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Le baptême : la rencontre entre Jean Baptiste et Jésus.

Nous ne devons jamais oublier qu’entre la chute de Jérusalem et la déportation à Babylone, il ne s’est rien passé d’important pour Israël jusqu’à la venue du Christ, soit durant 500 ans ! Un retour en Terre sainte pour un petit peuple, un temps d’indépendance qui finit mal… Certes Israël a approfondi sa foi au Dieu Unique, a relu son histoire grâce aux sages, a imaginé plusieurs avenirs possibles dans les apocalypses, a exprimé plusieurs espérances et des attentes très diverses… La première Alliance  malgré son importance capitale, semblait s’effondrer…

 

Sauf que tout à coup, se produisit un fait inouï, une figure exceptionnelle se dressa : Jean – Baptiste ! « L’événement du Baptiste consiste avant tout  en ce que l’histoire du salut arrêté depuis un demi-millénaire reprend tout à coup son déroulement. » Et c’est comme si la grande prophétie reprenait dans son attente du Jour de Dieu comme dans l’annonce brûlante du jugement de Dieu (« la cognée est à la racine des arbres, tout arbres ans bon fruit sera coupé ») et proclamation joyeuse du pardon des péchés, dont le baptême dans l’eau du Jourdain est le signe. On croirait entendre Amos, Michée, Jérémie, Ezéchiel.

L’appel du Baptiste tranche aussi sur tous les autres mouvements messianiques contemporains, c’est qu’il n’est pas politique ! Il est purement religieux avec une grande et belle exigence morale : partager avec les pauvres et vivre dans la justice, tout l’idéal biblique. Et Abraham n’est pas un refuge : « Ne dites pas nous avons Abraham pour père. Dieu peut de ces pierres-ci faire surgir de enfants à Abraham ».

Et nous retrouvons le désert où Israël doit venir pour trouver Jean et retrouver sa fidélité première à Dieu au temps des fiançailles entre Dieu et son peuple chantées par le prophète Osée.

D’ailleurs, la Parole de Dieu est tombée sur Jean dans le désert… lui qui, comme fils de prêtre, aurait dû vivre dans le Temple. Non il jeûne, vit seul, habillé pauvrement, nourri très chichement… Aussi l’Esprit Saint l’a-t-il envahi … il est devenu comme son père l’avait chanté : « prophète du Très Haut », il est la VOIX prophétique sur la terre pour les hommes qui se repentent et sont baptisés. Voix et baptême ne font qu’un. Il « marche devant Dieu », « avant que vienne le jour du Seigneur, jour grand et redoutable, il ramène les cœurs de fils vers les pères et des pères vers les fils, il façonne un peuple préparé » comme l’annonce le prophète Malachie.

Tout l’héritage le plus beau de l’ancienne Alliance apparaît dans une vigueur exceptionnelle quand il est remis à « l’héritier de tout », le Christ, lorsque celui-ci vient se faire baptiser.

Et pourtant la rencontre au sommet entre l’héritage en Jean Baptiste et l’héritier qu’est le Christ se fait dans la perplexité !

En effet, « le Baptiste prépare le peuple pour le Seigneur, déblaie la voie et Jésus tout à coup surgit dans l’activité du Baptiste non pas en s’en présentant comme le but, ni même pour le relayer dans sa tâche mais pour se faire lui-même objet de cette tâche ! »  en se faisant baptiser, ce que Jean refuse dans un premier temps et Jésus doit insister. Ainsi donc, le puissant à la cognée de l’arbre dont parle Jean avec tant de force, se rend solidaire des pécheurs qui se repentent… le plus puissant se fait le plus faible ! Et c’est lui que Jean est obligé de baptiser.

 

Mais l’intériorité de Jean Baptiste que nous donne St Jean l’Evangéliste qui a été son disciple, montre qu’il vit ce moment de façon extraordinaire ; il laisse même entendre que c’est ce qu’il a vu au baptême de Jésus – c’est-à-dire l’Esprit Saint reposer sur lui et demeurer – qui lui a fait comprendre ce qu’il venait de faire :  il se sait l’ami de l’époux, il sait qu’il conduit le peuple aux noces avec Dieu, il sait que maintenant lui, doit diminuer et Jésus doit grandir. On pourrait dire que là au baptême, « Jean est l’Ancienne Alliance qui se ressaisit et se dépasse elle-même, qui découvre dans ce dépassement  la Nouvelle Alliance déjà cachée en elle. Or précisément, en s’abandonnant, en diminuant et en laissant sa place, l’Ancienne Alliance est assumée et interprétée par la Nouvelle. » Et tout cela sera accompli dans la décapitation de Jean… comme Jésus sera crucifié. Là se trouve la solidarité la plus profonde des deux Alliances, scellées dans le sang des prophètes.

Ainsi la simultanéité des deux Alliances et leur succession se concentre dans la relation entre deux personnes, le Baptiste et Jésus, deux personnes « authentiques, libres, capables de décision qui résument en eux un monde et en portent la responsabilité. » Ainsi ces deux personnages réunis aujourd’hui sur les bords du Jourdain sont unis plus qu’il n’y paraît : « Jean est la Voix et Jésus est la Parole. » thème si cher à St Augustin.

Amen.

Commentaires

  • La rencontre de J.B.et de Jésus le jour du baptême du Christ me paraît,après la lecture de l'homélie du P .j.b, être primordiale car à la jonction des 2 Alliances.
    *Que toute l'Église (évêques prêtres diacres laics et consacrés ,) peuple et épouse de Dieu ,laisse le Christ sanctifier son baptême dans le feu de l'Esprit...pour la sanctification du monde !
    Terre,monde qui sont ainsi sanctifiés par Celui qui a purifié les eaux du Jourdain en y descendant...comme il est descendu librement dans la mort pour ressusciter.

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