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VENDREDI SAINT 2022

         Rejeté, torturé, méprisé comme le Serviteur souffrant décrit par le prophète Isaïe, Jésus, le descendant promis à Abraham et Messie royal de la famille de David, s’offre comme un sacrifice au Père implorant le pardon des péchés pour les hommes qu’il excuse : « Pardonne-leur, Père, ils ne savent pas ce qu’ils font » avons-nous entendu dimanche dans la Passion selon St Luc. Et il meurt en remettant son Souffle, c’est-à-dire l’Esprit Saint à ceux et celles qui sont au pied de la Croix.

 

        

Que se passe-t-il ensuite ? C’est la fin du récit de la Passion que nous venons de lire.        Le Corps de Jésus, descendu de la croix, lavé rapidement avec les parfums apportés par Nicodème,  est mis  au tombeau de Joseph d’Arimathie.

         L’âme humaine gagne le séjour des morts – les enfers (et non pas l’enfer) - où il descend, comme dit le symbole des apôtres que nous chantons si souvent.

 

         Mais attention !  Le Fils de Dieu demeure uni au corps qui est au tombeau et à l’âme qui est aux enfers. 

 

         Ce qui fait que le Corps de Jésus ne connaîtra pas la décomposition prédit par le Ps 15 qu’on peut mettre sur les lèvres du Christ comme le fera Pierre dans un sermon : « Mon cœur exulte, mon âme est en fête, ma chair elle-même repose en confiance :
tu ne peux m'abandonner à la mort ni laisser ton ami voir la corruption. » Comme le dira St Pierre, le psaume ne vaut vraiment que pour le Christ. Même le corps de David qui a écrit ce psaume s’est corrompu dans son tombeau.

 
        
Mais l’âme du Christ qui arrive aux enfers, y arrive avec la divinité : du coup, elle n’est pas seulement une âme vivante, elle est une âme VIVIFIANTE comme Dieu. Elle libère tous les justes qui attendaient depuis Adam, « dans le sein d’Abraham », comme disait Jésus dans la parabole du pauvre Lazare. Elle arrive comme une âme vivifiante ! 

         Le catéchisme de l’Eglise catholique écrit : « Jésus a connu la mort comme tous les hommes et les a rejoints par son âme au séjour des morts. Mais il y est descendu en Sauveur, proclamant la bonne nouvelle aux esprits qui y étaient détenus » (632) 

                  Cet enseignement vient de St Pierre [1] qui écrit « Car le Christ, lui aussi, a souffert pour les péchés, une seule fois, lui, le juste, pour les injustes, afin de vous introduire devant Dieu ; il a été mis à mort dans la chair, mais vivifié dans l’Esprit. C’est en lui qu’il est parti proclamer son message aux esprits qui étaient en captivité. Ceux-ci, jadis, avaient refusé d’obéir, au temps où se prolongeait la patience de Dieu. » St Pierre qui dit aussi en 4/6 : " La Bonne Nouvelle a été également annoncée aux morts... " 

 

         Voilà ce qui se passe après la mort de Jésus sur le calvaire ! Pour nous aider à penser cet événement du séjour des morts, le jour du samedi saint, l’Eglise nous fait lire cette homélie de St Epiphane cité au catéchisme n° 635 : 

«  Un grand silence règne aujourd’hui sur la terre, un grand silence et une grande solitude. Un grand silence parce que le Roi dort. La terre a tremblé et s’est calmée parce que Dieu s’est endormi dans la chair et qu’il est allé réveiller ceux qui dormaient depuis des siècles (...). Il va chercher Adam, notre premier Père, la brebis perdue. Il veut aller visiter tous ceux qui sont assis dans les ténèbres et à l’ombre de la mort. Il va pour délivrer de leurs douleurs Adam dans les liens et Eve, captive avec lui, lui qui est en même temps leur Dieu et leur Fils (...) ‘Je suis ton Dieu, et à cause de toi je suis devenu ton Fils. Lève-toi, toi qui dormais, car je ne t’ai pas créé pour que tu séjournes ici enchaîné dans l’enfer. Relève-toi d’entre les morts, je suis la Vie des morts.»

 

         Et c’est du séjour des morts que le Christ surgira du tombeau[2] : le catéchisme écrit : « Par l’unité de la nature divine qui demeure présente dans chacune des deux parties de l’homme, celles-ci s’unissent à nouveau. Ainsi la mort se produit par la séparation du composé humain, et la Résurrection par l’union des deux parties séparées "

         Ainsi donc frères depuis la Cène jusqu’au matin de Pâques, la Pâque du Christ est un seul événement : annoncée dans les rites pour la vivre ensuite jusqu’à la fin des temps, vécue par son arrestation, sa passion et sa mort sur la croix, la Pâque se poursuit dans le salut des justes depuis Adam que le Seigneur fait entrer dans le Royaume puis la discrète mais très réelle résurrection constatée le matin du 1er jour de la semaine, gagne les cœurs  des hommes l’un après l’autre jusqu’au moment de sa manifestation glorieuse finale que nous attendons. Amen.

 

 

 

[1] 1 épitre de St P. 3/18-20

[2] St Grégoire de Nysse : 

Commentaires

  • Décidément il s'en passe des choses "souterraines "et cachées en ce vendredi soir et samedi saint.
    Merci Père Bombardier de mieux nous les faire comprendre.Notamment le passage du Credo concernant "la descente aux enfers".et non" En enfer".

    Ton âme Ô Jésus vivifiante et lumineuse
    Vient miséricordieusement visiter
    Celles qui sont retenues au sombre séjour des morts
    Et les en délivrer!
    Donne moi ,
    Donne nous,
    D'ouvrir librement la part ténébreuse de notre personne et de notre vie,
    À ta lumière.
    Ainsi ,aux morts que nous sommes ,
    Tuant la mort
    Tu donnes ta Vie ,et,
    Ressuscité ,tu nous conduis.
    Amen.

    Bon long Temps Pascal ...jusqu'au soir de Pentecôte.

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