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18H messe de « la paroisse invisible » du 30 mars

La femme adultère par Le Guerchin

            Bien chers amis,

Nous entrons dans notre troisième semaine de confinement… de retraite ? C’est vrai, nous n’avons jamais eu autant de temps pour nous préparer à Pâques !

En même temps, nous vivons des temps très difficiles avec tant de morts chaque jour, tant de souffrances et de peines! Le Seigneur est notre compagnon de vie mais aussi celui qui offre à toutes ces existences fauchées par l’épidémie, le salut et l’entrée dans la Maison du Père où il y a beaucoup de demeures. Il n’est pas venu pour nos petits bobos… Prions avec ferveur pour que tous ceux qui passent la mort où ils rencontrent le Christ, acceptent de le suivre dans le Royaume.

            Avec mon amitié.

Comment prier c'est ICI

 

Intentions de prière : nous prions toujours pour tous les malades et ceux qui sont morts, les personnels soignants, tous ceux qui assurent la vie de notre société (commerçants, force de l’ordre…). Nous demandons au Seigneur la grâce que l’épidémie cesse. Nous prions les uns pour les autres dans une grande amitié spirituelle.

- Prions pour tous ceux et celles, qui en plus du confinement doivent faire face à la violence de leur conjoint ou de leur parents.

- Prions pour notre chère Chantal, discrète sacristine de Notre-Dame de Bonsecours qui va vivre un long confinement dû au grave accident de santé qu’ele vient de faire. Que le Seigneur lui donne la force de supporter cette lourde épreuve.

- Prions pour tous les prêtres, catéchistes, fidèles qui partagent, expliquent, "décortiquent" la Parole, afin que ce confinement permette à chacun d'enrichir sa connaissance de Dieu, et le guide dans sa prière. 

 

La Parole de Dieu.                                   

Saint Jean 8/1-11

Nous lisons aujourd’hui comme Evangile, un texte étrange. « Cet épisode manque dans beaucoup de manuscrits grecs et beaucoup de versions. Il est ignoré des grands commentateurs grecs et de la plupart des latins. Quelques copistes l’insèrent à un autre endroit. C’est un texte canonique (= c’est-à-dire reconnu par toute l’Eglise indivise comme inspiré par Dieu) qui a été recueilli dans l’Evangile de Jean. Il n’est probablement pas de lui. Plusieurs mots employés sont étrangers à son vocabulaire. »[1]

Ce texte est très riche et nous allons le méditer.

 

v. 1 : Jésus a quitté le temple, est allé au Mont des Oliviers[2]: deux sens possibles. Ou bien il a passé la nuit dans la grotte des enseignements où il se tenait avec ses apôtres et disciples…ou bine il est allé à Béthanie chez Marthe et Marie, Béthanie est aussi sur le Mont mais de l‘autre côté.

v. 2 : Jésus est « dès l’aube » dans le temple, à enseigner assis comme un maître. Jésus ne participe à aucun sacrifice dans le Temple mais il a fait du temple un lieu d’enseignement public. [3]

v. 3 : les scribes[4] arrivent avec une femme surprise, au petit matin, en flagrant délit d’adultère. De cette femme nous ne savons rien.

v. 4 - 5 : Ils rappellent la loi concernant cette faute : la lapidation. Voir Lévitique 20/10…

v. 6 : le texte nous précise la rouerie qui est dans cette question apparemment innocente de l’application de la loi : si Jésus dit « lapidez-la » sa réputation de bonté et de miséricorde est fortement battue en brèche. S’il dit, « ne la lapidez pas » il désobéit à la Loi et il ne peut pas être le Messie attendu !

v. 7 : visiblement, Jésus les fait attendre pour la réponse ! Jésus écrit dans la poussière du sol en silence. Ils le pressent de répondre.

« L’important est non pas ce que Jésus traçait sur le sol ‑ et que l’Évangéliste ne nous rapporte pas ‑ mais le fait qu’il écrivait ; et l’on peut le comprendre de deux façons : ou bien Jésus, ostensiblement, traçait des signes avec son doigt comme certains griffonnent machinalement sur leur page quand une conférence ou une réunion les ennuie. Jésus dirait par là aux Pharisiens : votre affaire ne me concerne pas ; tout cela m’ennuie profondément, et je n’entrerai pas dans votre piège sordide ; ou bien, rien que par son geste d’écrire sur le sol, Jésus renverrait les Pharisiens à un texte sévère du prophète Jérémie : « Seigneur, espoir Israël, tous ceux qui t’abandonnent seront confondus, ceux qui se détournent de toi seront inscrits sur la terre, car ils t’ont abandonné, toi, la source des eaux vives !" (Jr 17,13) »[5]

La réponse de Jésus est : «  le sans péché parmi vous que, le premier, sur elle il jette pierre » et Jésus reprend par terre son écriture. Jésus donc en s’oppose pas à la loi du Lévitique mais il demande que celui qui l’applique soit, lui,  sans péché.

v. 8 : reconnaissons leur loyauté : ce qu’ayant entendu, ils sortent un à un en commençant par les plus vieux »… parce que les plus vieux sont plus pécheurs ou penchent plus facilement, par expérience, vers la miséricorde. Mais Jésus, en parlant ainsi veut les libérer, eux qui ne jurent que par l’application de la Loi et les ouvre au salut possible qu’il vient apporter : la Loi n’est applicable que si tous l’appliquent !

