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2ème dimanche de l’Avent C

Frères et sœurs, nous ne pouvons que reconnaitre que cette période de l’année, n’est ni la plus lumineuse, ni la plus agréable, avec ses journées courtes, ses bruines incessantes, la neige, la pluie et le froid… C’est la Lorraine et on l’aime comme cela, mais un peu plus de soleil et de clarté ne nous seraient pas désagréables… Nous pouvons aussi regretter que notre église traverse nombre de graves perturbations qui créent des obstacles dans sa mission essentielle qui est d’annoncer le Royaume et cela pourraient nous faire penser à un futur sans avenir, tout aussi bouché que le temps que nous subissons, et nous décourager… C’est le lot de notre pèlerinage sur la terre et il faut avancer, avec confiance sans se décourager. Nous n’aurons un monde parfait que lors de l’avènement de notre Seigneur…

 

Oui, nous aurions multiples raisons de déprimer, d’abandonner le combat de l’annonce de la Bonne Nouvelle, de nous replier sur nous-mêmes, de voir l’avenir en noir... C’est si facile de baisser les bras, de se lamenter, c’est si facile de critiquer mais ce n’est pas chrétien. Un chrétien doit toujours garder ancré dans son cœur une espérance indéfectible. L’ancre marine est d’ailleurs le symbole de l’espérance, l’une des trois vertus théologales avec la foi et la charité. Un chrétien doit également avoir foi en la Parole de Dieu et en la vie éternelle qui l’attend. Il doit aussi vivre de la charité. Manifestation visible de l’amour de Dieu pour le monde.  Où sont amour et charité Dieu est là…

Et si, face à ce monde qui nous déchire, que nous avons de mal à comprendre, si nous perdons l’Espérance, si notre foi vacille, si notre charité s’affaiblit, les lectures de ce jour viennent fort justement nous secouer ! « Debout, Jérusalem !  (…) regarde vers l’orient » proclame Baruc... Regarde avec foi vers ton Seigneur ! Baruc, nous invite à quitter « notre robe de tristesse et de misère », car Dieu ne peut que nous conduire : « dans la joie, à la lumière de sa gloire, avec sa miséricorde et sa justice. » C’est pourquoi il nous secoue. Il nous invite ainsi à mettre toute confiance en Dieu. Confiance qui doit nous faire sentir dès maintenant la bonne odeur des « arbres odoriférants » qui nous protégeront par leur ombrage. Peut-on identifier en cette bonne odeur une invitation à la sainteté dont nous devrions exhaler le doux parfum et qui devrait nous protéger du découragement grâce à une foi sans cesse renouvelée ?

Le psaume, lui, nous pousse à la persévérance : « Qui sème dans les larmes moissonne dans la joie. », nous dit-il et de poursuivre : « Il s’en va, il s’en va en pleurant, il jette la semence ; il s’en vient, il s’en vient dans la joie, il rapporte les gerbes ». Aucune épreuve n’est sans conséquence. Le Seigneur l’a dit à Paul : « Ma grâce te suffit, car ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse. » et Paul d’en tirer les conséquences : « C’est pourquoi j’accepte de grand cœur pour le Christ les faiblesses, les insultes, les contraintes, les persécutions et les situations angoissantes. Car, lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort. » Chaque épreuve que nous subissons doit être une occasion de nous abandonner encore plus au Seigneur et de semer dans le terreau du passé les semences d’espérance desquelles nous récolterons de belles et abondantes moissons et de généreuses gerbes. Notre vocation est la joie, joie qui ne peut se révéler que si nous reconnaissons dans nos vies les merveilles de Dieu et si nous le laissons agir malgré tout ce que nous pouvons vivre : « notre bouche était pleine de rires, nous poussions des cris de joie. Alors on disait parmi les nations : « Quelles merveilles fait pour eux le Seigneur ! ».

Paul, quant à Lui, nous pousse au discernement dans l’amour : « je demande que votre amour vous fasse progresser de plus en plus dans la pleine connaissance et en toute clairvoyance pour discerner ce qui est important. », nous dit-il afin que nous soyons « purs et irréprochables pour le jour du Christ. ». Discerner ce qui est important… Voilà qui devrait en permanences réorienter nos vies et nos avis. Combien de tentations nous guettent ? Combien de choses inutiles gouvernent nos vies ?

Enfin Jean, le précurseur, nous invite à la conversion pour « préparer les chemins du Seigneur », rendre « droits ses sentiers. ». Et nous en avons des ravins à combler, pour éviter toute chute dans les précipices des tentations. Des montagnes et des collines d’orgueil à raser pour nous abaisser à la hauteur de l’humilité du Christ, Dieu fait homme et qui va se révéler au travers d’un fragile enfant. Nous en avons des passages tortueux dans nos vies où nous n’agissons pas avec droiture, comme nous l’enseigne le Christ. Et nous avons aussi des chemins rocailleux où nous trébuchons sur de multiples obstacles que seule une foi ferme en l’amour de Dieu peut nous faire affronter.

