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7ème dimanche de Pâques

Chers frères et sœurs, en ce dimanche entre Ascension de notre Seigneur et Pentecôte, en ce temps d’attente du Paraclet, en ces jours entre Ciel et Terre, l’évangile nous place à un moment  unique des Ecritures, moment où le Christ ne nous livre ni une parabole, ni un enseignement, ni une sagesse, mais nous fait partager sa prière, la plus grande prière de toutes les Ecritures, la prière du Fils de Dieu, à l’adresse de son Père, depuis la terre qu’il est venu habiter et cette prière, est toute tournée vers le Ciel, à quelques heures de la mort sur la croix. Mort librement consentie dans l’amour pour le salut du monde.


Ce moment que nous vivons avec Jésus est unique et d’une force incroyable !  Il nous introduit dans la relation intime entre Jésus et son Père. Et ce que les apôtres ont entendu, la veille de sa mort, comme en secret, l’Eglise nous le redonne à entendre au lendemain de l’Ascension, dans la lumière du Sauveur du monde, notre frère en humanité, qui a anticipé notre retour, le retour de notre humanité, auprès du Père par son enlèvement au Ciel au jour de l’Ascension.


Ainsi, Jésus prie, les yeux levés au Ciel. Il nous introduit au cœur même du mystère de Dieu, de cette relation d’amour au sein de la Trinité.  Lui qui est descendu du Ciel et qui désormais est remonté au Ciel où il est assis à la droite du Père. Il prie son « Père Saint ». Et nous voici partageant cette prière qui nous attire vers le Père et nous ouvre la filiation divine.
Qu’y a-t-il de plus intime, dans notre vie spirituelle, que la prière ? Lorsque nous prions, nous adressons à Dieu nos demandes, nous lui présentons nos soucis, nous désirons aussi l’accueillir et recevoir en nous sa lumière et son amour. Bref, dans la prière, nous ouvrons notre cœur et notre esprit à la présence de Dieu, nous voulons vivre un temps de relation et d’amitié avec le Seigneur. C’est ce que nous enseigne Jésus aujourd’hui. Il élève son âme vers le Père, Il accueille son amour au plus profond de son cœur, comme nous devrions le faire à chaque fois que nous prions.


Et dans cette prière, il ne parle que de nous ! ... ses « disciples », révélant ainsi toute l’importance que nous avons à ses yeux, Lui qui va s’offrir pour chacun de nous, dans le supplice extrême de la mort sur la croix. Il remplit sa prière de l’amour d’un Dieu qui ne veut perdre aucun de ses disciples, Lui qui est venu s’incarner dans ce monde pour le salut du monde, c’est-à-dire pour notre salut.


Par le Christ, Dieu nous a révélé que nous étions des fils pour Lui. Et aujourd’hui, Jésus demande à son Père que le nom de Dieu soit inscrit dans nos cœurs. Comme Il l’a enseigné sur le Mont des Béatitudes aux foules en les initiant à prier le Notre Père (Mat 6,9-15), Il le rappelle dans sa prière ultime : Nous sommes les enfants de Dieu. Et cette filiation, nous l’acceptons, nous l’affirmons, chaque fois de nous récitons le « Notre Père ».  Merveilleuse relation qui fait de nous des enfants d’adoption appelés à vivre de l’essence même de Dieu qui est l’Amour. Merveilleuse relation qui dès maintenant nous sanctifie...


Ainsi, juste avant sa Passion, Jésus tient à le redire, Il est venu rétablir une famille de fils et de filles sous le regard du même Père et une famille de frères et sœurs dont Il est l’Ainé. Des frères aimant leurs frères en les servant, des frères aimant leur Dieu en l’adorant. Des frères qui ont en eux la joie du Christ et qui en sont comblés (N’oublions jamais que la joie est le signe distinctif d’un chrétien !) ... Qu’importe alors que nous ayons encore en ce monde à souffrir les épreuves de la vie, à marcher sur des chemins escarpés, à témoigner face aux incrédules et à mourir car, enfin nous revivrons ! Nous n’avons pas à fuir notre propre vie, mais à l’aimer en aimant, comme Jésus nous l’a enseigné et l’a fait lui-même.
Et si nos cœurs restent torturés ou inquiets, c’est que nous avons encore beaucoup de chemin à faire pour entrer dans cette relation filiale avec Dieu. Alors chers frères et sœurs, prions, prions notre Dieu pour qu’il transforme nos vies et nous sanctifie dans la vérité. Prions-le pour que nos vies soient orientées par sa Parole. C’est la prière même de Jésus : « Sanctifie-les dans la vérité : ta parole est vérité. »


Sanctifiés : Rendus saints ! Ce n’est pas peut dire ! D’où toute l’importance d’être familiers de cette Parole qui nous fait connaître la volonté du Père et qui nous rend capable de témoigner de cette vérité. Le témoignage qui est notre mission si nous voulons suivre les paroles du Christ Lui-même « De même que tu m’as envoyé dans le monde, moi aussi, je les ai envoyés dans le monde... ». Nous voici donc porte-paroles de la Parole de Dieu, nous voici porteur de l’Amour divin au monde ! Comme Matthias, désigné par les cent vingt, nous sommes envoyés au monde pour témoigner de notre foi.
Voilà qui fait de nous des acteurs essentiels du monde, nous qui, sans appartenir au monde, sommes envoyés dans le monde.


Voilà qui demande que l’Esprit travaille en nos âmes grâce à ses dons très saints. Sans ces dons, nous serions de bien piètres témoins, alors implorons-Le du fond de nos âmes : « Viens Esprit de Sainteté, viens habiter nos existences, nos cœurs et nos âmes pour qu’ils soient remplis de joie et rayonnement de l’amour divin en toutes circonstances. »

Amen

Jean Marie Blondel, diacre

Commentaires

  • Merci cher Jean-Marie pour cette belle homélie qui nous fait entrer davantage ds l'intimité du Père et du Fils,intimité de grande confiance et d'amour mutuels.

    Je vais prier pour toi en cette neuvaine de Pentecôte,toi qui va fêter tes 30 ans de diaconat !!!pour toi et Michèle car on ne sépare pas la femme du diacre du ministère de son époux.Il y a là un caractère sponsal très beau dans ce type d'engagement qui est de l'ordre du mystère du sacrement de mariage,comme porté à son épanouissement.

    Que vous soyez un,
    Sanctifiés et abreuvés par la Parole de Vérité,
    Vous qui ,
    sans appartenir au monde ,
    Êtes dans le monde.
    Que l'esprit Saint travaille en vos âmes par ses dons sacrés
    Et vous donne de rayonner joyeusement du Divin
    En toutes circonstances !...

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