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  • Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 12/49-53

                L’Evangile de ce dimanche nous livre quelques confidences de Jésus sur sa mission. Elles sont passionnantes à méditer pour une fois que Jésus nous découvre un peu son cœur et son tempérament. Car s’il a eu une nature humaine comme la nôtre mais sans le péché, il a eu un tempérament comme chacun d’entre nous. Ce n’était pas une humanité abstraite ! Eh bien aujourd’hui Jésus nous dit son caractère passionné et ardent, peut-être même impatient « Je suis venu apporter un feu sur la terre 
et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé !
 » mais aussi sa tension intérieure pour réaliser cette mission, jusqu’à une certaine angoisse : «  Je dois recevoir un baptême – il parle ainsi de sa mort et de résurrection -
 et quelle angoisse est la mienne jusqu’à ce qu’il soit accompli ! »  D’ailleurs une confirmation de cette tension un peu impatiente est la fréquence de l’adverbe «  aussitôt » dans l’Evangile de St Marc dès que la mission de Jésus commence ; Jésus paraît comme un homme pressé, attiré et passionné par l’essentiel de sa mission.

                Mais on peut aussi faire une lecture plus théologique de ces confidences.  «  Je suis venu apporter une feu sur la terre » : le Feu est élément qui nous approche de Dieu ! Le Feu du ciel qui est le Saint Esprit donné aux apôtres à la Pentecôte, « sous forme de langues de feu qui se posèrent sur chacun d ‘eux ». Jésus résumerait alors sa mission en déclarant qu’il est venu apporter sur la terre le feu de Dieu, le Feu l’Esprit saint lui-même. Et c’est vrai que l’Eglise a compris que l’Esprit Saint était LE DON par excellence de Jésus : « Donum Dei Altissimi » dit le Veni Créator : « Don du Dieu Très Haut ». Et Jésus déclarait en parlant de la prière : « si vous qui êtes mauvais, donnez de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent ! » Que Dieu pourrait-il nous donner de plus ? Donner l’Esprit pour Dieu, c’est se donner lui-même !! Donner l’Esprit qui nous conduit au Christ, nous unit à Lui par le baptême et la communion qui nous font devenir « une seule Chair avec le Christ » ; ainsi l’Esprit et le Christ nous conduisent au Père qui nous aime dans l’amour qu’il porte au Fils.

                Que nous faudrait-il de plus ?

                Puis Jésus ajoute : « Pensez-vous que je sois venu
 mettre la paix sur la terre ?
Non, je vous le dis, 
mais bien plutôt la division.
Car désormais cinq personnes de la même famille seront divisées :
trois contre deux et deux contre trois ;
ils se diviseront :
le père contre le fils 
et le fils contre le père,
 la mère contre la fille
 et la fille contre la mère,
 la belle-mère contre la belle-fille
et la belle-fille contre la belle-mère. » Comment comprendre cette affirmation si énigmatique ?

                Jésus vit au milieu du peuple juif, le peuple saint duquel on fait partie par naissanceOn naît juif et à l’époque du Christ, par la circoncision à 8 jours, on célèbre son entrée dans l’Alliance divine. Avec le Christ, les choses changent : chacun choisit de suivre le Christ ou non. Et tout le monde, dans la même famille, ne fait pas le même choix. Et le choix de l’un provoque souvent des incompréhensions, des tensions… Nous ne connaissions plus cette « division » liée à l’engagement chrétien : presque tout le monde était chrétien ou de morale et de sensibilité chrétienne. !  Mais aujourd’hui nous voyons notre société renier ses sources judéo-chrétiennes et s’effondrer : mais demeurer chrétien devient comme un « délit » devant la pensée unique qui gouverne partout, à la chambre des députés comme dans les médias et sur les réseaux dits sociaux. ! Nos catéchumènes adultes disent bien les tensions suscitées dans leur famille à l’annonce de leur baptême … sans parler de la situation très délicate de nos frères et sœurs musulmans qui deviennent chrétiens. Il faut bien lier cette « division » annoncée par le Christ au « choix personnel et libre » qu’il attend de tout disciple : c’est la marque suprême de la dignité de l’homme que Dieu souhaite dans ses disciples : des personnes libres et non serviles, de êtres de choix libre et non imposé par la coutume, l’habitude ou la pression sociale.

  • Contempler Marie en sa Résurrection, c’est contempler notre propre avenir.

             C’est la 43èmefois que je contemple le mystère de l’Assomption pour prêcher. On ne se lasse pas de contempler le mystère.

             Aujourd’hui je voudrais parler de la mort et de l’accomplissement que Dieu offre à l’homme dans la Résurrection de Jésus que partage aujourd’hui la Vierge Marie sa mère.

             Devant la civière qui porte le corps du fils unique de la veuve de Naïm, Jésus intervient avec spontanéité et émotion : peut-être voit-il dans cette scène une figure de ce qu’il aura à vivre ainsi que sa mère, bientôt à Jérusalem ! Il touche la civière et ressuscite le jeune homme.

