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Nuit de Noël 2022

Nous sommes réunis ce soir pour l’anniversaire d’un événement : la naissance de Jésus de Nazareth. En effet, la foi chrétienne n’est pas une doctrine ou une collection de valeurs si belles soient-elle : la foi chrétienne concerne un événement survenu dans l’histoire, elle est accueil de quelqu’un dans nos vies, accueil et adhésion à une personne, Jésus de Nazareth. Et cette naissance est datée dans l’histoire des hommes : Jésus est né sous l’empereur romain Auguste (né en 63 av. JC et mort en 14 après JC) et sous le roi Hérode le Grand de Judée. 

 

Cet événement - cette personne – est donc Jésus de Nazareth. 

D’après le récit que nous venons d’entendre selon St Luc Jésus est né à Bethléem entre le printemps et l’été, puisque les brebis sont au champ avec leurs bergers. Au 4ème siècle, l’Eglise devenue libre a pu célébrer publiquement ses fêtes. On a alors décidé de célébrer la naissance de Jésus à Rome durant les fêtes du solstice d’hiver, ce solstice est le 21 décembre. Il s’agit non seulement du jour le plus court de l’année, mais aussi de celui qui marque le moment où les journées vont s’allonger progressivement et ou la nuit récule. 

La fête du solstice était à Rome le 25 décembre et en Orient début Janvier. A Rome, le pape a choisi le 25 décembre, fête romaine païenne du « soleil invaincu ». Cela parut convenir parfaitement à la naissance de Jésus celui que le prophète Malachie appelle «le Soleil de Justice dans le rayonnement duquel se trouve le salut »: ainsi était marqué que la naissance de Jésus « Soleil de Justice, Soleil invaincu puisque ressuscité » était un événement non seulement pour toute la terre mais aussi pour tout le cosmos. 

Vous avez remarqué la sobriété du récit de St Luc, récit écrit d’après les souvenirs de la Vierge Marie qui, nous dit Luc, «retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur. » (v. 19). La naissance que nous fêtons est ainsi décrite (v.6-7) : « pendant qu’ils étaient à Bethléem, le temps où elle devait enfanter fut accompli. Et elle mit au monde son fils premier-né ; elle l’emmaillota et le coucha dans une mangeoire, car ce n’était une place pour eux dans la salle commune. ». En effet on n’accouche pas au milieu de toute la famille ! 

Une phrase pour raconter l’inouï : cet enfant couché dans une mangeoire est, selon l’annonce de la Bonne Nouvelle aux bergers, qui suit, en grec, « sôter, christos et kurios », c’est-à-dire « le Sauveur, le Messie et le Seigneur Dieu ». Et le chant des anges qui suit complète en exprimant que cette naissance rend Gloire à Dieu au plus haut des cieux et apporte la paix de Dieu aux hommes que Dieu aime. » 

Cet enfant est notre sauveur : Dieu sait si à notre époque on sait ce que c’est que la perdition : combien sont perdus au milieu de nous dans tous les âges et toutes les catégories sociales ! Où allons-nous ? Que sont en réalité tous les rêves qu’on nous vend à longueur de journée et qu’un rien fait s’effondrer ? On aura peut-être bien mangé ce soir mais demain sera fait de quoi ? Oui nous attendons un point d ‘appui sûr... un point d’appui durable, pour causer comme aujourd’hui. 

Cet enfant est le Messie : l’Esprit de Dieu repose sur lui. Ses paroles sont les paroles mêmes de Dieu pour nous aujourd’hui. A les suivre, nous avons un guide pour notre existence. De plus, il agit dans nos vies quand nous le prions de le faire, quand nous l’associons à notre vie, quand nous cessons de nous déclarer orgueilleusement capables de tout, tout seul. 

