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7ème Dimanche de Pâques

En ce dimanche entre Ciel et Terre, entre l’Ascension de notre Seigneur et la venue de l’Esprit sur ses disciples en attente du Paraclet sur la terre des vivants, nous voici introduits dans la prière sacerdotale de Jésus, la grande prière d’oblation et d’intercession du Sauveur à l’heure de son sacrifice sur la Croix.

 

Dans cette prière, Jésus est tout offrande à son Père, totalement remis entre ses mains dans un ultime acte d’abandon et en même temps il intercède pour les siens présents, ses Apôtres, et pour tous les croyants de tous les temps ; pour tous ceux qui grâce aux Apôtres recevront son enseignement et se rangeront sous sa conduite, Lui, le Bon Pasteur par excellence.

L’instant est grave, l’instant du sacrifice ultime est imminent, mais, dans le passage qu’il nous est donné de méditer aujourd’hui, malgré la gravité du moment, le Christ prie son Père pour que sa joie habite en nous : « Et maintenant que je viens à toi, je parle ainsi, dans le monde, pour qu’ils aient en eux ma joie, et qu’ils en soient comblés. »

Jésus, donne sa vie pour ses amis, afin de leur communiquer la joie dont son amour est la source. Par la croix, Jésus va au Père ; les disciples devraient s’en réjouir, s’ils aimaient et s’ils comprenaient le but de son départ qui est le don de l’Esprit. Grâce à ce don, ils vivront de la vie de Jésus ; alors leur tristesse se changera en joie, leur joie sera parfaite et nul ne pourra la leur ôter.

Ainsi, tout apparaît comme si la joie devait faire partie intégrante de l’identité des descendants des apôtres, nous les chrétiens d’aujourd’hui.

Quoi de plus normal quand on a pour Dieu un Dieu d’amour comme le nôtre, quand on a un Dieu qui va jusqu’à se sacrifier pour nous dire son amour ? C’est pourquoi, la révélation du Dieu créateur et sauveur devrait provoquer en l’homme une joie débordante. Toutes les écritures nous orientent vers cette conséquence. La joie est la conséquence de notre intimité avec Dieu, de notre relation d’amour avec Lui.

Et pour illustrer mon propos, et ouvrir nos cœurs à cette joie qui devrait toujours nous habiter, je me suis promené dans les psaumes pour identifier ceux qui parlaient de joie, et j’ai été servi…  La joie est évoquée dans 53 psaumes !  (Malheureusement pas dans le psaume que nous avons chanté mais qui est loin d’inspirer la tristesse avec toutes les bénédictions qu’il contient). Alors je suis allé plus en profondeur dans ma recherche et cela me permet de vous faire partager les multiples facettes de ce qui, dans les psaumes et grâce à Dieu, doit nous apporter la joie à chaque instant de nos vies trop moroses et routinières. Je vous propose donc un petit florilège de versets tirés des psaumes pour nourrir cette joie qui semble bien timide dans nos vies.

Et tout d’abord, notre relation intime, notre confiance mise en l’amour de Dieu ne peuvent que nous apporter la joie : « La joie de notre cœur vient de lui, notre confiance est dans son nom très saint. » Ps 32 ; « Moi, je prends appui sur ton amour ; que mon cœur ait la joie de ton salut ! » Ps 12.

C’est pourquoi il est important de Lui confier chaque jour nos pauvres existences afin qu’ils les nourrissent de son amour « Rassasie-nous de ton amour au matin, que nous passions nos jours dans la joie et les chants. » Ps89.14 et qu’ils les emplissent de sa présence « Tu mets en lui ta bénédiction pour toujours : ta présence l'emplit de joie ! » Ps 20.

Mais pour mettre notre confiance en Dieu, il faut le chercher, vouloir vivre en sa compagnie : « joie pour les cœurs qui cherchent Dieu ! » Ps104.03, « Tu seras l'allégresse et la joie de tous ceux qui te cherchent » Ps 39. « Les pauvres l'ont vu, ils sont en fête : « Vie et joie, à vous qui cherchez Dieu ! » Ps 68.

Il faut aussi vouloir faire sa volonté : « Je trouve dans la voie de tes exigences plus de joie que dans toutes les richesses. » Ps118.14.

