Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

4ème dimanche A

IMG_9543.jpegNous venons d’entendre ce court texte du prophète Sophonie, explosif, adressé à Israël : « Je laisserai chez toi un peuple pauvre et petit ; il prendra pour abri le nom du Seigneur. Ce Reste d’Israël ne commettra plus d’injustice ; ils ne diront plus de mensonge ; dans leur bouche, plus de langage trompeur. Mais ils pourront paître et se reposer, nul ne viendra les effrayer. » « Un peuple pauvre et petit, un Reste ». C’est dans la continuité de Sophonie que St Paul écrit aux Corinthiens et regarde avec bienveillance et confiance « le petit troupeau de Corinthe où il n’y a pas beaucoup de riches, ni de puissants selon le monde. Et Dieu a choisi justement ce qui n’est rien pour confondre ce qui se croit quelque chose ! 

 

Nous sommes dans les années 640-630 sous la minorité du doux roi Josias à Jérusalem après deux règnes terribles d’impiété de Manassé et d’Amon, règnes prospères mais inspirés par l’orgueil et la révolte contre Dieu. Sophonie « a du péché une notion profonde qui annonce celle de Jérémie : c’est une atteinte personnelle au Dieu vivant. »1 

Sophonie annonce une action de Dieu, une purification de son peuple, pour que le salut puisse continuer : celui-ci sera porté par un peuple pauvre et petit qui lui, trouvera son abri non pas dans sa force, mais dans le Seigneur. Ce Reste sera alors un peuple saint : plus d’injustice, plus de mensonge, plus de langage trompeur. Un peuple qui pourra alors prospérer sur de saintes bases, nul ne pourra effrayer ce Reste établi en Dieu. Le mot qui revient souvent pour caractériser ce peuple est celui d’humilité : « Cherchez le Seigneur, vous tous, les humbles du pays, cherchez l’humilité ». 

La liturgie de ce dimanche rapproche ce texte de celui des Béatitudes de Jésus et c’est vrai, Sophonie a raison : le peuple que Jésus fonde sur cette charte des béatitudes est un peuple humble, qui n’est pas du tout bâtie sur les valeurs courantes du monde et sur la recherche, si générale et si constante dans l’humanité de la puissance, de la possession et de la domination. 

Israël a eu sans cesse à prendre garde de ne pas se laisser séduire par ce goût de la puissance et de la possession : que de fois, il a voulu être « comme les autres nations » et non pas selon son élection, sa mise à part nécessaire pour porter le dessein divin et permettre ainsi à Dieu de réaliser l’humanité unie en communion avec Lui. Chaque fois Dieu a dû reprendre en mains les choses et redonner l’esprit du commencement, celui d ‘Abraham... Même si Israël a été infidèle dans l’histoire, ainsi conduit pas Dieu, il a été globalement d’une belle et grande fidélité : cela fait 4000 ans qu’il témoigne dans l’histoire du dessein du Dieu unique et rien ne l’a écrasé...il ainsi permis la venue de jésus le Bien Aimé et que son message retentisse par l’Eglise dans 

1 Introduction de la Bible de Jérusalem à Sophonie. 

pastedGraphic.png 

toutes les nations.
Cette fidélité passe donc par des purifications... qui ne laissent subsister qu’un 

Reste fidèle, caché dans le Seigneur, fervent, protégé par le Seigneur pour que le dessein divin puisse se réaliser en vérité. 

Ne serait-ce pas une clé de lecture pour notre temps en Europe ? cette Europe façonnée par la foi et qui s’en détourne volontairement sans raison et veut devenir comme les autres nations pour rêve de puissance et de jouissance sans Dieu. 

Je vous laisse sur ce texte extraordinaire du Pape Benoît XVI... qui date de 1969. 

« Je pense, non, je suis sûr, que le futur de lÉglise viendra de personnes profondément ancrées dans la foi, qui en vivent pleinement et purement. Il ne viendra pas de ceux qui s’accommodent sans réfléchir du temps qui passe, ou de ceux qui ne font que critiquer en partant du principe qu’eux-mêmes sont des jalons infaillibles. Il ne viendra pas non plus de ceux qui empruntent la voie de la facilité, qui cherchent à échapper à la passion de la foi, considérant comme faux ou obsolète, tyrannique ou légaliste, tout ce qui est un peu exigeant, qui blesse, ou qui demande des sacrifices. 

Allons encore un peu plus loin. De la crise actuelle émergera l’Église de demain – une Église qui aura beaucoup perdu. Elle sera de taille réduite et devra quasiment repartir de zéro. Elle ne sera plus à même de remplir tous les édifices construits pendant sa période prospère. Le nombre de fidèles se réduisant, elle perdra nombre de ses privilèges. Contrairement à une période antérieure, l’Église sera véritablement perçue comme une société de personnes volontaires, que l’on intègre librement et par choix. En tant que petite société, elle sera amenée à faire beaucoup plus souvent appel à l’initiative de ses membres. 

L’Église sera une Église plus spirituelle, ne gageant pas sur des mandats politiques, ne courtisant ni la droite ni la gauche. Cela sera difficile pour elle, car cette période d’ajustements et de clarification va lui coûter beaucoup d’énergie. Cela va la rendre pauvre et fera d’elle l’Église des doux. Le processus sera d’autant plus ardu qu’il faudra se débarrasser...d’une affirmation de soi trop pompeuse. On peut raisonnablement penser que tout cela va prendre du temps. 

Mais quand les épreuves de cette période d’assainissement auront été surmontées, cette Église simplifiée et plus riche spirituellement en ressortira grandie et affermie. Les hommes évoluant dans un monde complètement planifié vont se retrouver extrêmement seuls. S’ils perdent totalement de vue Dieu, ils vont réellement ressentir l’horreur de leur pauvreté. Alors, ils verront le petit troupeau des croyants avec un regard nouveau. Ils le verront comme un espoir de quelque chose qui leur est aussi destiné, une réponse qu’ils avaient toujours secrètement cherchée. 

Pour moi, il est certain que l’Église va devoir affronter des périodes très difficiles. La véritable crise vient à peine de commencer. Il faudra s’attendre à de grands bouleversements. Mais je suis tout aussi certain de ce qu’il va rester à la fin : une Église, non du culte politique car celle-ci est déjà morte, mais une Église de la foi... Elle va vivre un renouveau et redevenir la maison des hommes, où ils trouveront la vie et l’espoir en la vie éternelle. » 

Commentaires

  • Mon Dieu,mon Dieu,
    J'ai en Toi toute ma joie et je voudrais bien te laisser avoir
    En moi toute Ta joie !
    Mets moi et garde moi cachée en toi avec
    Jésus doux et humble de cœur ,qui
    Descend ,soumis,de chez les Docteurs.
    Contemplé et bercé par Anne et Syméon,il se laisse racheter ,
    Celui qui rachète.
    Il se laisse frapper,moquer,clouer
    Le Vainqueur à jamais!

    Père,
    Je veux être fille
    Dans ce Fils très pur!

Les commentaires sont fermés.