18H messe de « la paroisse invisible » du 20 mars
Bien chers amis,
Nous voici réunis à nouveau ce soir auprès du Seigneur. Je vous porte tous dans ma prière à l’autel, dans ma prière affectueuse pour chacun d’entre vous… heureux de savoir que le Seigneur vous aime éperdument et veille sur chacun de vous.
Avec mon amitié.
Intentions de prière : nous prions pour tous les malades, les personnels soignants, tous ceux qui assurent la vie de notre société (commerçants, force de l’ordre…). Nous demandons au Seigneur la grâce que l’épidémie cesse. Nous prions les uns pour les autres dans une grande amitié spirituelle.
La Parole de Dieu.
« Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit, de toute ta force… » ( Marc 12/28-29)
Je laisse la parole à St Augustin dans son livre « les Confessions » : il raconte son chemin vers le Dieu Vivant avec des mots vibrants de sa foi toute nouvelle
« Je ne doute pas, mais je suis sûr dans ma conscience, Seigneur, que je t'aime. Tu as frappé mon cœur de Ta Parole et je t'ai aimé. D'ailleurs, le ciel et la terre et tout ce qui est en eux, les voici de partout qui me disent de T'aimer, et ils ne cessent de le dire à tous les hommes, pour qu'ils soient sans excuse..
Mais qu'est-ce que j'aime quand je T'aime ? Ce n'est pas la beauté d'un corps, ni le charme qui passe, ni la clarté de la lumière, qu’aiment tant mes pauvres yeux, ni les douces mélodies des cantilènes variées, ni la suave odeur des fleurs, des parfums, des aromates, ni la manne ou le miel, ni les membres accueillants aux étreintes de la chair, non, ce n'est pas cela que j'aime quand j'aime mon Dieu.
Et pourtant, j'aime une clarté, une voix, un parfum, une nourriture, une étreinte quand j'aime mon Dieu: C’est la clarté, la voix, le parfum l’étreinte de l'homme intérieur qui est en moi, là où brille pour mon âme une lumière que l'espace ne saisit pas, où chante une mélodie que le temps n’emporte pas, où s'exhale un parfum que le vent ne dissipe pas, où se noue une étreinte que la satiété ne desserre pas. C'est cela que j'aime quand j'aime mon Dieu.
Mais qu'est-ce que donc que Dieu ?
J'ai interrogé la terre et elle a dit « Ce n'est pas moi.» Et tout ce qui est en elle a fait le même aveu. J'ai interrogé la mer, les abîmes, les êtres vivants qui s’y meuvent : Ils ont répondu: « Nous ne sommes pas ton Dieu; cherche au-dessus de nous. »
… Et j'ai dit à tous les êtres qui assaillent les portes de mes sens : « Entretenez-moi de mon Dieu, puisque vous vous ne l'êtes pas ! Dites-moi sur lui quelque chose ». Ils se sont écriés d'une voix puissante : «C'est lui-même qui nous a faites » Pour les interroger, je n’avais qu’à les contempler et leur réponse était leur beauté.
De fait, la vérité me dit : « Ton Dieu n'est pas la terre ou le ciel, ni aucun corps. » Déjà toi, tu es meilleure, je te le dis, ô âme, puisque tu animes la masse de mon corps en lui donnant la vie !
Mais ton Dieu est plus encore pour toi, c'est la vie de ta vie. »
« Toi, tu étais plus intime que l’intime de moi-même, et plus élevé que les cimes de moi-même. »[1]
Quel est cet être au-dessus de la cime de mon âme ? Par mon âme elle-même, je monterai jusqu'à Lui…
Bien tard je t’ai aimée,
ô beauté si ancienne et si nouvelle, bien tard je t’ai aimée ! Et voici que tu étais au-dedans, et moi au-dehors et c’est là que je te cherchais, et sur la grâce de ces choses que tu as faites, pauvre disgracié, je me ruais !
Tu étais avec moi et je n’étais pas avec toi ; elles me retenaient loin de toi, ces choses qui pourtant, si elles n’existaient pas en toi, n’existeraient pas !
Tu as appelé, tu as crié et tu as brisé ma surdité ; tu as brillé, tu as resplendi et tu as dissipé ma cécité ; tu as embaumé, j’ai respiré et haletant j’aspire à toi ; j’ai goûté, et j’ai faim et j’ai soif ; tu m’as touché et je me suis enflammé pour ta paix.
Quand j’aurai adhéré à toi de tout moi-même, nulle part il n’y aura pour moi douleur et labeur, et vivante sera ma vie toute pleine de toi. Mais maintenant, il y a lutte entre mes joies dignes de larmes et les tristesses dignes de joie ; et de quel côté se tient la victoire, je ne sais. Il y a lutte entre mes tristesses mauvaises et les bonnes joies ; et de quel côté se tient la victoire, je ne sais.
Ah ! malheureux ! Seigneur, aie pitié de moi Ah ! Malheureux ! Voici mes blessures, je ne les cache pas : tu es médecin, je suis malade ; tu es miséricorde, je suis misère. N’est-elle pas une épreuve, la vie humaine sur la terre ?
Et mon espérance est tout entière uniquement dans la grandeur immense de ta miséricorde. Donne ce que tu commandes et commande ce que tu veux.
Ô amour qui toujours brûles et jamais ne t’éteins, ô charité, mon Dieu, embrase-moi ![2]
[2] Confessions de St Augustin, livre 3 et 10 § 6, 10/ 27, 38-29, 40