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L’appel des disciples.

Dans le passage d’Evangile qu’il nous est donné de méditer aujourd’hui, nous sommes placés à un moment charnière de la vie du Christ qui, avec la disparition de Jean le Baptiste, clos la fin d’une ère, celle de « la Loi des prophètes » pour ouvrir l’ère du Fils de Dieu, avec l’annonce de la Bonne nouvelle.

 

Et ce moment charnière nous est présenté, en référence au grand prophète Isaïe, dans un faisceau de lumière qui vient illuminer « le peuple qui habitait dans les ténèbres », qui vient se lever sur « ceux qui habitaient dans le pays et l’ombre de la mort... » ; faisceau de lumière qui part du Christ, «la lumière du monde. » selon les propres propos mêmes du Christ dans St Jean.  (Jn 8,12) et qui nous invite à la conversion par une phrase : « Convertissez-vous, car le royaume des Cieux est tout proche. », et nous révèle que l’efficacité du règne de Dieu dépend de l’accueil que lui réserve l’homme ; que nous Lui réservons.

Et comme une démonstration inattendue, il nous est donné d’assister au départ des quatre premiers disciples à la suite du Christ. Départ immédiat, sans condition, laissant tout. Faisant confiance au Messie, tous le suivent et se transforment en disciples. Ils suivent ainsi la Lumière venue nous montrer le chemin dans les ténèbres du monde.

Et aujourd’hui encore, le Christ venu « illuminer ceux qui demeurent dans les ténèbres et l'ombre de la mort, pour guider leurs pas vers le chemin de la paix et de la lumière » nous invite à le suivre.  Et pour reprendre une nouvelle fois ses propos rapportés par Saint Jean, il dit à chacun de nous : « Moi, je suis la lumière du monde. Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, il aura la lumière de la vie. ». Ainsi, Jésus est notre chemin de lumière qui seul peut éliminer les ténèbres qui se trouvent dans notre intelligence, dans notre volonté et font écran à sa lumineuse gloire.

L’invitation est très simple « Venez à ma suite… », et elle doit nous mettre en marche s’il elle est reçue comme un « Suis-moi ; imite-moi ; Fais comme je fais, rencontre qui je rencontre, guéris comme je guéris ; pardonne comme je pardonne, aime comme j’aime, souffre comme je souffre, donne-toi comme je me donne, devient mon disciple, mon familier, mon ami, mon frère ». A cette invitation, les quatre premiers disciples ont répondu, sans condition à cet appel. Est-ce leurs cœurs en attente, est-ce la réputation grandissante du Christ qui les a faits tout quitter ? De simples pécheurs, ils deviendront disciples du Christ et pécheurs d’hommes, figure de la mission de chaque chrétien qui doit ramener à Dieu ceux qui s’égarent. Ils deviendront les intimes de Jésus et les premiers évangélisateurs du monde…

Quatre mots dits par le Christ et tout change : Quatre mots qui nous sont adressés à nous aussi : « Viens à ma suite… » et tout peut changer… Ainsi, tout l’enjeux aujourd’hui, pour chacun d’entre nous est de répondre, sans condition, à cet appel. Sommes-nous vraiment prêts à cela ? 

Oui répondre à l’appel du Christ, sans condition, n’est pas si simple. Nous sommes tant remplis de nous-mêmes que tout le problème devient de convertir nos cœurs, nos âmes, pour que leur seule volonté soit de faire la volonté de Dieu.

Saint augustin écrivait en parlant du « suis-moi » du Christ : « Obéissons donc maintenant, suivons le Seigneur, brisons les entraves qui nous empêchent de le suivre. Et qui est capable de défaire de tels nœuds sans être aidé par Celui dont il est dit dans le psaume « Tu as brisé mes chaînes ? » (Ps 115-16), Celui dont un autre psaume dit « Le Seigneur délie les enchaînés, le Seigneur redresse les accablés » (Ps 145).  Ces hommes délivrés et redressés que vont-ils suivre sinon cette Lumière qui leur dit « Moi, je suis la lumière du monde »(…) Soyons donc éclairés, mes frères, en recevant le remède de la foi ».

Oui, frères et sœurs, notre réponse à l’invitation de Jésus est de convertir nos cœurs. Car, nous l’entendons bien cet appel du Christ ! Nous l’entendons bien cet appel, oui mais : nous nous trouvons tellement facilement de bonnes excuses pour ne pas y répondre. Pourtant, le Christ a besoin de nous tous. Il n’attend que notre accord pour faire quelque chose de nos vies…

Alors, comment faire ?