Même dans nos épreuves Dieu peut aussi nous apporter la joie, si nous nous confions à sa miséricorde, si nous nous en remettons à Lui : « Rends-moi la joie d'être sauvé ; que l'esprit généreux me soutienne. » Ps 50. « Ton amour me fait danser de joie : tu vois ma misère et tu sais ma détresse. Tu ne m'as pas livré aux mains de l'ennemi ; devant moi, tu as ouvert un passage. » Ps 30. Il apporte aussi la joie à qui garde confiance en Lui : « Oui, tu es venu à mon secours : je crie de joie à l'ombre de tes ailes. » Ps 62 ; à qui tire sa force de sa relation imite avec Lui « Criez de joie pour Dieu, notre force, acclamez le Dieu de Jacob. » Ps 80

La joie de Dieu est la récompense du juste : « Le juste trouvera dans le Seigneur joie et refuge » Ps 63 car « Les justes sont en fête, ils exultent ; devant la face de Dieu ils dansent de joie. » Ps 67 « Que le Seigneur soit votre joie, hommes justes ; rendez grâce en rappelant son nom très saint. » Ps 96. Il nous invite aussi à le servir dans la joie : « Servez le Seigneur dans l'allégresse, venez à lui avec des chants de joie ! » Ps99

Alors forts de cette intimité avec Dieu et acceptant de le servir avec humilité, nous vivons de sa joie. « Pour moi, le Seigneur sera ma joie » Ps 34 ; « vers Dieu qui est toute ma joie ; » Ps 42 ; « Une lumière est semée pour le juste, et pour le cœur simple, une joie. » Ps 96. Il remet même nos fautes : « Joie sur mes lèvres qui chantent pour toi, et dans mon âme que tu as rachetée ! » Ps 70. Il nous libère du péché et de la mort : « Que les fidèles exultent, glorieux, criant leur joie à l'heure du triomphe. » Ps 149

Dieu rend aussi sa création joyeuse : « La campagne tout entière est en fête. Les arbres des forêts dansent de joie » Ps 95 ; « Que les fleuves battent des mains, que les montagnes chantent leur joie, » Ps 97. Comment resterions-nous insensibles aux beautés de sa création ? Il force aussi notre admiration devant la beauté de ses œuvres : « Tes œuvres me comblent de joie ; devant l'ouvrage de tes mains, je m'écrie : « Que tes œuvres sont grandes, Seigneur ! Combien sont profondes tes pensées ! » » Ps 91

C’est pourquoi nous pouvons que rendre grâce devant tant de bienfaits : « Venez, crions de joie pour le Seigneur, acclamons notre Rocher, notre salut ! » Ps 94 et les annoncer à nos frères : « Tous les peuples, battez des mains, acclamez Dieu par vos cris de joie ! » Ps 46

C’est pourquoi aussi nous nous devons d’annoncer ses merveilles avec la joie au cœur : « Alors notre bouche était pleine de rires, nous poussions des cris de joie ; alors on disait parmi les nations : « Quelles merveilles fait pour eux le Seigneur ! » » Ps 125.

Car notre récompense sera grande dans les cieux si nous suivons les enseignements de notre Jésus d’amour : « Quelle joie quand on m'a dit : « Nous irons à la maison du Seigneur ! » » Ps 121

Vous allez peut-être me dire, c’est bien beau tout cela, mais quand on est dans la souffrance, il est bien difficile d’être joyeux. La tristesse trop souvent envahit les cœurs.

Les disciples ont aussi vécu cette souffrance. Ils ont si peu compris que la Passion mène à la résurrection, qu’ils n’ont pas osé s’abandonner à la joie qui les envahit devant les apparitions. Mais quand le Ressuscité, après leur avoir montré les Ecritures accomplies et leur avoir promis la force de L’Esprit, monte au ciel, ils sont dans une grande joie ; et cette joie, la venue de l’Esprit Saint la rendra aussi communicative qu’inébranlable.  

J’ai écouté le témoignage de Sœur Agnès Bordeau, de la congrégation des sœurs de la providence de la Pommeraye qui a été enlevée en Haïti et j’ai été impressionné par ses paroles et par la joie qui l’a accompagnée tout au long de sa captivité. Je rapporte ses paroles : « Tous les jours… Il y a un chant qui me revenait, c’était même plusieurs fois par jour. Ce chant c’était : « Dieu ma Joie ». Je l’ai chanté peut-être cent fois. Ma joie était avec le Seigneur. ». Beau témoignage n’est-ce pas ?

Alors frères et sœurs, plus d’excuses car un chrétien triste et un triste chrétien. Et si nous ne sommes pas joyeux c’est qu’il y a rupture entre Dieu et nous et que nous devons encore convertir nos cœurs. Implorons alors l’Esprit pour qu’il nous habite de sa joie inébranlable. 

Amen. 

 

Jean-Marie Blondel

Commentaires

  • Oui,demandons humbĺement auSeigneur en ce temps de prière à l'Esprit Saint ,une conversion du cœur pour qu'il s'ouvre davantage à la joie parfaite offerte par Dieu.
    De là, voyant cela, la joie de Dieu augmentera car son cœur "tout comprimé d'amour"(ste Th.de Lisieux) pourra enfin ! se libérer ,se" lâcher "dans le nôtre.
    L'Esprit d'Amour fait notre bonheur en voulant nous communiquer sa joie !
    Faisons à notre tour la joie de Jésus en lui ouvrant notre coeur fermé.

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