Cet enfant, enfin, est Dieu lui-même parmi nous. Il est le Seigneur parmi nous. Un disciple de St Bernard écrit au 12ème siècle : « Jusqu’alors, Dieu était au-dessus de nous... Dieu, en face de nous, aujourd’hui Dieu avec nous ! Dieu avec notre nature humaine et avec sa grâce. Dieu en nous... Avec nous 

dans notre faiblesse, avec nous dans sa bienveillance. Avec nous dans notre misère, avec nous dans sa miséricorde, avec nous par amour. Avec nous par lien de famille, avec nous par tendresse, avec nous par compassion. Nous n’avons pas pu monter au ciel pour être avec Dieu. Lui descend du ciel pour être l’Emmanuel, avec nous, Lui-même se transporte chez nous pour être avec nous. Petit comme moi, faible comme moi, pauvre comme moi. Il a pris ce qui est mien et me donne ce qui est sien, sa divinité. Et nous, allons-nous négliger de venir pour être avec Lui ? » 

Oui ! « Allons-nous négliger d’être avec Lui ? » Allons-nous négliger de l’aimer ? 

St Bernard méditant sur Noël se demande pourquoi Dieu s’est abaissé à ce point de devenir un homme parmi nous ? Il répond : « Voilà à mon sens, le motif principal pour lequel le Dieu invisible voulut « être vu » dans la chair humaine et « vivre en homme parmi les hommes »1. Il voulait que nous puissions l’aimer en aimant son fils Jésus. Il savait que les hommes ne pouvaient aimer que humainement. Alors il voulut fixer toutes les affections des hommes sur son Fils. Ainsi Dieu pourrait les conduire par degrés à l’amour spirituel. » 

C’est vrai, aimer Dieu qu’on ne voit pas, est difficile. Mais aimer humainement Dieu qui s’est fait homme, est plus à notre portée ! 

Alors, aimons Jésus de toute l’affection de notre cœur humain ! 

Aimons-le petit enfant comme ce soir, avec l’émerveillement et la joie avec lesquels nos aimons nos petits enfants de la terre ! 

Aimons-le dans la maturité, quand il vit avec ses apôtres, avec les femmes de son groupe... quand il se présente à nous comme un ami à accueillir dans notre vie et à aimer tendrement ; aimons être enseigné par lui en lisant l’Evangile, en essayant d’en vivre chaque jour... 

Aimons-le au point de nous confier à Lui, y compris dans nos secrets qu’il connaît déjà. 

Aimons-le quand nous le verrons jugé injustement, torturé et crucifié. 

Aimons-le au matin de sa Pâque quand il a passé la mort et nous entraine dans sa vie avec Dieu pour toujours en nous assurant « je veux que vous soyez toujours avec moi auprès du Père, dans l’éternité. » 

En aimant Jésus tendrement comme un ami très cher, notre amour va devenir plus pur, plus simple, plus libéré de notre amour propre, plus libre et joyeux, plus fin, moins grossier, plus paisible en un mot plus spirituel ! 

Oui ! La fête de ce soir nous le redit et c’est cela la joie de Noël : 

Dieu en Jésus s’est fait homme pour que nous les hommes, nous puissions l’aimer humainement et ainsi, entrer dans son intimité. 

Dieu s’est fait homme pour sauver l’humanité qui se perd et qui, comme quand on se perd en forêt, ne sait plus la bonne direction et repasse par les mêmes erreurs 

Dieu s’est fait homme pour s’approcher de nous qui le fuyons sans cesse par peur, afin de nous permettre de devenir ses enfants bien aimés. 

Oui ! Dieu s’est fait homme pour nous faire partager sa divinité. Amen. 

 

1 Baruch 3/38 Baruch écrit : « Ainsi, la Sagesse est apparue sur la terre, elle a vécu parmi les hommes. » 

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Commentaires

  • Seigneur Jésus tu as pris ma nature en tout sauf le péché pour que te considérant dans la mangeoire,"je ne me détourne pas de toi!"...pour reprendre un extrait de l'Ode à Salomon...cité dans une précédente homélie.
    Alors que tu nous à créés à ton image,..Tu t'es mis à notre niveau,.. pour être...comme nous! ..! pour ...faciliter la relation ...de départ qui peu à peu par degrés,va devenir spirituelle.c'est à dire unie à ta divinité.
    Quelle délicate charité et humanité en notre Messie/Sauveur!
    Alors...devant la crèche ,après la photo,prenons du temps avec Lui pour l'aimer ,l'adorer enfin !

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