Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

3ème dimanche de Carême B

       Nous sommes au commencement du ministère de Jésus, très précisément au printemps de l’an 28 – la reconstruction du Temple par Hérode a commencé en 18,ac JC- ...46 ans après…, nous sommes bien en 28 ap. JC. Et c’est la troisième fois que les textes saints nous montrent Jésus dans le Temple de Jérusalem :

       La première fois, comme bébé, il a été reçu avec exultation et foi par le vieillard Siméon et la prophétesse Anne

       La seconde fois, Jésus était resté dans le Temple lors d’une fête de Pâques : il était dans l’émerveillement d’être dans la maison de son Père, il était « aux affaires de son Père » en posant des questions et en répondant aux docteurs de la loi émerveillés de la science de ce jeune homme.

       Aujourd’hui, - 3ème fois-  le prophète Jésus entre dans le lieu saint avec ses frères – c’est-à-dire sa famille et ses disciples. C’est la seule fois que les deux groupes sont ainsi rapprochés et distingués.

     Cette 3ème fois, Jésus accomplit un geste prophétique à double signification : il renverse les changeurs et les étals des vendeurs d’animaux qui étaient là pour que le culte des sacrifices puisse avoir lieu. En effet, il fallait trouver sur place des animaux pour les sacrifices et ne pas avoir à les apporter depuis chez soi ; de plus, on était sûr qu’ils étaient conformes à ce que la loi prescrivait. Pour les offrandes en argent, il fallait changer pour ne pas faire les dons en argent païen, - les pièces de monnaie à l’effigie romaine – mais en monnaie sainte, une monnaie qui n’avait cours que dans le Temple.

En renversant tout cela, Jésus annonce la fin des sacrifices : un temps approche où on n’offrira plus de sacrifices au temple parce qu’ils seront inutiles. Et pour confirmer ce geste, jamais Jésus ne participera lui-même jamais à un sacrifice dans le Temple.

Mais en plus, Jésus annonce la fin du temple lui-même ! Cette parole lui vaudra un jour prochain sa condamnation à mort comme plus tard celle d’Etienne. Et l’événement qui met fin aux sacrifices et au temple, c’est, en fait,  la mort et la résurrection du Seigneur Jésus : « détruisez ce temple et moi, en trois jours, je le rebâtirai. Il parlait du temple de son Corps. » Le sacrifice qui sauve pleinement, c’est la mort et la résurrection de Jésus ! le sang qui purifie, ce n’est pas celui des animaux, mais celui du Christ, immolé pour nous. Le prix de notre salut, ce n’est plus en argent qu’on peut le compter : le prix de notre salut, c’est l’amour du Seigneur Jésus qui nous a aimés jusqu’à mourir pour nous.

 

St Jean, en notant  que Jésus parlait du Temple de son Corps, nous enseigne encore davantage. Le Corps du Seigneur dont il est question ici est compris dans la lumière de Pâques : St Jean le note avec soin : « aussi quand il ressuscita des morts, les disciples se rappelèrent cette parole et comprirent. » Le Corps du Seigneur, c’est donc le Corps du Seigneur ressuscité, c’est donc aussi l’Eglise, les croyants unis au Christ Tête, l’Eglise épouse unie au Christ son Epoux. Le Temple nouveau, c’est donc le Corps du Christ, Tête et membres, c’est donc l’Eglise répandue sur la face de la terre et unie à l’Eglise du Ciel. La présence de Dieu au milieu des hommes, ce n’est plus dans un bâtiment ou dans un lieu qu’il faut d’abord la chercher mais dans l’Eglise.

Après cet épisode de purification du Temple, Jésus va continuer cependant à fréquenter le Temple pour y enseigner, très fréquemment même. Il y sera aussi durant la journée pour prier et enseigner, arpentant la colonnade de Salomon, hiver comme été, se mêlant à la foule des grands jours. Il y fera des guérisons, celle de l’aveugle-né par exemple. Il regardera les croyants déposer leurs offrandes et admirera la pauvre veuve qui donne de son nécessaire. C’est sur l’esplanade du Temple qu’auront lieu les plus célèbres discussions du Seigneur avec les pharisiens et les docteurs de la Loi.

La certitude de la fin du Temple selon le mode ancien et de l’apparition du Nouveau Temple n’empêchera pas les apôtres, Pierre et Jean en particulier, de venir prier au Temple aux heures de la journée.

         Il en est de même pour nous aujourd’hui : nous savons que le Temple, c’est l’Eglise, Peuple de Dieu, Corps du Christ et tabernacle de l’Esprit saint. Et pourtant, nous aimons les lieux où nous nous retrouvons pour prier et célébrer les saints mystères ; nous voulons prendre soin de ces lieux, eux qui portent le nom du peuple qui s’y rassemble. Et nous aimons qu’ils soient visibles comme l’était le Temple de Jérusalem dans la Ville Sainte : en effet, au sein de nos villes et de nos villages, le bâtiment sacré de l’église où se rassemble l’Eglise de Dieu rappelle à tous la présence de Dieu au milieu des hommes et les empêchent de s’enfermer dans le terrestre et d’oublier leur vocation sainte.  Les lieux saints des Chrétiens où l’Eglise se rassemble, inscrivent physiquement dans la cité la question de Dieu et ouvrent la culture des hommes au nécessaire accueil de Dieu.

         C’est ce qui se passe chaque dimanche quand l’Eglise que vous êtes se rassemble notre église St Pierre pour y être sanctifiée et ensuite envahit le parvis et par ce fait même, témoigne de Dieu au cœur de la ville. Amen.

Les commentaires sont fermés.