Persévérance, confiance en Dieu, discernement, conversion, autant d’attitudes qui mènent vers la sainteté. Et c’est de saints dont l’Eglise a besoin.

Si la sainteté caractérise en premier la nature de Dieu elle caractérise aussi, par extension l’état de vie de ceux qui, par leur exemple et leur union au Christ, sont des modèles pour les autres. La sainteté est union au Christ à laquelle tous les baptisés sont appelés. C’est la charité vécue pleinement, c’est-à-dire l’amour de Dieu par-dessus toute chose et l’amour du prochain. Elle est un caractère essentiel de ceux qui veulent être des témoins de Dieu aujourd’hui.

Dans une interview à Famille Chrétienne à propos du livre qu’il vient d’écrire sur la crise que traverse l’Eglise aujourd’hui, Le Cardinal Sarah, rappelle que « ceux qui ont vraiment réformé l’Église sont les saints (…) comme saint François qui a voulu radicalement vivre l’Évangile. Il poursuit en disant que « C’est la radicalité de l’Évangile qui va réformer l’Église, ce ne sont pas les structures. ». « Ce qui est premier », pour lui, « c’est la toute première parole du Christ dans l’Évangile de Marc : « Convertissez-vous et croyez à l’Évangile. » Si la société se tourne vers Dieu, alors je pense que les choses changeront. » poursuit-il.  « Si les cœurs ne sont pas changés par l’Évangile, la politique ne changera pas, l’économie ne changera pas, les relations humaines ne changeront pas. C’est le Christ qui est notre paix, qui va créer des relations humaines plus fraternelles, de collaboration, de coopération, ce ne sont pas les structures. ». Bel enseignement n’est-ce-pas ?

« C’est le Christ qui est notre paix » et c’est en faisant sa volonté que nous vivrons en paix. Alors frères et sœurs, convertissons-nous redressons dans nos vies les chemins tortueux de nos péchés. Mettons en notre Dieu une confiance inébranlable qui nous permettra de passer les obstacles de nos épreuves. Quittons nos robes de tristesse et de misère que la tentation du doute nous fait vivre. Réjouissons-nous, oui réjouissons-nous car miséricorde et amour infinis nous sont offerts sans retenue si nous convertissons nos cœurs à l’amour de Dieu. Car comme Jean le Baptiste le proclame dans le désert : « tout être vivant verra le salut de Dieu ».

Frères et sœurs, le but de nos vies est la sainteté, c’est de saints dont le monde a besoin, c’est de vous, de moi, de nous, qui sommes appelés à la sainteté, dont le monde a besoin pour lui annoncer, par la beauté de nos vies, que Dieu seul peut lui apporter la paix et la joie, que Dieu seul peut apporter l’amour, le vrai, celui qui sauve l’homme dans le plus profond de son cœur, de son âme.

Dans quelques semaines, c’est un enfant qui va nous dire l’amour de notre Créateur pour sa création avec toute la fragilité d’un nouveau-né. Saurons encore résister à tant de grâce ? La sainteté nous attend, ne faisons pas attendre notre Seigneur !

 

Amen

Diacre Jean-Marie Blondel

Commentaires

  • Suite à une opération chirurgicale je me retrouve dans l'établissement de soins de suite et de convalescence dans la banlieue de Nancy,pour un repos optimal et une plaie guérie.
    Les conditions en période de Covid sont contraignantes :non seulement pas de visites ext.mais pas de repas en commun entre nous,sans compter le fait qu 'on ne peut demander aucune autorisation de sortie.,pour combien de temps.?...Hier dimanche il y avait un peu d'animation autour du sas d'entrée pour la dépose et la reprise des sacs contenant nos affaires Je vis comme une retraite silencieuse mais imposée... d'autant plus que j'ai de la t°, ai eu le PCR dont j'attends les résultats.. Un grand silence autour de moi presque glacial,de quoi avoir le moral ds les chaussettes.Un soleil radieux à travers ma fenêtre vient ,provoquant ,me donner tord.
    Je m'efforce de vivre auprès du Père mon Abba ,mon papa et de son Fils,chaque instant ...Bonne exp.pour vivre ds le présent.et accueillir la moindre chose...Et je rends grâce pour le don de sa force dans ma faiblesse.
    Bon et saint Temps de l'Avent à tous et toutes.et joyeuse fēte de Saint Nicolas.

  • Gisèle, je te souhaite courage, énergie et confiance. Pense que tu seras bientôt avec la communauté paroissiale au moment de Noël, bien rétablie et heureuse d'être de retour. Toute mon amitié, Christine.

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