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Sainte Trinité

       La liturgie de cette année nous fait lire en cette fête de la Ste Trinité la finale de l’Evangile de St Matthieu. La scène décrite par l’évangéliste est grandiose : nous sommes sur une montagne, les Onze sont autour du Seigneur ressuscité, qui affirme son pouvoir et les envoie en mission jusqu’au bout du monde. Tout s’achève sur la promesse de demeurer avec eux jusqu’à la fin des temps… « Jusqu’au bout du monde », « jusqu’à la fin des temps »… Le regard depuis cette montagne embrasse toute l’histoire et tout l’espace, appelés à être envahis par le Christ Vivant.

       Revenons au texte dans le détail.

 

 

       Nous sommes en Galilée où le Ressuscité a donné rendez-vous à ses apôtres. Cette Galilée de l’enfance et de la jeunesse du Christ, celle d’une grande partie de son ministère et de ses premières joies, cette Galilée aux frontières de laquelle il a fondé l’Eglise, devant la ville païenne de Césarée de Philippe. La « Galilée des nations », le « carrefour des peuples » qui avait reçu tant de belles promesses de la part de Dieu, par le prophète Isaïe. La Galilée ouverte sur le vaste monde où Jésus envoie les siens.

       Et nous sommes sur une montagne. Matthieu ne donne pas de précision géographique, peut-être parce que cette montagne de l’envoi en mission, évoque plusieurs montagnes. La montagne de la tentation où Jésus a refusé le pouvoir sur le monde que lui proposait Satan : aujourd’hui le Christ peut dire « Tout pouvoir m’a été donné au Ciel et sur la terre » et revendiquer en  toute vérité la prophétie de Daniel sur le Fils d de l’homme venant sur les nuées et recevant tout pouvoir de Dieu. Ce peut être aussi la montagne de la Transfiguration qui avait annoncé par avance aux apôtres la gloire du Ressuscité ou encore la montagne des Béatitudes, celle du commencement de l’enseignement de Jésus au bord du Lac de Tibériade.

       D’ailleurs la mission donnée aux apôtres aujourd’hui est de « faire des disciples » de Jésus et de « leur enseigner à garder tout ce que Jésus leur a enseigné ». Dans un enseignement aux catéchistes dans le cadre de l’année du Jubilé, le cardinal Ratzinger disait : « La question fondamentale de tout homme est: comment devient-on un homme ? Comment apprend-t-on l'art de vivre? Evangéliser signifie montrer ce chemin, apprendre l'art de vivre. Jésus a dit au début de sa vie publique: Je suis venu pour évangéliser les pauvres, ce qui signifie: j'ai la réponse à votre question fondamentale; je vous montre le chemin de la vie, le chemin du bonheur - mieux: je suis ce chemin. C'est pourquoi nous avons besoin d'une nouvelle évangélisation : si l'art de vivre demeure inconnu, tout le reste ne fonctionne plus. » Faire des disciples, c’est leur enseigner et leur montrer l’art de vivre chrétien, l’art de vivre du Christ, ce qu’il a enseigné, ce qu’il a vécu. Nous avons à apprendre à vivre comme il a vécu.

       Mais dans le texte d’aujourd’hui, la mission de montrer l’art de vivre du Christ encadre la mission de baptiser, de baptiser dans le Nom du Père, et du Fils et du St Esprit. La vie chrétienne n’est pas simplement imitation de Jésus, elle est plongée – c’est le sens même du mot baptême qui veut dire plonger – elle est plongée dans le mystère du Dieu Unique Père - fils – Esprit Saint.

       Le « Nom », c’est Dieu lui-même. Dans l’Ancien testament, on ne prononçait pas le Nom de Dieu – on aurait eu l’impression de mettre la main  sur lui – alors, on disait « le Nom – béni soit-il » pour désigner le Dieu Tout Autre, Transcendant, sans commune mesure avec l’homme. Aujourd’hui Jésus reprend cette expression, mais la complète par la confession de la Trinité Sainte, mystère de Dieu qu’il est venu dévoiler au milieu de nous et dans lequel il nous fait entrer. Car être baptisé au nom du Père et du Fils et du St Esprit, c’est entrer dans une communion intime avec Dieu L’Unique Trinité et lui appartenir.

       Telle est donc la double mission que Jésus Ressuscité confie aux Onze apôtres. « Aux Onze apôtres » : en effet, là où St Luc dans un passage parallèle, évoque la présence  des apôtres et de tous ceux qui étaient avec eux, Matthieu ici ne mentionne que les Onze : il montre ainsi la dimension hiérarchique de la mission et de l’Eglise, même si les Onze ne sont pas flattés : malgré tout, « certains eurent des hésitations ou des doutes »  sur la Résurrection !

       Cette mission continue aujourd’hui sous la conduite des apôtres et de leurs successeurs ; nous en sommes à la fois les bénéficiaires et les acteurs ; la connaissance de la Ste Trinité et de l’enseignement de Jésus font notre joie et notre bonheur ; ils sont aussi placés sous notre responsabilité pour qu’ils puissent en réjouir d’autres. Nous ne pouvons pas les garder sous le boisseau. Amen.

Commentaires

  • À l'Oratoire Séculier st Philippe Néri ,devant faire un petit exposé sur le baptême comme exercice spirituel,j'étais bien embêtée par le "c'est dans sa MORT que vous avez été baptisés" de St Paul dans les Romains...Je pensais qu'être baptisée c'était principalement partager la Vie du Fils .
    Il m'a fallu un certain temps pour comprendre que ce sacrement me faisait entrer dans l'intimité du Mystère pascal :descente du Christ dans l'abandon total de la mort pour ressusciter ,et nous régénérer dans sa Vie et celle de son Père,par l'Esprit.
    .................................
    La connaissance de la
    Bienheureuse,Unique et indivisible Trinité et de l'enseignement de Jésus
    Font mon bonheur
    D'enfant renée
    Et ce trop grand amour
    Déborde malgré moi.

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