Le désert
Le temps du carême nous renvoie au séjour du peuple au désert pendant 40 ans. Voyons d’un peu plus prés ce que la Bible pense du désert.
1 - Le désert : chaos de forces dangereuses On ne s’y aventure guère. Le désert craint. ( Genèse1er récit : le tohu-bohu du début 2è récit de la création : Le jardin gagne sur le désert
2 - le désert : lieu de la rencontre avec Dieu (lié au pastorat)
On y va quand Dieu dit de le faire : Abraham quitte la civilisation pour le désert et le nomadisme. Il ne possédera que la grotte de Macpéla. Jacob et la lutte avec l’ange… avec Dieu mais aussi avec les forces du mal. Une conversion .Moïse et la rencontre de Dieu : Le buisson ardent
Moïse est au désert, en fuite ! L’altercation avec l’Egyptien qui battait un juif a mal fini: Moïse, passionné de justice, a tué l’Egyptien et, apprenant le lendemain que le fait était connu, il s’est enfui. Il s’est marié avec la fille d’un bédouin, Jéthro. Et il mène la vie calme et retirée du berger du désert qui se déplace lentement au gré des besoins du troupeau. Un berger n’a presque rien à faire et il est seul avec lui-même. Le paysage du désert est monotone et renvoie l’homme à lui-même. Ainsi, le berger médite et s’élève vers les réalités éternelles; il apprivoise sa peur, il apprend à se connaître, à connaître ses démons intérieurs; ainsi, peu à peu, il se purifie et son être s’unifie, tour à tour avec combat ou dans le calme.
Quelle distance avec l’agitation de notre vie, des autres et peut-être de la nôtre ! Agitation, bruit, paroles incessantes, musiques assourdissantes, pensé, imagination galopante... Musique et bruit pour fuir le silence qui fait peur, ...peur d’être devant Dieu,... face à soi...
Ai-je des temps de silence dans ma vie ? est-ce que je mets toujours la musique ou la radio, en voiture par exemple, dès que je monte dans mon véhicule ? Quel temps de désert dans ma vie, chaque jour ? chaque semaine ? On parle du carême comme d’un temps de désert ....!Et qu dire de mon portable !
On vit dans le bruit et dans l’agitation... et on est surpris du silence de Dieu... silence de Dieu ou surdité du disciple ? Silence de Dieu ou bruit incessant qui couvre sa voix ?
Après la purification du désert, Moïse reçoit la visite de Dieu. Dieu utilise un signe étonnant: un buisson qui brûle sans se consumer. Remarquons que ce buisson est à l’écart: Moïse doit faire un détour pour aller auprès du buisson. Dieu lui donne un signe, mais librement et cette liberté divine sollicite celle de Moïse: « je vais faire un détour pour voir cette chose extraordinaire: pourquoi le buisson ne brûle-t-il pas ? »
Les signes de Dieu dans notre vie sont parlants...mais discrets; on peut toujours ne pas les voir...ou les voir, sans s’arrêter ni faire un « détour »...
De plus ce buisson est une prophétie: une prophétie de Moïse qui brûle de l’Esprit d’amour pour son peuple sans être consumé; sa mission sera lourde, elle lui brûlera le coeur mais il n’en sera pas détruit. Tel est l’homme conduit et embrasé par l’Esprit de Dieu ! « Enflamme-nous de Ta lumière
Emplis nos coeurs de ton amour,
Affermis toujours de ta force
La faiblesse de notre corps. » (Veni Creator)
Et voici la rencontre avec Dieu ! Le Dieu des Pères qui se souvient de son peuple réduit en esclavage. Les israélites ont crié vers Dieu... ils ont mis du temps mais enfin, ils se sont tournés vers le Dieu des Pères et Dieu n’attendait que cela pour intervenir.
Mais surprise : Dieu vient délivrer le peuple - il est donc la source de liberté humaine et non son concurrent - et cette délivrance s’accomplira par Moïse ! Dieu libère en suscitant des libérateurs, Dieu sauve en faisant des sauveurs.
Moïse est envahi de crainte : il a dû enlever ses sandales car Dieu est là..et maintenant il demande à Dieu son Nom : Adam a nommé toutes choses de la Création et par cet acte capital, il prenait possession en quelque sorte de la création où Dieu le plaçait comme intendant du monde, charge de garder et de cultiver le jardin. Un fils d’Adam peut-il nommer Dieu ? Non ! ce serait en quelque sorte mettre la main sur Dieu. Et pourtant Dieu ne renvoie pas Moïse.. il lui répond, il lui donne un Nom qui n’en est pas un !- « Je suis qui je suis » Un Nom - « je suis ce que je serai » qui se révélera au fur et à mesure que Moïse marchera devant Dieu comme un fidèle serviteur ! ... Mais c’est tout de même une révélation extraordinaire: Dieu donne prise à l’homme en révélant qu’il EST.... et c’est pourquoi ce Nom ne sera jamais prononcé à voix haute, sauf par le Grand Prêtre, une fois par an lors de la fête du Kippour.
Mesurons notre grâce ! « comme nous l’avons appris du Sauveur, et selon son COMMANDEMENT, NOUS OSONS DIRE : NOTRE PERE.....ABBA.
Dans le Deutéronome, la fête des prémices :
La Pâque du Seigneur est le sommet de l’histoire de l’humanité...mais ce sommet a été longuement préparé par Dieu. Le croyant de Terre Sainte, arrivé dans la Terre promise, en remettant les premiers fruits de son travail se souvient de son histoire sainte:
« Mon père était un araméen errant »...Le croyant nomme ici Jacob, le petit fils d’Abraham, le père des Douze fils qui sont les ancêtres des Douze tribus d’Israël. Puis il évoque le séjour bienheureux en Egypte » il y vécut en immigré avec son petit clan; c’est là qu’il est devenu une grande nation, puissante et nombreuse. » Que l’on songe par exemple à la place de Joseph auprès de Pharaon ! Puis ce fut l’esclavage, la délivrance miraculeuse par Dieu le Seigneur nous a fait sortir par la force de sa main et la vigueur de son bras. » ... et la prise de possession de la Terre Promise.
Le croyant ne peut pas cultiver la Terre Sainte sans se souvenir que c’est Dieu qui l’a donnée; il ne peut pas jouir des bienfaits de cette terre sans exprimer sa reconnaissance à Dieu pour ses bienfaits, sans redire sa foi en l’oeuvre de Dieu dont la présence sur cette terre est à la fois le gage et le signe.
Le carême en nous faisant jeûner des biens de la terre veut nous faire redécouvrir que nous les recevons de la main deDieu et pas seulement de notre industrie ! Que rien ne nous est dû mais que tout nous est donné !
3 – le désert : lieu de la naissance du peuple l’Exode : lieu de la liberté reçue (passage de la Mer Rouge) de la liberté attaquée (le veau d’or) de la liberté regrettée ( le souvenir des oignons d’Egypte et la complicité avec l’esclavage) de la liberté fortifiée ( les tentations : retour en arrière, pain, soif, ennemis). Le lieu de la confiance en Dieu : manne, cailles, eau, délivrance. Les prophètes : le lieu des fiançailles où Dieu va conduire son peuple comme en une retraite purificatrice Le dernier prophète Jean Baptiste : à l’orée du désert, il prépare le peuple messianique.
4 – le désert comme refuge le prophète Elie au torrent de Carith. 1E livre des rois ch ; 17
5 – le désert lieu du combat les tentations de Jésus au désert. Mt 4/1