Nous ne sommes pas tous habités par la radicalité d’un Bienheureux petit frère Charles de Foucauld par exemple.

Alors que faire ? 

Suivre quelqu’un, c’est mettre ses propres pas dans les pas de la personne qui nous guide. C’est donc accepter de se laisse guider par cette personne, c’est mettre en cette personne toute sa confiance. Et pour illustrer cela, permettez que je prenne un exemple qui a trait à la montagne.

Lorsque l’on est néophyte en alpinisme, il est souhaitable de prendre un guide pour atteindre le sommet que l’on désire vaincre. Et l’on part du principe que cette personne a les compétences nécessaires pour  nous emmener en toute sécurité, vers le sommet souhaité et pour nous ramener à bon port sain et sauf.

Et bien suivre le Christ, c’est mettre toute sa confiance en son enseignement, c’est le suivre comme notre guide terrestre qui nous conduira vers le plus beau des sommets, celui de la Montagne de Sion, celui du Royaume, celui des cieux éternels, celui du face à face avec le Père…

Frères et sœurs, aujourd’hui, notre guide nous dit : « Viens à ma suite ». Et si notre âme est engourdie, notre volonté est faible,  si nous ne nous sentons pas suffisamment prêt pour le suivre, il est nécessaire que nous   commencions l’entrainement… On ne part pas à l’assaut d’un sommet sans être préparé sinon, on abandonne vite la course, car l’essoufflement se fait vite sentir et l’énergie manque.

Commençons l’entrainement en prenant l’habitude de mettre le Christ dans nos vies en le prenant pour exemple…

  • Alors, ajustons nos pas à ses pas qui ont sillonné la Galilée à la rencontre de ses frères pour, les soigner et les guérir…
  • Respirons à son rythme qui place la prière en premier plan
  • Calons notre cœur sur le sien qui a aimé jusqu’au bout.
  • Reposons nous avec lui quand les forces manquent afin que son esprit vienne nous vivifier…
  • Désaltérons-nous à la source vive de son amour qui nous fera nous dépasser
  • Nourrissons-nous de sa parole qui nous fera aimer sa volonté
  • Nourrissons-nous de son Eucharistie, il nous donnera sa force
  • Nous risquons de nous essouffler ? « Espère le Seigneur, sois fort et prends courage ; espère le Seigneur. » (Ps 26) son Esprit nous vivifiera
  • Nous risquons de tomber ? Il nous relèvera
  • Nous risquons d’abandonner ? Il nous attendra

Quand on part pour une course, on  se lève tôt, pas toujours bien réveillé, souvent engourdi, les sens pas toujours bien éveillés. Mais à mesure que la course se déroule on reprend toutes ses capacités, les sens s’éveillent à la beauté du paysage qui se découvre à la fois grâce au lever du soleil et à notre attention qui s’attise. La motivation redouble aussi car le but à atteindre se rapproche … Et lorsque l’on arrive au sommet, on est alors ébloui par la beauté du paysage et du spectacle qui nous est offert. Plus on monte haut, plus le spectacle est beau !

La vie spirituelle est identique, le départ est parfois laborieux, mais si nous décidons de prendre le Christ pour guide, alors notre foi se conforte, notre désir d’aller plus loin encore avec le Christ grandit, notre désir d’arriver au grand éblouissement du face à face final est de plus en plus certain… Pour reprendre St Augustin : Enfin, « nous jouirons de la Vérité, lorsque nous le verrons face à face, car nous en avons la promesse. Qui oserait espérer ce que Dieu n’aurait pas daigné promettre ou donner ? »

Ainsi, petit à petit, étape par étape, nous mettrons nos pas dans ceux du Christ, nous nous conformerons à sa volonté  et il éclairera nos vies. Car chaque fois que nous faisons la volonté du Seigneur, nous illuminons notre vie de sa joie… Nous repoussons les ténèbres qui sont en nous… Nous nous rapprochons de sa douce présence….

Ainsi, petit à petit, nous deviendrons des familiers de Jésus, puis des disciples du Seigneur et enfin des amoureux du Christ, car à force d’en faire notre unique guide, nous finirons par en faire notre compagnon secret et nous changerons nos vies d’une manière telle que nous ne pouvons plus nous passer de sa présence.

Le Christ nous le redemande aujourd’hui : « Viens à ma suite… »

Amen

Diacre Jean-Marie Blondel.

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