3ème dimanche d'Avent C
Sophonie ! Il vit à Jérusalem au 7ème siècle avant JC, exactement de 640 à 609. La Tob écrit : « à une époque exceptionnellement dramatique »… le pays du Nord a été annexé et Samarie a été détruite ; le pays de Juda a été amputé de beaucoup de territoire par l’assyrien Sennachérib et surtout le roi qui règne pendant la moitié de ce siècle est le plus impie de tous les rois d’Israël, Manassé et son fils Amon en vaut pas mieux !
Nous sommes à la fin du livre de Sophonie qui n’est pas spécialement joyeux ! Juste avant les versets que nous venons d’entendre, Sophonie a prononcé, dit la BJ, « quelques-unes des plus sombres pages de la Bible »… même si le chapitre s’achève par l’annonce de la conversion du peuple de Dieu et même des nations. Tout à coup, apparaît cette promesse : « le Reste d’Israël (ceux qui se sont convertis et vivent dans la présence du Très haut) ne commettra plus l’iniquité. « (3/13). Le Reste, c’est-à-dire ceux qui auront mis toute leur confiance en Dieu et rien qu’en Lui.
Et tout à coup, à la fin du livre, ce cri de joie ! Et cet appel ardent à la joie.
Mais c’est d’abord la joie de Dieu lui-même qui est au milieu du peuple ! Dieu est là au milieu des siens… répété deux fois : « Le Roi d’Israël est au milieu de toi » (v.15) puis « le Seigneur est au milieu de toi, en héros, en vainqueur ! » (v.17)
C’est Dieu qui est joyeux au milieu de son peuple ! Et « il est joyeux à cause du peuple ! Dans son amour, il te renouvelle… il danse et il crie de joie au milieu de vous. » Sophonie nous révèle là, la joie du Christ qui vient par l’incarnation au milieu de nous… et même en nous par la communion eucharistique. Ce dimanche nous annonce déjà la joie de Dieu de nous rejoindre et d’habiter au milieu de nous !
Du coup, le prophète insiste : Réjouis-toi crie de joie peuple de Dieu ! C’est à nous qu’il dit cela !... et St Paul lui fait écho : « soyez joyeux DANS le Seigneur, je le répète… soyez joyeux ! » La joie ne vient donc pas de nous mais c’est celle de Dieu que nous sommes appelés à recevoir, à entrer en elle… même si les temps sont durs comme ceux de Sophonie. Cette joie, elle vient de la confiance que nous faisons à Dieu, si vraiment nous lui faisons confiance et d’abord, en portant devant lui ce qui nous inquiète.
Cette joie, elle contient aussi la bienveillance et la paix du cœur « qui surpasse tout ce qu’on peut concevoir ».
Dans un des évangiles de cette semaine, Jésus, déçu de l’accueil de son peuple, disait : « À qui vais-je comparer cette génération ? – la nôtre ? - Elle ressemble à des gamins assis sur les places, qui en interpellent d’autres en disant : “Nous vous avons joué de la flûte, et vous n’avez pas dansé.” Dieu danse au milieu de nous et à cause de nous… et nous, allons-nous rester tristounets, - même derrière vos masques, cela se voit ! - inquiets, accablés, râleurs, dans notre coin à regarder Dieu sans bouger … sous précipiter vers lui pour entrer dans sa danse ? Sommes-nous à ce point insensibles et lourds, enfermés dans notre monde ?
Aimons-nous à ce point notre tristesse ?