Pour la dédicace de l'église
3ème dimanche B
L'intégralité de l'Evangile de Saint Luc est imprégnée de la bonté, de la douceur et de la miséricorde du Fils de Dieu envers l'homme pécheur. Cet évangéliste donne les exemples les plus beaux et les plus touchants de la miséricorde infinie de Dieu et de la volonté avec laquelle il pardonne à ses enfants, mêmes s’ils sont parfois très mauvais.
On se souvient par exemple de la parabole du fils prodigue. L'Évangile d'aujourd'hui est aussi une confirmation claire que notre Dieu a le plus grand cœur pour les pécheurs, que c'est pour eux qu'il est venu ici. Nous revoyons maintenant la rencontre de Jésus avec les publicains, comme si ces personnes, détestées de tous, étaient son amour particulier.
On sait que pour les Juifs, le collecteur d'impôts est le plus grand pécheur, la personnification du mal, un traître au service d'une puissance romaine étrangère, un extorqueur effronté, bref, une créature encore pire que le diable. C’est pourquoi il a fait l’objet du plus grand mépris et d’une haine qui ne pardonne jamais. Le Christ Seigneur, quant à lui, n’a que pardon et amour, même pour de telles personnes. L'Évangile d'aujourd'hui en témoigne.
En route vers Jérusalem, Jésus « entra dans Jéricho et traversa la ville. Il y avait là un homme nommé Zachée, chef des publicains et très riche. Il voulait voir Jésus et voir de qui il s'agissait. Il était de petite taille, alors il a grimpé à un arbre. Jésus le remarqua et lui cria amicalement : « Zachée, descends vite, car aujourd'hui je dois rester chez toi. »
Pour les Juifs, il s’agissait d’une défiance sans précédent et impardonnable. Aucun Israélite orthodoxe, en particulier un enseignant de foi et de loi, ne franchirait jamais le seuil de l'odieux collecteur d'impôts. Comment auraient-ils pu s'attendre à ce que le grand prophète de Nazareth puisse faire cela. Alors ils se rebellent et murmurent : « Il est allé rendre visite à un pécheur. » Comme s’ils voulaient dire qu’il n’est pas et ne peut pas être le sauveur de la nation d’Israël envoyé par Dieu, car il n’est pas possible que Dieu puisse avoir à faire à ce type de pécheurs à moins qu’il ne veuille les détruire.
Jésus a un point de vue différent sur cette question. "Aujourd'hui, le salut est arrivé dans cette maison." Avec ces paroles, Jésus entra dans la maison de Zachée.
Zachée n'a probablement pas acquis sa richesse de la manière la plus honnête, mais il est prêt à réparer tout tort et à rembourser encore plus que ce qu'il doit. Le Seigneur le récompense par le « salut ».
Si nous lisons attentivement l’Évangile, nous serions surpris par un fait inexplicable. En effet, les représentants du peuple d’Israël, leurs dirigeants et leurs enseignants, censés être les plus zélés et les meilleurs amoureux de la Bible, rejettent Jésus.
Or, les pécheurs, les publicains, les prostituées pénitentes, les pauvres, les moralement négligés et le troupeau perdu pour Lui, croient en Lui et se convertissent. C’est un fait inacceptable pour les prudes juifs vaniteux. Ils ne veulent pas d'un Messie qui se lie d'amitié avec les pécheurs et fait un festin avec eux à table. Cependant, Jésus ne prête pas attention à ce qu’ils pensent, mais fait ce pour quoi il a été envoyé.
« Le Fils de l'Homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu. » C'est la réponse de Jésus à toutes les accusations. Par ces paroles, le Fils de Dieu nous a révélé son cœur ; nous a révélé combien l'amour de Dieu est infini. Dieu ne fuit pas le pécheur et ne le maudit pas, mais l'attire à lui ; Il n'a pas peur de nos saletés, mais il nous en purifie. Dieu est venu à nous précisément parce que nous sommes pécheurs, faibles, parfois très sales et méchants. Il essaie de nous transformer en purs et saints.
Le Fils de l'Homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu. » C'est le message de Dieu pour tous les hommes. Nous sommes tous morts. Pour chercher l'Homme perdu, le fils prodigue, Dieu s'est fait Homme et a habité parmi nous. Dieu ne fuit pas les pécheurs ; Il « ferme les yeux sur les péchés des gens afin qu'ils puissent se repentir ». Dieu sait de quelle sorte d'argile nous sommes faits, à quel point ses enfants sont faibles et déraisonnables, et c'est pourquoi il « ferme les yeux » sur beaucoup de choses, nous pardonne et donne le salut à notre âme et à notre maison.
François Mauriac disait : « Là où les cœurs humains souffrent, le Christ demeure ».
Le péché est la plus grande maladie, c'est pourquoi le Fils de l'Homme vient transformer cette maladie en joie du pardon, de la paix et du bonheur avec Dieu. Une seule chose est nécessaire : s’approcher de Lui avec foi et désir de se libérer de cette misère du péché, et le salut viendra dans notre foyer.