 

Jésus donne là un fort enseignement : Ce que Jésus veut faire comprendre à ses hommes qui accusent, c’est qu’ils ne doivent pas accuser, qu’ils ne doivent pas juger ni, a fortiori, condamner. C’est une illustration de l’enseignement du discours sur la montagne[6] : « Ne jugez pas, pour ne pas être jugés ; de la manière dont vous jugez, vous serez jugés ; de la mesure dont vous mesurez, on vous mesurera. Quoi ! tu regardes la paille dans l’œil de ton frère ; et la poutre qui est dans ton œil, tu ne la remarques pas ? Ou encore : Comment vas-tu dire à ton frère : “Laisse-moi enlever la paille de ton œil”, alors qu’il y a une poutre dans ton œil à toi ? Hypocrite ! Enlève d’abord la poutre de ton œil ; alors tu verras clair pour enlever la paille qui est dans l’œil de ton frère. » ou de l’adage qui résume tout : « soyez miséricordieux comme votre  Père des cieux est miséricordieux. »

v. 9 : Jésus reste seul sur l’esplanade avec la femme «  au milieu » … des disciples qui écoutaient Jésus auparavant et étaient restés et avaient donc assisté à la question et à la réponse.

v. 10 : Jésus s’adresse à la femme.

    - où sont - ils ? Pas un ne t’a condamnée ?

    - devant sa réponse « Pas un Seigneur » Jésus poursuit : « Moi non plus je ne te condamne pas ». Il ne lui dit pas « je te pardonne ». On peut se rappeler l’exigence de Jésus sur ce sujet de l’adultère[7] : « Vous avez appris qu’il a été dit : Tu ne commettras pas d’adultère. Eh bien ! moi, je vous dis : Tout homme qui regarde une femme avec convoitise a déjà commis l’adultère avec elle dans son cœur. »

    Et il ajoute : « Va » et ce va » de Jésus à la femme est semblable au « déliez-le et laissez-le aller » de l’épisode de la résurrection de Lazare[8]. La femme est délivrée du tombeau dans lequel elle s’était enfermée par son péché et où on voulait l’enfermer par une condamnation à mort.

Mais aussitôt il ajoute un appel au changement de vie : « de cet instant, ne pèche plus ! On notera le « dès cet instant » qui montre sa désapprobation de l’attitude adultère de la femme dont il faut qu’elle sorte aussitôt.

 

Et nous ?

 

            - Prions pour tous ceux qui commettent ce péché et font souffrir autour d’eux les conjoints malmenés. Qu’ils reconnaissent à la fois l’enfermement dans lequel ils sont et la douleur qu’ils causent.

 

            - Prions aussi pour nous « adultère à Dieu » si souvent quand Celui qui devrait combler notre cœur nous lasse et nous conduit ailleurs. « Seigneur je n’ose pas vous dire que je vous aime plus que tout. Quand de si pauvres joies m’attirent et m’abandonnent loin de vous. Vous seul mon Dieu deviez combler le cœur  votre enfant. »

 

            - Demandons aussi au Seigneur de nous apprendre à ne pas juger et condamner hâtivement, sans savoir, sans chercher à savoir. Si notre frère doit être corrigé ce n’est certainement pas par condamnation ni jugement public et à l’emporte pièce.

 

La scène peinte par Le Titien

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[1] Sœur Jeanne d’Arc. Ch 8 note introductrice au chapitre.

[2] Jean n’en parle nulle part ailleurs ! par exemple

[3] St Luc le dit aussi en 21/37-38

[4] scribes : jamais dans St Jean mais très souvent dans les synoptiques.

[5] Fr. Jean-Christian Lévêque, o.c.d.

[6] Saint Matthieu 7/1-6

[7] idem 5/27-28

[8]  Saint Jean 11,44

 

Commentaires

  • Ce soir , oraison de sécheresse qui traîne en longueur .Du mal à rassembler 2 idées ,distractions et rêvasseries nombreuses...rester vraie surtout, accepter cet état de fait, l'offrir...Je garde précieusement les 2 pensées de foi qui surgissent tour à tour :
    "Garde mon âme dans la paix , près de toi Seigneur"!
    Et un morceau d'1 psaume :"je n'ai pas de pensées ni de désirs qui me dépassent, mais je garde mon âme égale et silencieuse comme celle d' un tout petit enfant près de sa mère."
    J'offre ce temps de prière difficile pour les parents d'enfants ou d'ados à la maison, qui donneraient chers pour pouvoir se payer une tranche revitalisante de silence et de solitude.
    Pour les femmes battues et les enfants abusés .Pour les familles démunies dans des logements précaires.
    Seigneur, merci pour tes bienfaits , pour ta Vie donnée qui jaillit de ton côté.

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