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La Sainte Trinité

Au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit, c’est par ces mots que nous commençons nos prières et que le Père Bombardier a introduit la messe de ce jour.

Au nom du Père et du fils et du Saint Esprit, que nous accompagnons aussi du signe de la croix qui unit les trois personnes de la Sainte Trinité et notre pauvre nature humaine que le Christ est venu sauver par le bois de la Croix.

Le signe de la croix est sans doute le symbole chrétien le plus utilisé dans la religion catholique aussi bien par les fidèles que par la liturgie. Normalement toute prière commence et se termine par ce signe de la croix, où le mystère de la Rédemption est associé au mystère de la sainte Trinité.

 

Mais avons-nous toujours conscience qu’avec ce geste simple nous sommes vraiment au cœur du mystère chrétien ? Mystère chrétien où, Trinité, Incarnation et Rédemption sont étroitement liés : le mystère de la sainte Trinité, c'est le mystère du Dieu Amour, qui a voulu racheter l'homme et le libérer de l'esclavage du démon, en d’autres termes le sauver du néant ; et ce mystère de la Rédemption passe par le mystère de l'Incarnation : seule une personne à la fois Dieu et homme pouvait racheter le genre humain. Quant au le don de l’Esprit ; Il nous permet d’accepter la volonté de Dieu en nos cœurs, nous faisant agir selon sa Parole. Ainsi, chaque fois que nous nous signons, nous nous associons à la sainte Trinité que nous fêtons aujourd’hui. C’est la raison pour laquelle il nous faut poser ce geste avec beaucoup d’attention car le danger serait que la routine et l'habitude nous fassent oublier toute la richesse et profondeur de ce signe profondément chrétien, symbole de notre foi.

A ce sujet, l’expérience de Ste Bernadette Soubirous est édifiante, elle qui a vu Marie se signer lors des apparitions. En effet, le 11 février 1858, à Lourdes, lors de la première apparition, alors qu’elle était effrayée par ce qui se passait sous ses yeux, Ste Bernadette reçoit la grâce de bien faire le signe de la croix. Ecoutons ses propos à ce sujet : « J’ai voulu faire le signe de la croix, ma main tomba elle était paralysée ; jusqu’à ce que la Dame l’eût fait et à ce moment-là, moi aussi, j’ai pu le faire. » Pour « bien faire le signe de la croix » il a suffi à Bernadette de regarder la Vierge Marie et de le faire comme Elle. Beaucoup de personnes ont témoigné que par ce simple geste, bien faire le signe de la croix, Bernadette semblait comme entrer dans une autre réalité, la Vierge Marie lui avait appris à accomplir ce geste fondamental qui nous lie à la Sainte Trinité et qui doit nous rappeler tout l’amour que Dieu nous témoigne.

Au couvent de Nevers, une soeur témoignera : « Bernadette me fit remarquer que je faisais mal le signe de la croix. Evidemment, je ne pouvais le faire comme elle qui l’avait appris de la Vierge Marie ! Bernadette m’a répondu : Il faut y faire attention, car c’est très important de bien faire le Signe de Croix ! » « Il y avait dans son attitude, » dira une autre sœur, « dans l’ampleur de son geste, quelque chose d’élevé, de surhumain ! »

En effet, le signe de croix n’est pas simplement le geste qui introduit ou conclut la prière ; c’est en soi une prière. Ce signe nous rappelle que notre salut vient de la croix de Jésus qui est la source de la vie. Ainsi, lorsque que notre main se déplace de haut en bas, elle signifie que le Fils vient du Père, qu’il s’abaisse et s’incarne pour nous relever de nos péchés et nous donner la vie éternelle. Plus encore, ce geste vertical nous rappelle tout l’amour qui nous lie à Dieu (son amour pour nous et notre amour pour lui). Lorsque nous déplaçons notre bras de gauche à droite, nous signifions que le Saint-Esprit emplit l’univers, mais aussi que c’est l’amour du prochain qui nous rend disciples du Christ, dès l’instant que nous tendons nos bras pour accueillir nos frères. Et en accompagnant notre signe de croix par l’évocation de la Sainte Trinité : « au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit » nous affirmons que cette Trinité, unique, est au cœur de notre vie.

Avons-nous bien conscience de cela chers frères et sœurs ?

Bernadette Soubirous n’avait pas fait d’études, elle n’avait pas été au catéchisme, elle n’avait donc pas pu faire sa première communion, mais le geste posé par la Vierge Marie l’a édifiée pour le reste de sa vie. Il l’a introduite au mystère de la Sainte Trinité par lequel Dieu nous révèle son amour total pour chacun de nous.

Ainsi, le Père est l’amour incréé, celui qui existe depuis toujours, l’amour parfait qui s’offre à chacun de nous, sans condition. Le Fils est l’amour incarné, celui qui a donné concrètement l’exemple jusqu’à l’offrande gratuite de sa vie pour nous ouvrir le chemin qui mène vers le Père. L’Esprit se propose à nous comme un don d’amour du Père. Il nous invite à nous brancher sur la longueur d’onde de l’amour du Père, pour que nous raisonnions, que nous agissions comme Dieu le veut à l’image du Christ. Prier le Père c’est répondre à l’amour qu’il nous donne. Imiter le Christ c’est répandre dans le monde l’amour de Dieu gratuitement. Accueillir l’Esprit, c’est accueillir Dieu dans son âme pour que tout acte posé le soit en accord avec le Créateur. « Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle. ». Dieu nous a aussi envoyé son Esprit pour que nous comprenions et adhérions à cet amour qu’il nous témoigne sans cesse. Autant de preuves de son amour pour sa création.

Et aujourd'hui, nous qui sommes invités à contempler la Très Sainte Trinité, concentré de l’amour de Dieu. Nous sommes invités à contempler ce Dieu Créateur et Père miséricordieux ; ce Fils Unique, Sagesse éternelle incarnée ; et cet Esprit Saint qui conduit tout, l'univers et l'histoire, vers la pleine récapitulation finale. Trois Personnes qui sont un seul Dieu parce que le Père est amour, le Fils est amour, l'Esprit est amour. Dieu est tout et uniquement amour, amour très pur, infini et éternel. Il ne vit pas dans une splendide solitude, mais il est plutôt source intarissable de vie qui se donne et se transmet sans cesse.

La foi nous pousse à accepter le mystère de la Sainte trinité, même s’il nous dépasse. L’espérance est la vertu par laquelle nous désirons comme nôtre bonheur le Royaume des cieux et la vie éternelle, en mettant notre confiance dans les promesses du Christ et en prenant appui, non sur nos forces, mais sur le secours de la grâce du Saint-Esprit. La charité, l’amour, est le fruit de cette foi et de cette espérance qui nous pousse à nous abandonner totalement à la volonté du Père pour devenir nous-même amour.

Frères et sœurs, maintenant la question pour chacun de nous est : croyons-nous-en cet Amour ? Voilà La question vitale à laquelle seule notre conscience peut répondre. De notre réponse dépend notre vie éternelle.

Au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit +

Amen.

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