Samedi de la 4ème semaine de Pâques Matin
Bien chers frères et sœurs du blog paroissial,
Nous pourrons aujourd’hui penser et prier pour l’Europe en ce jour de sa fondation le 9 mai 1950, comme l’annonçait ce jour-là le président Robert Schuman dans le salon de l’Horloge. Que le fondateur veuille bien veiller sur fondation et prier le Père éternel pour elle !
Bonn et sainte journée.
Bien à vous
Le flash de la Résurrection
Chaque jour, une idée pour contempler cette réalité merveilleuse.
A reprendre durant la journée, à assimiler pour pouvoir en parler à d’autres
Vous savez que nous sommes sans cesse analysés par les sociologues et ils ont l’art de trouver des formules pour désigner les « générations ». Il y a eu la génération « burn-out »… fatiguée et surmenée d’un travail terrible, génération qui a eu/a recours à la drogue pour tenir. Mais il y a aujourd’hui la « génération à quoi bon ? » C’est vrai que notre temps est un temps triste, confronté à l’échec - qu’on ne veut pas reconnaître - du mode de vie et d‘économie mis en place. Triste de n’avoir comme but que la consommation qui tue la joie et maintient dans la frustration.
C’est même si pesant qu’on n’ose plus parler de joie. Cela semble incongru et impoli, égoïste même. Les masques qu’on va porter vont nous achever ! Zombi croisant Zombi non identifiable…
Revenons à Pâques, au cénacle. Jésus au milieu des apôtres, donc… en moi ? : « Ils sont remplis de joie en voyant le Seigneur ». Et ma joie ?
« S’adressant à son Père, Jésus dit de ses disciples : « je parle ainsi dans le monde afin qu’ils aient en eux ma joie complète » Le non-croyant sait-il que c’est la joie même du Christ qu’il est invité à connaître ? Les chrétiens savent-ils qu’ils peuvent non seulement partager cette joie du Christ mais l’avoir dans sa totalité ? Avons-nous ressenti cette bonté inexplicable de Dieu, cette intimité avec Jésus propre à nous renouveler absolument ? Si seulement … »
La joie est le signe chrétien par excellence, rayonnement de la Pâque dans le baptisé. Joie que nous voyons naître en nous avec crainte et tremblement mais que nous n’étouffons pas, que nous ne cachons pas par honte d’être joyeux dans un monde où on doit être triste par convenance sociale ou, plus grave, par goût. La joie nous éloigne autant d’un christianisme morose qui déblatère sur le monde que d’un christianisme sentimental, exubérant si facilement, qu’on peut le craindre superficiel. « A condition de discerner dans la joie autre chose qu’une émotion agréable. De sentir que la joie, loin de nous enfermer dans notre bien-être, nous ouvre à autrui et au réel et que, proprement mystérieuse, elle porte en elle une exhortation salutaire. »
TA LUMIERE A JAILLI AU MATIN DE TA PÂQUE
Ô CHRIST SOLEIL LEVANT !
TU AS DELIVRES LES CAPTIFS DE LA MORT ALLELUIA !
Ces deux couplets évoquent la scène de l’Evangile de St Jean au bord du lac après la Résurrection (ch.21) reliant cet épisode à la visite de Dieu à Abraham (Gn 18) mais aussi au festin messianique où Jésus sert les siens (parabole de Luc 12/32-48), festin déjà vécu dans l’eucharistie « où l’Eglise festoie » avec son Seigneur.
Les disciples n’ont pas reconnu les traits de Ton visage
Mais Tu ouvres les yeux de notre cœur pour qu’ils voient l’Invisible.
Sur Ta Parole nous jetons les filets dans la mer
Et nous courons vers Toi en proclamant : « C’est le Seigneur » !
Tu as voulu être invité par Abraham à sa table
Et Tu nous invites aujourd’hui à partager Ton repas.
Tu as préparé le festin et c’est Toi qui nous sers
Et l’Eglise festoie à la table de Dieu.
Lecture du livre des Actes des Apôtres 13/44-52, ICI
Commentaire
- v. 44 : Barnabé et Paul avaient été invités à revenir le sabbat suivant. Nous y sommes avec beaucoup de monde, non sans enthousiasme, Luc dit : « presque toute la ville ».
- v. 45 : La présence nombreuse met les juifs qui n’avaient pas suivi les apôtres, en colère et ils deviennent furieux, injuriant les deux apôtres, on pourrait aussi traduire « blasphémant » ce qui évoquerait alors des insultes au Christ lui-même.
