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17ème dimanche A

Entre la parabole de l’ivraie et du bon grain dimanche dernier, parabole qui se termine par l’annonce du jugement à la fin du monde et les trois paraboles de ce jour dont la dernière se conclue de nouveau par l’annonce du jugement dernier, rappelant que « les anges sortiront pour séparer les méchants du milieu des justes et les jetteront dans la fournaise : là, il y aura des pleurs et des grincements de dents. ». Jésus semble insister sur la gravité des enjeux qui sont présentés dans ces paraboles et sur la nécessité pour chacun de nous de faire les bons choix dans sa vie.

Ainsi, un laboureur découvre un trésor dans un champ, coup de chance, coup du hasard ? Mais le hasard est-il compatible avec les desseins de Dieu ? N’est-ce pas plutôt la providence qui agit ici ? Toujours est-il, qu’ayant découvert ce merveilleux trésor, il vend, tout heureux, précise le Christ, tous ses biens pour acquérir ce champ et le trésor qu’il contient. Tout abandonner pour faire joyeusement la volonté de Dieu est le signe de l’action pérenne de Dieu en nos vies. Dieu ne contraint personne et Lui seul peut nous donner la joie que toutes et tous nous recherchons sans cesse.
De son côté, le négociant en perle, plus taiseux, ne fait pas partager sa joie mais dès qu’il a trouvé La perle rare, lui aussi vend tout ce qu’il possède pour acheter cet objet exceptionnel. Pour cet homme, c’est le fruit de sa recherche plutôt que le fruit du hasard qui lui fait trouver la perle. Et si l’on assimile cette perle à la Parole de Dieu, cela illustre ô combien il est nécessaire de savoir chercher sans cesse le sens des écritures dans un total dépouillement qui fait abandonner tout le reste pour accueillir la Parole de Dieu, le trésor de nos vies.
Ainsi, l’un et l’autre ont changé de vie pour le trésor où la perle rare. Et ces deux paraboles nous projettent vers l’invitation que Jésus fera à l’homme de Judée qui Lui demandera : « Maître, que dois-je faire de bon pour avoir la vie éternelle ? » et auquel il répondra : « Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans les cieux. Puis viens, suis-moi. » (Mt19.21). L’enjeux qui consiste à nous dépouiller de tout pour suivre le Christ est donc de taille puisqu’Il nous ouvre les portes du Royaume.
La parabole du trésor caché dans le champ porte une idée relativement simple : la valeur du Royaume est incommensurable et il est bon de tout consacrer pour y être admis. Le Royaume est plus désirable qu’aucune autre valeur, jouissance, sécurité ou confort, que cette vie ne saurait nous donner. Cependant cette parabole conserve une sorte de difficulté dans son interprétation, car il ne s’avère pas si simple de trouver ce trésor. Pourtant, Jésus ne cesse de l’affirmer : le Royaume est dans le monde, à portée de main. Alors, s’il est si accessible, comment le découvrir ?
St Jérome propose une réponse à cette question : « Le vrai trésor, c'est celui-là en qui sont renfermés tous les trésors de la science et de la sagesse de Dieu ; c'est le Verbe de Dieu caché sous la chair de l'homme » (saint Jérôme : commentaire de l'évangile selon saint Matthieu).
Et pour citer un autre Père de l’Eglise, St Irénée, cette fois, « C'est Jésus-Christ qui est caché dans toute l'Ecriture. « C’est le trésor enfoui dans le champ, trésor révélé par la Croix, manifestant la sagesse de Dieu, enrichissant l'homme tout entier, nous donnant l'entrée dans le royaume du Christ, préparant l'héritage de la sainte Jérusalem, annonçant à l'homme que l'homme en aimant Dieu arrivera si haut qu'il verra Dieu » (saint Irénée : « Adversus haereses », IV 26).
Quant à l'homme « qui recherche de belles perles », il faut lui appliquer les paroles suivantes : « Cherchez et vous trouverez » et « Celui qui cherche, trouve » (Mt 7,7-8). En effet, à quoi peuvent bien se rapporter « cherchez » et « celui qui cherche, trouve » sinon aux perles, et particulièrement à La perle acquise par l'homme qui a tout donné et tout perdu. A cause de cette perle, Paul dit : « J'ai accepté de tout perdre afin de gagner le Christ » (Ph 3,8). Par le mot « tout » il entend les belles perles, et par « gagner le Christ » l'unique perle de grand prix.
Le laboureur devait être en attente de quelque chose et attentif à ce qui l’entourait, puisqu’il a découvert ce trésor prodigieux. Le négociant en perle Lui, savait ce qu’il cherchait, la perle rare, celle que l’on ne trouve qu’une seule fois dans sa vie… Tous deux étaient des chercheurs d’absolu. Ils ont trouvé.
Mais pour nous chers frères et sœurs, quand est-il ? Sommes-nous ces chercheurs de Dieu que Jésus attend ? Sommes-nous disponibles ou plutôt disposés, au nom de notre passion de la Parole, de notre amour de Dieu à tout vendre, avec joie pour suivre le Christ ? Sommes-nous ces chercheurs de Dieu pour qui seule la grâce de Dieu suffit ? (2 Corinthiens 12/9)
A Salomon Dieu parle en songe. Dieu qui l'a choisi veut l'aider, mais il prend l'initiative de l'éprouver, pour lui donner l'occasion d'expliciter sa foi. « Demande-moi ce que tu veux » : comme si Salomon allait commander à Dieu ! La richesse, qu’il possède pourtant, n’est pas son souci, mais faire la volonté de Dieu pour ne pas rompre son alliance est son souhait le plus cher. A cette demande, conforme au dessein de Dieu, le Puissant répond avec éloge et, en plus des souhaits de Salomon, lui donne un cœur intelligent et sage, comme personne n’en a eu avant lui et n’en aura après lui.
Salomon, dans sa prière s’est laissé guider par la volonté de Dieu, pour accueillir son don. Sa demande était conforme à ce que Dieu attendait de lui. Dieu lui a donné la sagesse et l’intelligence.
Ainsi doit-il en être de notre relation avec Dieu. Nous devons être ces chercheurs qui ne désirent pas accéder aux richesses de ce monde ou en jouir, mais plutôt découvrir tout l’amour de Dieu pour chacun de nous et cela exclut la demi-mesure. Si nous sommes disciples du Christ, il nous faut réintroduire dans nos pensées, nos jugements, nos comportements, une référence au Royaume de Dieu qui nous attend. C’est notre tâche de Chrétien, c’est la tâche de notre Eglise.
Belle source de méditation pour cette période d’été qui nous laisse plus de temps pour nous ressourcer et nous remettre en question. Belle source de méditation qui doit se faire en écoutant St Paul nous dire : « Frères, nous le savons, tout contribue au bien de ceux qui aiment Dieu, puisqu'ils sont appelés selon le dessein de son amour. »
Amen.

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