les siens, la « substantifique moelle » de l’enseignement de Jésus.
Bien à vous.
HYMNE
O Seigneur, Pasteur fidèle
Toi qui connais tes brebis
Tu connais le cœur du Père
et le Père Te connaît.
Que nos cœurs à Ta Parole s’ouvrent
et brûlent par ta grâce
Et s’éveillent à Ta Présence.
Vois le troupeau qui s’égare
Loin de ton Amour, Seigneur.
Viens chercher sur Tes épaules
La brebis qui s’est perdue.
Joie au Ciel et sur la terre
Quand Tu viens et fais renaître
Les pécheurs à la vie nouvelle.
Toi l’Agneau de la vraie Pâque
Immolé sur une croix.
Bon Pasteur qui pour Ton peuple
Livres Ta vie à la mort.
Dans Ta chair s’ouvre une porte,
Dans le feu de Tes blessures
Resplendit l’Amour du Père.
Ta vie, c’est Toi qui la donnes
Nul ne peut Ta la ravir.
Tu es venu dans le monde
Pour nous donner la Vraie Vie.
Fais-nous vivre en Ta promesse
Et grandir en Ta Parole :
« Aimez-vous les uns les autres.
Bien d’autres brebis encore
Ne sont pas de Ton bercail.
Par Ta mort, Tu lésa arraches
Au voleur et au brigand.
Il faut que Tu les ramènes
Qu’à Ta voix, tous se rassemblent
Dans l’unique amour du Père.
Gloire à Toi Berger fidèle
Toi la Porte des brebis ;
Tu nous conduis vers le Père
Pour que Ta joie soit en nous.
Et l’Esprit que Tu nous donnes
Vient révéler Ta tendresse
Et célébrer Ta Louange.
Intentions de prière :
- Nous prions pour tous ceux qui luttent encore contre la maladie et pour tous les malades ; Que force, confiance et paix leur soient donnés.
- Nous prions pour les soignants que le découragement ne les gagne pas.
- Nous prions pour nos compatriotes afin que leur discipline dans le confinement et les précautions ne se relâche pas.
On peut relire l’épître de ce matin.
Psaume 2
LE SEIGNEUR M'A DIT : TU ES MON FILS, MOI AUJOURD'HUI, JE T'AI ENGENDRÉ
Pourquoi ce tumulte des nations,
ce vain murmure des peuples ?
Le Seigneur ! m'a dit : « Tu es mon fils ;
moi, aujourd'hui, je t'ai engendré.
Demande, et je te donne en héritage les nations,
pour domaine la terre tout entière.
Tu les détruiras de ton sceptre de fer,
tu les briseras comme un vase de potier. »
Maintenant, rois, comprenez,
reprenez-vous, juges de la terre.
Servez le Seigneur avec crainte,
rendez-lui votre hommage en tremblant.
Lecture de l’Evangile de Jésus Christ selon Saint Jean 14/1-6, ICI
Commentaire
- v. 1 : « Que votre cœur ne se trouble pas ! » Nous sommes au cours du dernier repas de Jésus. Judas vient de sortir. Tout le monde pressent la mort de Jésus, mort qui est la fin de tout, dans un shéol terrible loin de Dieu où on ne peut plus louer le Seigneur. Et cette mort va les laisser seuls, livrés dans un monde devenu hostile à tout ce qui touche à Jésus.
« Vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi » : Jésus va chercher à les rassurer et à les assurer dans leur fidélité à lui-même. D’où cet appel à « croire en Lui ».
La foi de l’Ancien Testament : prendre appui (c’est la nuance du verbe grec utilisé ici : pisteuein) sur Dieu en qui l’homme fait toute confiance et de qui il reçoit toute aide. Isaïe proclame : « Si vous ne tenez pas à moi, vous ne tiendrez pas. » (avec un jeu de mot sur la racine hébraïque de Amen).
Le lien du trouble et de l’exhortation à l’espérance se trouve dans le psaume 41 aux versets 6,12 et 42,5 : c’est le psaume du lévite exilé (psaume qui paraît très présent dans les textes de ces chapitres du dernier repas de Jésus).
Dans le Nouveau Testament, certes, cette foi demeure ! Mais l’appui est pris dans le même acte, sur Jésus: en lui Dieu se révèle pleinement (d’où rejeter Jésus, c’est rejeter Dieu) et cet appui sur Dieu s’est révélé possible et réalisable d’une manière totalement nouvelle et insoupçonnée : Dieu s’est uni à l’humanité en Jésus; un homme est en Dieu désormais; l’appui est devenu union, « merveilleux échange » comme chante la liturgie de Noël :
« Quel échange admirable! » chante une antienne de l’octave de Noël; le Créateur de l’homme en prenant chair de la Vierge Marie, nous donne part à sa divinité. » Ou le 2 janvier : « Celui qui resplendit dans les cieux est couché dans une crèche; celui qui demeure près du Père est venu jusqu’à nous ». (antienne du Benedictus) ou le 3 au magnificat: « Réjouissons-nous dans le Seigneur, exultons d’allégresse dans l’Esprit: le salut éternel est apparu dans le monde. »
Désormais, on prend appui sur Dieu en prenant appui sur Jésus, à la fois sur sa grâce ( le merveilleux échange) et sur son exemple ( ses commandements tels qu’il les a vécus lui-même . On sait désormais, on a vu ce que c’est qu’un homme fidèle à Dieu.)