             Arrivé au tombeau de Lazare, Jésus pleure, profondément, secoué par le chagrin… alors qu’il vient d’annoncer à Marthe que son frère allait ressusciter par sa puissance à Lui Jésus : « Je suis la Résurrection »avait-il déclaré. « Crois-tu cela ? »

             Arrivé auprès de la petite fille de Jaïre, étendue morte sur son lit à l’étage, Jésus dira pour annoncer du nouveau : « elle dort »…et se fera moquer de lui par la foule assemblée.

             Pour Jésus la mort de l’homme est dramatique ; lui le Fils du Dieu Vivant, du Dieu de la Vie se heurte à cette expérience inconnue de Dieu. Pour lui, la réalité est brutale : pour l’homme, « la mort, c’est le rejet foncier de toute prétention à l’achèvement définitif » d’une vie humaine. « Sans l’ouverture de l’espace divin, la liberté de l’homme tourne dans le vide : elle est inachevable. »[1]Jésus ressent les choses profondément et pourrait dire les paroles du roi Ezéchias qui va mourir « Je disais : Au milieu de mes jours, 
je m’en vais ; 
j’ai ma place entre les morts 
pour la fin de mes années.
 Je disais : 
Ma demeure m’est enlevée, arrachée, 
comme une tente de berger. 
Tel un tisserand, j’ai dévidé ma vie : 
le fil est tranché… Mes yeux faiblissent : 
Seigneur, je défaille ! Sois mon soutien ». C’est si intenable que nos contemporains dont beaucoup ne croient plus à rien, ont décidé de cacher la mort, de ne plus en parler ; ils  sont même revenus de la pensée que résumait si bien le livre de la Sagesse : « Alors allons-y ! Jouissons des biens qui sont là ; vite, profitons des créatures, tant que nous sommes jeunes : enivrons-nous de bons vins et de parfums, ne laissons pas échapper la fleur du printemps, couronnons-nous de roses en boutons, avant qu’elles ne soient fanées ! Qu’aucun de nous ne manque à nos orgies, laissons partout des signes de réjouissance, car c’est là notre part et c’est là notre lot ! »[2]Car cette attitude, au lieu de consoler de cet inachèvement inévitable, l’accentue !... et puis la consommation des biens a des limites, elle n’est pas infinie, elle lasse et abandonne dans le mal être malgré les promesses annoncées.

             Cette attitude de Jésus devant la mort est une parole de Dieu : notre dignité d’homme nous empêche de nier, de maquiller la réalité, de mentir. Mais « même l’homme Jésus n’a pas la possibilité de dépasser cette réalité. Dieu seul possède une telle puissance et une telle possibilité. Donc ce que Jésus en tant que vivant et mourant sur la terre, ne pouvait faire et dire n’était pas la totalité de la Parole de Dieu qu’il avait parfaitement conscience d’être et se déclarait être. La Révélation de Dieu en Jésus s’achève avec la résurrection de celui-ci. »[3]La Résurrection est l’accomplissement total de la Parole de Dieu, inséparable de tout le reste, au point de rendre insignifiant tout le reste si la Résurrection ne l’accomplit pas.La Résurrection est la clé de lecture de tout le reste qui ne se dévoile que dans cette lumière.

             Mais la Résurrection n’efface pas la mort : c’est pourquoi demeurent à Jérusalem, le tombeau vide du Christ et la pierre où il a été embaumé après sa mort… et le linceul, à Turin et la tunique à Trêves.

             C’est pourquoi demeure aussi à Jérusalem le tombeau vide delà Vierge Marie ressuscitée dans le Christet après lui, ouvrant la suite de la résurrection future des hommes devenus disciples de Jésus. Et ce tombeau est à côté de Gethsémani, là où Jésus a le plus gravement et terriblement affronté la mort humaine.

             « Le Christ est le chemin qui conduit l’homme du fini à l’infini. Il offre à l’homme la grâce de devenir soi en Dieu. »[4]La destinée de l’homme Jésus – le Nouvel Adam – ne s’accomplit que dans la Résurrection : ainsi son être humain est divinisé et retrouve la lumière dont Adam était vêtu aux origines. De même, à la suite de l’unique maître, Marie accomplit sa destinée dans la Résurrection que lui donne le Christ. L’être humain de Marie – la nouvelle Eve – retrouve la lumière dont Eve était vêtue aux origines – « une femme habillée du soleil »et le connaît plus les changements de la vie humaine – «  la lune, figure de la vie changeante est sous ses pieds ».

             Chacun de nous est appelé dans le Christ à la même destinée plénière. Le Christ conduit chacun de nous du fini à l’infini, le Christ offre à chaque homme qui l’accepte la grâce de devenir pleinement lui-même en Dieu, d’accomplir sa liberté dans le plein accueil du Don de Dieu. Amen.

     

    [1]Hans Urs von B. Dramatique divine11/2

    [2]Sagesse 2/8…

    [3]HU von B idem

    [4]H U von B idem.