- v. 46 -47 : alors se passe un événement très fort. Devant cette violence, Paul et Barnabé – Paul en tête du « couple » maintenant – décide de cesser de donner la priorité aux juifs comme ils le faisaient en fidélité au Seigneur pour se tourner maintenant vers les païens, mettant en application la parole d’Isaïe appliquée au Seigneur en Is. 49/6 : « Je t’ai établi – c’est adressé au Christ – lumière des nations pour que tu apportes le salut aux extrémités de la terre. » Paul et Barnabé continueront à commencer par la synagogue dans la ville où ils arrivent puis passeront presqu’aussitôt aux païens. A la fin de son ministère, Paul, à partir de son séjour à Ephèse, ne s’adressera plus qu’aux païens et dans des lieux païens comme l’école philosophique d’Ephèse.
- v. 48-49 : si la colère est côté juif, côté païen c’est la joie « et tous ceux qui se trouvaient destinés à la vie éternelle devinrent croyants ». Cette phrase de structure juive doit être expliquée : nous sommes tous prédestinés à la vie éternelle, nous sommes faits pour la communion avec Dieu. C’est notre liberté d’accueillir le projet divin sur nous ou de le refuser. Donc « tous ceux qui accueillir le projet divin de vie éternelle devinrent croyants » « Et la Parole croissait dans la contrée » ce qui peut laisser entendre que Paul et Barnabé évangélise aussi autour d’Antioche, dans les villages et fermes avoisinantes.
- v. 50-52 : On peut supposer que la révolte n’est pas survenue tout de suite et que nos deux missionnaires ont eu le temps d’évangéliser… et que justement, c’est ce succès qui exaspéra la communauté juive jusqu’à la conduire à passer à l’action. On pense généralement que Paul et Barnabé sont restés un an à Antioche de Pisidie.
Les juifs de la ville se plaignent aux autorités : les dames de haut rang, païennes devenues juives et les notables : on chasse Paul et Barnabé du territoire de la ville. Les deux font comme Jésus a dit : ils secouent la poussière de leurs chaussures pour la laisser à Antioche ! Et ils partent à Iconium.
Les chrétiens nouvellement évangélisés, eux, sont dans la joie et remplis d’Esprit Saint, on peut comprendre, « joie née de l’Esprit Saint ».
Iconium
Les villes visitées durant l’évangélisation
Paul et Barnabé quittèrent la ville en l’an 46, pour se diriger vers l’Est. Empruntant la Voie Sébaste, ils se rendirent à Iconium, - à 100 kms d’Antioche, 1000m d’altitude – ville située au bord d'un lac, au-delà de marécages salins. Nous sommes dans la Galatie du sud, au cœur d’une plaine fertile. La région était populeuse, de culture phrygienne. Les habitants d'Iconium étaient fiers du passé de leur ville. L'empereur Claude avait établi une colonie de vétérans et pour cette raison, la ville aimait se nommer Claudiconium, en l’honneur de l’empereur, ce qui est devenu par la suite Iconium.
La population comprenait des Galates hellénisés, des fonctionnaires romains, des vétérans de l’armée et des citoyens juifs. Iconium était un centre important de tissage de laine. Paul trouva facilement à se loger et à exercer son métier. Le « Roman de Paul composé au 2ème siècle dans cette région, brosse le tableau d’une prédication de Paul aux indigènes hellénisés (= parlant le grec) dans des maisons privées dont l’apôtre était l’hôte. Il cite parmi les convertis d’Iconium, Onésiphore et sa famille, à la maisonnée nombreuse, ainsi qu’une jeune fille Thècle qui consacre sa vie au service de l’apôtre. »
Pendant l’année qu’ils passèrent à Iconium, Paul et Barnabé entreprirent des expéditions missionnaires dans les alentours, dans ces nombreux villages de paysans, situés sur le versant des montagnes. Ils y fondèrent des petites communautés rurales, qui seront administrées plus tard par l'Église d'Iconium. Avec Antioche, Iconium restera, pendant de longues années, un point d'appui des Églises chrétiennes d'Asie Mineure et détiendra le titre patriarcal sur quatorze villes.
Paul et Barnabé resteront un an à Iconium vivant une prédication appréciée et fructueuse. « C‘est à Iconium qu’on aurait gardé fidèlement le souvenir des traits de Paul et son allure : un homme petit de taille, à la tête chauve, aux jambes arquées, aux sourcils joints, au nez légèrement busqué, plein de grâce. »