Le départ de Jésus est aussi une occasion d’exercer sa foi, de dépasser son trouble. Dans la vie spirituelle, certaine absence de Jésus sont pour exercer notre foi et par là, la développer.
- v. 2 - 4 : Jésus tente de faire découvrir à ses disciples que sa mort ne sera pas la fin de tout, qu’au contraire de ce qu’ils pensent, elle sera féconde et sera à leur bénéfice. Pour lettre contre leur vision négative, il prend une comparaison, une parabole.
Il se présente comme le frère aîné qui part avant ses frères pour aller rouvrir la maison paternelle qui pourra accueillir tout le monde, beaucoup de monde car la maison est grande et il y a beaucoup de places « dans la maison de mon père ». A des gens qui n’ont pas d’idée sur l’au-delà, Jésus parle de quelque chose de connue : la maison paternelle où on est attendu. La mort du Christ rouvre le chemin vers le Père et ouvre le Royaume appelé la « maison du père ».
Et plus même : quand tout sera prêt, Jésus reviendra et les prendra avec Lui et la phrase se conclut par cette promesse inouïe : « si bien que là où je suis, vous serez vous aussi ». Où est le Fils ? Dans le sein du Père. Où seront les disciples ? Avec Jésus, dans le Père. Quand ? Dès maintenant, dès après la Résurrection, déjà durant le temps de l’Eglise mais aussi au futur eschatologique, dans le Royaume à la fin des temps.
Et Jésus conclut, pensant avoir été clair : « Quant au lieu où je vais vous connaissez le chemin ».
- v.5-6 : La réponse de Thomas montre qu’il n’a pas saisi. Il faut dire que c’est tellement impensable : un au-delà de la mort et cet au-delà est en Dieu et on le goûtera dès maintenant avant de le goûter après notre mort dans l’éternité. !
Cela nous vaut cette magnifique réponse : « Je suis le chemin, la vérité, la vie. »
Voici quelques commentaires sur cette très forte phrase de Jésus :
- St Augustin conjugue : « Je suis le chemin vers la vérité pour la vie »
- Benoît XVI récapitule l’ensemble de la citation du Christ : « Le Chemin vers le Père, c’est se laisser guider par Jésus, par sa parole de Vérité, et c’est accueillir le don de sa Vie. »
- e Père Ignace de la Potterie écrit, en commentant ce verset : Le Christ Vérité est « non seulement le révélateur du Père aux hommes, mais il est lui-même en plénitude cette révélation ; il est, dans sa personne, la révélation par excellence, totale et définitive ». « Nous touchons ici du doigt la nouveauté unique de la révélation chrétienne : le chemin de la vérité doit désormais se chercher dans la personne même de Jésus », s’enthousiasmait le même père. De plus, comme le Christ « vit de la vie du Père, mais appartient en même temps à notre monde humain », poursuit le théologien, Jésus « nous rend participants à la vie du Père » dès ce chemin sur terre.
Et Jésus de conclure : « Personne ne va vers le Père sans passer par moi ». Ce complément insiste sur la place centrale que le Christ revendique dans le cheminement vers Dieu. Comme il avait dit : « je suis la Porte », ici il se définit comme le « Passeur » : tout homme à sa mort rencontre le christ qui vient le faire passer de la mort à la vie. Chacun le rencontre – qu’il l’ait connu par la foi ou pas, qu’il l’ait accueilli ou rejeté – chacun le rencontre et dans cette rencontre, le choisit ou le refuse dans sa liberté. Mais aucun homme ne meurt seul ; il est accompagné par le Sauveur de tous.
Reine du Ciel, réjouis-toi, alléluia
Car Celui que tu as porté dans ton sein, alléluia
Est ressuscité comme Il l'a dit, alléluia
Prie Dieu pour nous, alléluia.
V. Sois dans la joie et l'allégresse, Vierge Marie, alléluia.
R. Parce que le Seigneur est vraiment ressuscité, alléluia.
Prions :
Dieu, qui, par la Résurrection de Ton Fils, as réjoui la terre et le ciel. Fais-nous parvenir, par la prière de la Vierge Marie, sa Mère, aux joies de la Résurrection. Par le Christ notre Seigneur. Amen.
Marienthal, Alsace