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Fête du Saint Sacrement

         Nous fêtons aujourd’hui « le Corps et le Sang du Seigneur » et en parlant du Corps et du Sang du Seigneur nous employons l’expression : la Présence réelle. Présence ? Et pourquoi  « présence réelle » ?

         Dieu nous a créés pour nous combler de sa Présence et par là, faire notre bonheur. Mais en même temps, sa joie, à Lui, est notre accueil de sa présence et notre présence à Lui en retour. Le sommet de l’oraison selon St François de Sales est ce qu’il appelle « l’oraison de simple Présence. »… ou pour parler comme le paysan du curé d’Ars : « Il me regarde et je le regarde ».

 

         Mais pour l’homme qui est corps, il est nécessaire que dans la rencontre de cette Présence, il y ait du visible, du sensible : 

         Le 1er visible est la création. Dieu nous avait donné la Création pour que regardant, mangeant, explorant la création, nous y contemplions en même temps, la trace de la Présence du Créateur à tout moment. La création nous montrait Dieu présent en nous le donnant. Le refus de l’homme d’entrer dans cette alliance lui a rendu opaque cette création et il n’y voit plus Dieu créateur mais « la nature ».

         Plus tard, pour Moïse ou Elie …et pour le peuple sorti d’Egypte, ce furent le buisson ardent, l’ouragan, le feu, le tonnerre : bien sûr ils ne sont pas Dieu mais le signe, l’indice de sa Présence, comme le rayonnement de sa Présence. De même le miracle… la manne, l’eau rocher… dont parlait la 1ère lecture.

         Dans la Tente de la Rencontre au désert comme dans le Temple à Jérusalem, la nuée lumineuse ou la ténèbre aveuglante sera le signe que Dieu est là ! On « voyait » Dieu en ne voyant que les signes concrets de sa Présence ; « entre le phénomène naturel et la manifestation de Dieu, règne non pas l’identité mais la transparence. »[1]

         Puis, dans les siècles qui précèdent la venue de Jésus, Dieu est très discret. Le signe de sa Présence est surtout à découvrir dans la recherche de la sagesse comme naguère dans les paroles des prophètes. Mais il y a un grand silence divin comme préparatoire à la venue sur terre de la Parole de Dieu elle-même. « Dans cette pause méditative, l’évidence de la seigneurie de Dieu est profondément voilée. »[2]

         Les psaumes priés sont les seuls à demander et espérer : « C’est ta Face Seigneur que je cherche, fais-moi voir ta Face » (Ps 26). « Les cœurs droits contempleront sa face » (Ps 10)

         Puis vint Jésus. « Qui me voit, voit le Père ». C’est infiniment plus qu’avant ! Dieu est venu chez les hommes, « visiter la terre ». C’est une vraie présence, là sur les routes de Palestine, c’est une rencontre de Dieu en vérité dans la Personne de Jésus : Dieu et l’homme en une seule personne, là sur terre, à Nazareth, à Capharnaüm… à Jérusalem… sur la Croix ! Devant Jésus, les apôtres et les disciples ne sont pas devant un indice de la Présence de Dieu : ils sont devant Dieu qui les visite sous le voile de l’humanité de Jésus :  « ce que nous avons entendu écrit St Jean dans sa 1ère épitre, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé, ce que nos mains ont touché du Verbe de Vie… cette Vie éternelle qui était tournée vers le Père et qui nous est apparue… nous vous l’annonçons. »[3]

         Quand Jésus après sa résurrection, monte vers le Père… allons-nous revenir au mode de Présence d’antan ? Dans des indices… seulement !

         Jésus ne l’a pas voulu. Et là se place la Présence eucharistique.

         « Prenez ceci est mon corps, ceci est mon sang ». Là le signe n’est pas simplement un indice que Dieu est là. L’indice est pris en Dieu un peu comme un morceau de métal chauffé au feu devient feu lui-même. Le pain consacré est présence incandescente de Dieu, le pain est devenu tout entier – sauf l’apparence - présence de Dieu. Voilà pourquoi on la qualifie cette présence eucharistique de « réelle ». Mais, comme dans l’Ancien Testament,  on « voit » Dieu en ne le voyant pas si ce n’est par les yeux de la foi. Comme le dit St Thomas dans la séquence d’aujourd’hui : « Ce qu’on ne peut comprendre et voir, notre foi ose l’affirmer, hors des lois de la nature. » Amen

 

 

[1] Cité par H U von Balthasar La Gloire et la croix III p. 37

[2] Idem p. 314

[3] 1ère de St Jean 1/1-4

Commentaires

  • "MAINTENANT ,
    Ômaitre souverain ,
    Tu peux laisser aller ton Serviteur
    En paix selon ta Parole,
    Car mes yeux ont vu Ton salut
    Que tu préparais à la face des peuples,
    Lumière qui se révèle aux Nations
    Et donne gloire à ton peuple Israël !!!"

    J 'aime beaucoup le Cantique de Siméon ,
    Rassasié d'années ,
    mais aussi et surtout de la présence douce et neuve
    Du nouveau -né jésus
    Qu'il tient étroitement serré contre lui !
    À contre -cœur,il faudra qu'il le rende à ses parents ,
    Pour qu Il devienne pour chacun,Painde Vie ,
    Sang Précieux,...
    Joyeuse
    Source vive de Salut,
    Préparée
    pour l'Eternité.
    À Complies, tout s'ac-
    Complit...
    Et prépare déjà la Messe
    Où ,
    Avec les yeux de la foi ,
    Et dans son grand mystère
    Tout chrétien voit Dieu !!! et,
    L'annonce !

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