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7ème dimanche du Temps Pascal

Alors que nous venons de fêter l’Ascension jeudi dernier et que nous nous préparons à recevoir le grand don du Saint-Esprit dimanche prochain, nous retrouvons, dans la première lecture que nous venons d’entendre, la communauté apostolique réunie en prière dans le Cénacle avec Marie, la Mère de Jésus (cf. Ac 1, 12-14). Cette rencontre nous donne un portrait de la première Église qui plonge ses racines dans l’événement pascal : le Cénacle, en effet, est le lieu où Jésus institua l’Eucharistie et le Sacerdoce, au cours de la Dernière Cène, et où, ressuscité des morts, il répandit l’Esprit Saint sur ses Apôtres le soir de Pâques (cf. Jn 20, 19-23).

 

A ses disciples, le Seigneur avait ordonné « de ne pas s’éloigner de Jérusalem, mais d’y attendre ce que le Père avait promis » (cf. Ac 1, 4) ; Il avait plutôt demandé qu’ils restent ensemble pour se préparer à recevoir le don de l’Esprit Saint. Et ils se réunirent pour prier avec Marie au Cénacle dans l’attente de l’événement promis (cf. Ac 1, 14). Rester ensemble fut la condition mise par Jésus pour accueillir la venue du Paraclet, et la prière prolongée fut la condition nécessaire de leur concorde.

 

Ainsi, il nous est donné ici une belle leçon pour chaque communauté chrétienne et plus particulièrement pour la nôtre. Toute action doit se baser sur la prière alors que l’on pense trop souvent que l’efficacité missionnaire dépend principalement d’une programmation consciencieuse et de son intelligente mise en œuvre par un engagement concret.

 

Certes, le Seigneur demande notre collaboration, mais avant n’importe quelle réponse de notre part, son initiative est nécessaire : c’est son Esprit le vrai protagoniste de l’Eglise qu’il nous faut invoquer et accueillir.

 

Et dans l’Évangile, nous avons écouté la première partie de ce qu’on appelle « la prière sacerdotale » de Jésus (cf. Jn 17, 1-11a) – en conclusion des discours d’adieux. Cette prière se révèle pleine de confidence, de douceur et d’amour. Elle est appelée « prière sacerdotale », parce qu’en elle, Jésus se présente dans l’attitude du prêtre qui intercède pour les siens, au moment où il va quitter ce monde.

 

Après avoir adressé à ses disciples ses instructions, Le Christ se tourne vers son Père et prie, voulant fortifier par sa prière les instructions qu'il leur a données. Il fait sa prière à haute voix, pour nous instruire et nous édifier, non seulement par les paroles qu'il nous adresse mais encore par la prière qu'il adresse à son Père. Le Christ prie pour ses apôtres, ceux que Dieu Lui a « donnés » (Jn 17,9)

Il apparaît dans toute sa dignité de Fils en conversation intime avec son Père, comme s’il était déjà entré dans l’éternité de Dieu : « Désormais, je ne suis plus dans le monde » (Jn 17, 11) dit-il à son Père.

 

Et la prière de Jésus s’ouvre par une invocation filiale. Le mot « Père » qu’il emploie pourrait être la transcription de l’araméen « abba », terme familier pour dire « papa ». Ce sont d’ailleurs les paroles mêmes de Jésus rapportées par Marc lors de l’agonie à Gethsémani. Toute sa vie, le Christ a été un magnifique écho de ce cri « abba » en recherchant la volonté et la gloire de son Père. La gloire du Fils et la gloire du Père apparaissent ici interdépendantes et dans un intime lien familial. Notre propre salut dépend aussi ce cette intimité que nous devons avoir avec Dieu que nous devrions, nous aussi appeler Abba dans le plus personnel de nos prières.

