Dimanche des Rameaux.
« Hosanna ! », « Crucifie-le ! ». On pourrait résumer par ces deux paroles, probablement criées par la même foule, à peu de jours de distance, la signification des deux événements que nous rappelons aujourd’hui.
Par l´acclamation « Hosanna ! Béni soit celui qui vient ! », dans un élan enthousiaste, les gens de Jérusalem, agitant des branches de palmiers, accueillent Jésus qui entre dans la ville sur le dos d´un âne rappelant la prophétie de Zacharie :
« Exulte de toutes tes forces, fille de Sion ! Pousse des cris de joie, fille de Jérusalem ! Voici ton roi qui vient à toi : il est juste et victorieux, pauvre et monté sur un âne, un ânon, le petit d’une ânesse. » Ils comprennent ce signe comme l’annonce de celui qui doit devenir le nouveau roi d’Israël, même s’ils ne savent pas bien ce que cela veut dire et s’ils peuvent se tromper sur le sens de sa royauté. En tout cas, ils sont saisis par l’enthousiasme et ils acclament celui qui vient au nom du Seigneur.
Par « Crucifie-le ! », crié deux fois dans une fureur croissante, la foule réclame du gouverneur romain la condamnation à mort de l´accusé qui, en silence se tient debout au prétoire. Même foule qui illustre bien la versatilité de l’homme… Quand tout va, tout va… Mais quand les choses ne vont plus comme prévu… on retourne sa veste… Oh ! Ne jugeons pas trop vite car, nous aussi nous avons parfois du mal à comprendre que la victoire du Christ passe par l’offrande qu’il va faire de sa vie et que notre salut dépend aussi de l’offrande de nos vies.
« Hosanna ! » ; « Crucifie-le ! ». La palme du triomphe et la croix de la Passion : et ce n´est pas un contresens ; c´est plutôt le cœur du mystère que nous voulons proclamer. Jésus s´est livré volontairement à la Passion, il ne s´est pas trouvé écrasé par des forces plus grandes que lui. Il a affronté librement la mort de la croix et dans la mort, il a triomphé. En scrutant la volonté du Père, il a compris que l´ « heure » était venue et il l´a accueillie avec l´obéissance libre du Fils et avec un amour infini pour les hommes : « Sachant que son heure était venue de passer de ce monde à son Père, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, il les aima jusqu´au bout » (Jean 13,1) ».
Cependant, même si nous ne comprenons pas complètement ce que Jésus a vécu, même si nous avons des résistances, comme Pierre a eu des résistances à croire que le chemin du Messie passait par la croix, nous sommes heureux de l’accompagner dans ce premier pas qui le conduit dans la ville Sainte, où il va vivre son sacrifice. Nous voulons chanter notre joie parce que nous sommes convaincus que son entrée à Jérusalem n’est pas simplement une sorte de fête qui passera, mais c’est le commencement d’un chemin qui va s’étendre sur toute la semaine, à travers lequel, peu à peu, il va nous inviter à devenir ses disciples pour continuer sa mission, il va entrer dans l’obéissance de ce que Dieu attend de lui, il va faire l’offrande de sa vie et finalement ressusciter.
Avec lui, nous avançons vers le lieu où nous sommes invités à faire nous aussi l’offrande de notre vie, d’une manière complète dans la liberté de notre cœur. Nous sommes invités à faire de notre vie un chemin d’espérance, un chemin de joie, un chemin de force pour nous-mêmes, pour ceux qui nous entourent, pour l’humanité tout entière et nous sommes invités à offrir nos capacités, nos forces, nos talents et notre espérance pour que les hommes connaissent un monde meilleur, et puissent accueillir l’annonce de la bonne nouvelle du Salut. Amen
Diacre Jean-Marie