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5ème dimanche B

       Jésus est revenu de la région d’Ephraïm où il était caché pour se protéger des autorités juives qui veulent sa mort, avec les apôtres et des disciples dès avant la résurrection de Lazare.

       Aujourd’hui, il est à Jérusalem. Durant ce séjour, St Jean nous dit que beaucoup désirent voir Jésus : les juifs montés à Jérusalem, les amis de Béthanie, les pèlerins autant pour Jésus que pour Lazare; la foule vient au-devant de Lui quand il entre à Jérusalem et parmi les pèlerins, un groupe particulier, les Grecs veulent voir le Christ; Même des chefs deviennent croyants, mais, en secret, par peur des pharisiens.

 

       D’autres en revanche, désirent le tuer et la passion se profile d’une manière claire ! Les grands prêtres et les pharisiens incitent à le dénoncer; ils veulent tuer aussi Lazare car tout le monde marche derrière Jésus !  Et Jésus doit se cacher d’eux.

       La liturgie de ce dimanche nous fait surtout regarder la réaction de Jésus à la demande des Grecs.

       Qui sont ces Grecs ? des juifs originaires de la diaspora et parlant uniquement la langue grecque et sans doute aussi des « craignants-Dieu » c’est-à-dire des païens attirés par le judaïsme dont ils partagent la foi et certaines pratiques comme les pèlerinages justement. A Jérusalem bien entendu, ils sont chez eux comme fidèles – ils ont même plusieurs synagogues - et ils ne sont pas dépaysés vraiment car on parlait aussi grec à Jérusalem en même temps que l’araméen.

       Que désirent-ils ? Voir Jésus… plus que le rencontrer. Curiosité ? Réel intérêt?En tout cas, c’est un monde nouveau qui veut s’approcher de Jésus. Ce n’est pas par hasard que les grecs se sont adressés à Philippe, un des plus grecs parmi les disciples de Jésus, originaire de Béthsaïde ville frontière où l’on parle grec. Philippe embarrassé par ce fait nouveau, s’adresse à l’ami André dont le nom est grec également avant de faire l’intermédiaire: d’ailleurs dans l’Evangile, Philippe et André sont des amis inséparables.

       Quelle est la réaction de Jésus ? On ne sait si Jésus s’adresse à ces nouveaux venus mais aussitôt, il interprète leur venue comme un signe, comme un signe attendu ; la venue des grecs est le signe de l’Heure de la Glorification de Jésus le Fils de l’homme . Mais cette glorification ne sera possible que par la mort de Jésus que le maître exprime avec la comparaison du grain de blé tombé en terre.

       Les Grecs sont l’annonce de tous les hommes que Jésus est venu sauver, de tous les hommes qu’il est venu attirer par la Croix: « quand je serai élevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes. »  La petite parabole du grain tombé en terre explique sa passion: la petite graine semée seule en terre au Golgotha attirera tous les hommes, « donnera beaucoup de fruit !. »

       Puis, Jésus reprend la même thématique sous des registres différents: « Celui qui se détache de sa vie en ce monde, la garde » : cette parole vaut autant pour le Maître que pour le disciple; si je veux garder ma vie pour moi, elle m’échappe immanquablement des mains; en revanche si je la donne à un autre, elle s’ouvre à la vie éternelle. Mais qui est cet Autre à qui je dois la donner ? Jésus y répond aussitôt: « si quelqu’un veut ME servir, qu’il me suive »: cet Autre, c’est le Christ et la vie s’ouvre par lui au Père. Et le disciple fidèle sera là où Jésus demeure:  c’est-à-dire dans le sein du Père.

       Puis tout à coup, le ton change : Le trouble du maître est très grand: Jésus ne joue pas un rôle et si sa maîtrise est très grande, elle n’est pas insensibilité ! Il laisse en quelque sorte sa nature humaine s’exprimer devant cette horreur de la souffrance et de la mort ; comme à Géthsémani chez les synoptiques, c’est l’angoisse de Jésus. Et la demande est la même: « Père délivre-moi de cette Heure ».Puis le calme revient: Jésus exprime son adhésion au projet du Père qui est aussi le sien: « Mais non ! c’est pour cela que je suis parvenu à cette heure-ci ».

       Enfin après cet instant de trouble et d’amour, Jésus poursuit en donnant tout le sens de sa mort. Jésus sait qu’il ne sera pas lapidé et il désigne clairement la croix comme son supplice: « Quand je serai élevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes. »  Ensuite le Seigneur clame, pourrait-on dire, le triomphe de la Croix: c’est-à-dire tout ensemble, le jugement du monde – c’est-à-dire des froces opposées au Christ - et l’écrasement du chef de ce monde, Satan et le rassemblement de tous les hommes.

       Jésus commence par un « maintenant » majestueux.

         Frères, ce « maintenant » est aujourd’hui en ce moment pour nous qui participons à cette messe: le prince est jeté dehors chez ceux qui accueillent le Fils et le laissent régner en eux... C’est-à-dire en nous ! Tel est le fruit de la Croix, tel est le fruit de la messe !! Partager la victoire du Christ sur le mal. Amen

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