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Premier dimanche de l'avent

Temps de l’Avent.

 

Durant les semaines qui nous préparent à Noël, l’Eglise nous remet en état d’attente ; elle veut renouveler en nous l’attente du Christ, à la fois attente de l’anniversaire de sa venue dans la chair à Bethléem et surtout attente de sa venue dans nos vies aujourd’hui et à la fin des temps, dans la Gloire.

 

 

Pour nous remettre dans cette attitude du cœur vigilant, l’Eglise nous unit à l’attente séculaire d’Israël, tout tendu vers son Messie. Nous allons vivre avec Isaïe, Marie, Joseph, Elisabeth et Zacharie tout perdus dans les Saintes Ecritures…  Mais aussi avec des païens comme les Mages qui scrutent le ciel.

 

En agissant ainsi, l’Eglise nous rappelle aussi tous les hommes qui, aujourd’hui, attendent le Christ du fond de leur âme et de leur conscience, tous les hommes qui l’attendent sans le savoir, travaillés par la soif d’absolu, de beauté, d’amour et ne sachant où trouver.

 

Cette sainte retraite de l’Avent veut creuser en nous le désir du Christ si fortement que nous ne puissions plus nous empêcher de vivre avec Lui, de le proclamer et de l’annoncer ! Comme les bergers revenant de la crèche, comme les miraculés du Christ qui chantent sa gloire à qui veut l’entendre.

 

Pour nous soutenir dans notre marche de l’Avent nous allons méditer les 4 oraisons des dimanches de l’Avent… vous savez ces textes que vous écoutez … distraitement !...

 

D’abord un petit point d’histoire.

Ces oraisons sont très anciennes, composées aux 5ème et 6ème siècles, aussitôt après la période très créatrice des Pères de l’Eglise. Elles sont d’une richesse extraordinaire. On les entend le dimanche mais il est  difficile de retenir leur enseignement à la seule écoute à la messe !… 

 

Je vous propose une présentation de chacune pour votre méditation et pour entrer dès le premier dimanche dans la saveur du temps de l’Avent. Un bon moyen est de se donner la semaine pour la savoir par cœur.

 

Les quatre prières forment un ensemble harmonieux :

 

Elles nous présentent l’Avent 

- comme une course au-devant du Christ comme une Epouse au-devant de son Epoux

- qui nécessite une volonté ferme et des œuvres justes 

- course qui risque d’être entravée par les tâches présentes (il nous faut donc être vigilants de ce côté) 

- course à mener avec une joie empressée, joie reçue de Dieu à qui on la lui demande, joie qui est déjà celle de la nativité  étant vue comme avant-goût du salut éternel)

 

 

Oraison du 1er dimanche 

 

« Donne à tes fidèles, Seigneur, d’aller avec courage sur les chemins de la justice à la rencontre du Seigneur pour qu’ils soient appelés au jour du Jugement, à entrer en possession du Royaume des cieux. »(traduction liturgique)

 

Voici la traduction mot à mot du texte de l’oraison latine originale :

 

« Nous T’en prions Dieu Tout puissant, donne à tes fidèles (le texte d’origine, ancien, dit « à la famille de Dieu ») cette volonté qui les fasse accourir, agissant selon la justice, au devant de Ton Christ qui vient, afin que, prenant place à sa droite, ils méritent de posséder le royaume éternel » (traduction du Père Patrick Hala moine de Solesmes dans spiritualité de l’Avent.)

 

Nous voyons tout de suite combien la traduction française édulcore et rend abstraite cette oraison au vocabulaire si biblique et si concret ! Je commente le texte réel latin.

 

Cette oraison dirige nos regards vers la seconde venue du Christ, le Jugement et l’entrée dans le royaume des cieux. La Liturgie nous fait regarder d’abord la venue glorieuse du Christ à la fin des temps. Tout nous vient d’elle, en particulier à l’eucharistie qui anticipe dans notre temps, cette venue du Royaume où sont nos racines, « citoyens des cieux que nous sommes » comme dit St Paul.

On commencera à parler de la nativité de Bethléem qu’avec le lundi de la 2ème semaine !

 

Il s’agit pour nous – c’est ce que nous demandons - de « accourir au-devant du Christ qui vient ». St Bernard de Clairvaux commente ainsi : «  il ne t’est pas nécessaire de traverser les mers, de pénétrer les nuages ou de franchir les montagnes : ce n’est pas un chemin très long qui t’est proposé : il te suffit de rentrer en toi-même pour courir au-devant de ton Dieu qui y est présent » 

 

Ce retour au cœur se vérifie par une vie qui agit avec justice que nous demandons d’accomplir. Expression très rare dans les oraisons qui vient de Pères de l’Eglise, St Chromace d’Aquilée (343-407) et St Cyprien de Carthage (200-258). N’oublions pas le rappel biblique : dans la 2ème  lecture, St Paul invite à rejeter les œuvres  des ténèbres (Rm 13/12)

 

Mais dans cette course, il faut tenir ; c’est l’objet de la demande : recevoir de Dieu une volonté ferme et durable.

 

En agissant ainsi, nous « serons associés à sa droite » dans le royaume quand le Seigneur viendra l’inaugurer lors de sa Venue Glorieuse : l’expression est moins abstraite que dans la traduction française… et reprend une promesse de Jésus Mt 20/23 : cette place est accordée au disciple par le Père.

 

Origine : cette oraison vient du sacramentaire gélasien : un sacramentaire est une collection d’oraisons rassemblée dans un volume ou un rouleau. Le Gélasien est rattaché au Pape Gélase au 5ème siècle, l’autre à une ville Ravenne 6ème /7ème siècles, le Grégorien au Pape St Grégoire le Grand au 7ème siècle. Toutes les oraisons des dimanches de l’Avent sont nouvelles (elles ne se trouvaient pas dans l’ancien missel). 

 

 

Puissions-nous durant ce temps « accourir auprès du Christ qui vient » sans cesse dans l’eucharistie pour demeurer en nous…dans la perspective de s avenue Glorieuse que nous regardons » ! Et que durant ces semaines, le Seigneur nous accorde « une volonté ferme et durable » pour nous préparer à Noël.

 

 

VIENS SEIGNEUR, NE TARDE PLUS : EN VEILLANT DANS LA NUIT, NOUS ATTENDONS TON RETOUR !

 

Amen : voici que mon retour est proche :

Je suis le Premier et le Dernier, le Vivant !

L'Esprit et l'Épouse disent : “viens !“

Ton Église t'attend, viens Seigneur Jésus !

 

Vivons dans l'attende de la bienheureuse espérance

et de l'Avènement de Jésus Christ notre Seigneur

Lui qui transfigurera notre corps de misère,

pour le rendre semblable à son Corps de gloire.

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