Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

4ème dimanche de Pâques B

         Dans les lectures de ce dimanche, Jésus est nommé par des titres peu habituels : dans le discours de Pierre dans les Actes : « Le Nom de Jésus le Nazaréen », - « le seul Nom qui puisse nous sauver » - « la pierre rejetée par les bâtisseurs mais devenue pierre d’angle ».

         Dans l’Evangile de St Jean, « le bon berger, le bon pasteur » et « celui qui donne sa vie ». Reprenons-les pour les méditer.

 

         Le Nom de Jésus : La Bible a un tel respect pour Dieu qu’on ne lui donne jamais le nom qu’il a révélé à Moïse au buisson ardent, on en a même perdu les voyelles, et on ne lui donne aucun nom : St Justin du 2ème siècle écrit : « Personne n’est capable d’attribuer un nom au Dieu qui est au-dessus de toute parole et si quelqu’un ose prétendre qu’il en a un, il est atteint d’une folie mortelle. Ces mots : Père, Dieu, Créateur, Seigneur et Maître ne sont pas des noms mais des appellations motivées par ses bienfaits et par ses preuves. Le mot « Dieu » n’est pas un nom, mais une approximation naturelle à l’homme pour désigner une chose inexprimable. »[1]Si bien que la coutume s’est imposée en Israël de désigner Dieu par l’expression « Le Saint Nom » comme on disait du Temple « notre Saint Lieu ». Aujourd’hui Pierre applique à Jésus cette expression « le Nom » utilisée pour Dieu : « le Nom de Jésus le Nazaréen, seul Nom qui puisse nous sauver ».

 

         La pierre rejetée devenue pierre d’angle : cette expression vient du Ps 117 – psaume pascal - qui chante la victoire du Serviteur de Dieu maltraité par son peuple, rejeté,  presque promis à la mort, mais qui finalement triomphe et devient la pierre d’angle de la construction du peuple.

         Mais on peut y voir aussi une allusion au prophète Daniel qui annonce l’arrivée subite du Royaume de Dieu parmi les royaumes de la terre : c’est dans la vision du roi Nabuchodonosor : Daniel lui dit : « 2/34 Tu étais en train de regarder : soudain une pierre se détacha d’une montagne, sans qu’on y ait touché ; elle vint frapper les pieds de fer et d’argile de la statue et les pulvérisa. » … puis un peu plus loin, il donne le sens de cette pierre qui se détache : « 2/44-45  Or, au temps de ces rois, le Dieu du ciel suscitera un royaume qui ne sera jamais détruit, et dont la royauté ne passera pas à un autre peuple. Ce dernier royaume pulvérisera et anéantira tous les autres, mais lui-même subsistera à jamais. C’est ainsi que tu as vu une pierre se détacher de la montagne sans qu’on y ait touché, et pulvériser le fer, le bronze, l’argile, l’argent et l’or [de la statue.] Le grand Dieu a fait connaître au roi ce qui doit ensuite advenir. Le songe disait vrai, l’interprétation est digne de foi. »

         Jésus est bien la pierre, rejetée/dédaignée par les constructeurs des murailles de Jérusalem : de fait, il a été crucifié sur un bloc de pierre qui avait été laissé de côté par les constructeurs car de trop mauvais qualité !… et cette pierre délaissée est la pierre d’angle - donc capitale -, du nouveau royaume de Dieu annoncé par une mystérieuse pierre dans la vision de Daniel.

 

         Enfin, « celui qui donne sa vie et qui la reprend ».

         D’abord il fait allusion au don de sa vie « Ma vie nul ne la prend mais c’est moi qui la donne », don décidé en toute liberté, qui va être le principe de l’offrande de lui-même dans sa Passion. Il fait comme le ferait tout berger qui aime son troupeau, il le défend contre les loups et les brigands, en allant jusqu’à user de son propre corps.

         Et c’est cette offrande de lui-même, il l’annonce comme aimée par Dieu son Père. Mais il ajoute dans la même phrase: « Si le Père m’aime, c’est que je donne ma vie pour la reprendre.        

         Il faut donc intimement lier don de sa vie et capacité de la reprendre. Le Père aime le Fils pour son obéissance jusqu’au don total de soi pour les brebis mais aussi pour la victoire qu’il remporte sur la mort ! et qui est, en fait, le terme final de ce sacrifice. Comme écrit le père Mollat dans son commentaire sur St Jean :  « Le père se complaît en ce Fils, bon pasteur, qui arrache le troupeau à l’emprise des ténèbres et de la mort et le ramène, sauvé, à la lumière et à la vie. Les 1ers chrétiens s’arrêtaient avec prédilection à cet aspect de la parabole de Bon Pasteur… Elle était pour eux la parabole par excellence du Sauveur… c’est pourquoi on la trouve souvent représentée dans les salles funéraires des catacombes. »[2]

         Et en conclusion, Jésus ajoute :« tel est le commandement que j’ai reçu de mon Père ». C’est par hommage au Père que Jésus dit cela. Il veut que ses disciples sachent bien QUI est le Père, CE qu’il VEUT. Le Père est bien la source de leur salut, il l’a voulu et toute la gloire de Jésus consiste à révéler le Père… il ne veut pas que les disciples s’arrêtent à lui, contemplent son amour sans voir que cet amour a son origine dans le Père qui aime les hommes. Amen.

 

 

[1]Dans la 1ère apologie de St Justin. Au bréviaire, office des lectures  le Mercredi de la 3è semaine de Pâques.

[2] Père Donatien Mollat Lectures de St Jean  p.42-43

Commentaires

  • Jésus,
    Amour non aimé,
    Ta croix à été plantée sur la pierre jugée
    De mauvaise qualité ...
    Et pourtant c'est d'elle que jaillit la Vie
    Sortant de la blessure d'amour du Côté...
    ......................................
    Tu veux rencontrer le Christ?
    Tu peux le faire dans la prière et dans la lecture assidue
    De sa Parole,et aussi en l'aimant,Lui ,comme il t'aime,
    Amour premier
    Qui ne pose pas de conditions.

    .............................
    Tu veux rencontrer le Christ??
    Rencontre le dans l'autre,
    Particulièrement
    Le pauvre,en qui il s'est identifié...

    J'ai fait plusieurs fois l'expérience ,en pleine ville,d'un(e) pauvre ,souvent attentionné de nature,
    qui,
    n'ayant aucune réputation à défendre,
    me tend sa main pour m'aider à descendre quelques marches.
    Etc...etc...
    C'est le Christ !
    C 'est le Christ qui me l'envoie...
    En général,
    Humblement ,
    Je me laisse atteindre,approcher,
    Contente du service rendu.!!!
    (Il faut aussi laisser faire le Christ .)

    Ainsi ,dernièrement,devinant peut être que j'avais le cœur gros,sans que je lui dise rien, la patronne du kebab en face du presbytère,chez qui je vais avant la réunion paroissiale,m'a lancé une invitation à prendre un café chez elle,un lundi après midi,jour de fermeture de son commerce...Merci Seigneur!

    "Les pauvres sont nos experts en humanité".
    (Père Joseph Wresinski).

Les commentaires sont fermés.