 

En allant au bout de la mission que le Père lui a confiée, c’est-à-dire jusqu’au supplice de la Croix, Jésus glorifie Dieu avant l’épreuve finale, et Il Lui confie ses amis reçus comme un don de son Père et à qui « il donnera la vie éternelle » (Jn 17,2) qui réside dans la connaissance du « seul vrai Dieu » (Jn 17,3). Il insiste sur l’importance de la « connaissance de Dieu » comme la source de la vie. Source de la vie qui vient de l’enseignement du Christ Lui-même : « je leur ai donné les paroles que tu m’avais données : ils les ont reçues, ils ont vraiment reconnu que je suis sorti de toi, et ils ont cru que tu m’as envoyé. » (Jn 17,8)

 

Ainsi, comme Dieu, Jésus doit être le terme de notre recherche, et comme un homme il en est l’inexprimable modèle, l’exemple unique dont nous ne devons jamais détacher le regard. C’est pourquoi, de la recherche de Dieu, principe de notre sainteté, nous ne pouvons trouver de meilleur modèle que le Christ Jésus lui-même. Nous devons devenir ces intimes du Christ qui nous conduira vers l’intimité avec Dieu.

 

(saint Irénée : « Adversus hæreses », IV 20) « Dieu ne peut être connu dans sa grandeur, mais il peut être connu dans son amour ; sans cesse nous devons progresser dans cette connaissance ; et c’est par cette connaissance que Jésus Christ nous conduit au Père. C’est lui seul qui ouvre, qui ouvre le livre des secrets paternels, et personne ne le fermera. Seul l’Agneau qui a été immolé a reçu le pouvoir de l’ouvrir.».

 

Et aujourd’hui, si Jésus prie pour ses apôtres et donc Il prie aussi pour nous… pour chacun de nous… « ceux que le Père Lui a donné ». Car nous sommes dons de Dieu au Christ ! … Quel honneur et quelle responsabilité ! Nous sommes don de Dieu au Christ dès l’instant que nous acceptons que son amour dirige nos vies. Et seule une profonde intimité avec Jésus peut nous apporter la foi et nous faire connaitre le Père, c’est la condition pour avoir part à la vie éternelle. Il nous faut aussi recevoir les paroles du Christ comme paroles de Dieu et croire en sa divinité : « ils ont vraiment reconnu que je suis sorti de toi, et ils ont cru que tu m’as envoyé » (Jn 17,8)

 

Et, si cette foi intime habite en nous, nous sommes ces disciples que Dieu donne à son Fils pour annoncer ses bienfaits. Ce sont les paroles mêmes de Jésus : « Ils étaient à toi, tu me les as donnés, et ils ont gardé ta parole. » (Jn 17,6) et plus loin : « Moi, je prie pour eux ; ce n’est pas pour le monde que je prie, mais pour ceux que tu m’as donnés, car ils sont à toi. » (Jn 17,9). Nous sommes aussi ceux par lesquels le Christ est glorifié…  et pour lesquels Il prie sans cesse.

 

En recevant les paroles que le Christ nous donne, notre plus belle prière n’est-elle pas de laisser Jésus prier en nous, de le laisser prier amoureusement en nous, dans le don total de lui-même… mais aussi et surtout de nous accorder à sa prière… Nous le glorifierons ainsi car il pourra agir en nous. Au milieu du monde nous serons citoyens du ciel et nous glorifierons le Christ et cette gloire qui devrait être notre dignité, notre fierté, notre honneur de Chrétien.

 

Frères et sœurs, prions pour que nos œuvres soient le fruit de cette intimité avec le Christ. Et pour cela invoquons l’Esprit. Seul nous ne pouvons rien faire de bon, mais avec l’Esprit tout est possible. Invoquons Le chers frères et sœurs pour qu’il guide nos vies, nos âmes et que nous sachions répondre à l’amour de Dieu « Abba » en faisant sa volonté.

 

Viens Esprit de Sainteté, viens Esprit de lumière, viens Esprit de Dieu, viens nous sauver. !

 

Amen

 

 

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