  • Le Notre Père

                En ce dimanche, l’Evangile nous donne l’intimité de la prière du Christ : en effet, à ses apôtres qui le voient prier longuement seul à seul avec celui qu’il appelle Son Père, lui demande : « apprends-nous à prier ! »

                Et Jésus leur donne le texte du « Notre Père » (que nous avons en deux versions, l’une de St Matthieu et l’autre de St Luc).

                C’est l’Esprit qui prie en nous : « Vous avez reçu un Esprit qui fait de vous des enfants de Dieu qui vous fait crier « abba Père » dit St Paul dans le verset de l’Alleluia. « Abba »,papa, comme le disent  les petits enfants à leur père !! St Ignace d’Antioche + en 107, écrit aux Romains : « Coule en moi une eau vive qui murmure et dit au-dedans de moi: "Viens vers le Père". »Cette eau cette source que St Jean nous appris à comprendre comme l’Esprit saint donné par le Père jaillissant et coulant en nous, cette eua est donnée à chacun des baptisés pour le conduire dans sa prière.

                Jésus a donné le texte, les apôtres nous l’ont transmis, l’Eglise nous l’a donné et l’Esprit le murmure en nos cœurs : écoutons-le et prions avec Lui et en Lui.

     

    NOTREPERE  / QUI ES AUX CIEUX

     Contraste entre Père(= il prend soin de nous) et aux Cieux( = hors de la portée de l’homme, mystérieux, inaccessible). Notreet non pas mon : Père de tous, seul Jésus dit « Mon Père » comme Fils unique; nous sommes tous frères.

    Dieu Mystère, inaccessible à l’homme ! Mais, écrit St Cyrille de Jérusalem, « sous prétexte que je suis incapable de boire tout le fleuve, me priverai-je d’en prendre modestement ce qu’il m’en faut ? ou encore, sous prétexte qu’entré dans un grand verger je ne puis en manger  tous les fruits qui s’y trouvent, veux-tu que j’en sorte finalement avec la faim ? »   « Comme Moïse, cachons-nous dans le creux du rocher, c’est-à-dire en quelque page de l’Ecriture Sainte pour saisir, au moins indirectement, et comme en passant, un éclat de sa Gloire, quelque manifestation de sa vie. »(Cantalamessa). « En quel sens, demande St Ambroise, Dieu se promenait-il dans la paradis puisqu’il est toujours présent partout ? Cela signifie, je pense, que Dieu manifeste sa présence dans les différents textes des divines Ecritures où l’on rencontre partout sa présence. »

    ( De Paradiso 14,18)

     

    QUE TON NOM SOIT SANCTIFIE

       Que ton Nom soit connu, aimé, loué de tous les hommes. Qu’ils le respectent comme un nom « saint ».

     

    QUE TON REGNEVIENNE

    Que Dieu soit présent dans les cœurs des hommes. Que la Paix y règne, l’harmonie, l’équilibre. Que Dieu soit aussi de plus en plus accueilli par les hommes !  Que vienne le paradis, la fin des temps ! Que la présence de Dieu dans les cœurs, entre les hommes et dans la nature, apporte paix, douceur, miséricorde et justice. « Dieu tout en tous » dit St Paul

     

    QUE TA VOLONTE SOIT FAITE  SUR LA TERRE COMME AU CIEL

    La volonté de Dieu est de sauver tous les hommes ( Jn 3/16-17)

    La volonté de Dieu, ce sont les conseils donnés pour notre vie dans l’Evangile et par l’Eglise  ( Jn14/21)

    La volonté de Dieu : on peut la refuser. C’est pourquoi on prie pour qu’elle se fasse en nous et par nous !

     

    DONNE-NOUS AUJOURD’HUI   NOTREPAINDE CE JOUR

                3 sens : * la nourriture terrestre, don de Dieu et fruit de la terre et du travail des hommes. Elle nourrit notre corps.

                * La Parole de Dieuqui nourrit notre intelligence, notre mémoire et notre cœur.

                * le Corps du Christ qui nourrit notre âme. C’est le Pain de Vie. Le Pain de la table donné par la Parole créatrice, la Parole et la Parole incarnée, donnée dans le sacrement, le Même et Unique Pain.

     

    PARDONNE-NOUS NOS OFFENSES COMME NOUS PARDONNONS AUSSI À CEUX QUI NOUS ONT OFFENSES

    La condition pour être pardonné par Dieu est de pardonner à ceux qui nous ont offensés.

    ET NE NOUS LAISSE PAS ENTRER EN TENTATION 

    MAIS DELIVRE-NOUS DU MAL

    Nous sommes tentés de faire le mal… comme le Christ au désert. Nous demandons à Dieu de résister à cette tentation, - non seulement d ene pas y succomber mais plus : de ne pas nous laisser entrer en tentation et d’être délivrés du mal, c’est-à-dire du Mauvais, de Satan l’adversaire, le Diviseur, l’Accusateur, le Prince du mensonge.