18H messe de « la paroisse invisible » 7 avril - Mardi Saint

            Bien chers amis,

            Nous entrons chaque jour un peu plus profondément dans l’intimité du Seigneur ; nous sommes aussi témoins des discussions dans le groupe des apôtres et nous découvrons qu’un va trahir le maître. La fuite, le reniement de l’un, la trahison de l’autre, l’incrédulité des hommes …tout cela fait partie du mystère du Christ. L’Evangile ne nous cache rien des misères humaines, en parle avec discrétion mais sans excuser. Nous sommes nous aussi de misérables disciples.

            Avec mon amitié.

 

Intentions de prière : nous prions toujours pour tous les malades et ceux qui sont morts, les personnels soignants, tous ceux qui assurent la vie de notre société (commerçants, force de l’ordre…). Nous demandons au Seigneur la grâce que l’épidémie cesse. Nous prions les uns pour les autres dans une grande amitié spirituelle.

 

Intentions de prière

- L’enfance maltraitée, de tous âges, rencontrée dans tous les milieux sociaux, et dont le nombre dépasse celui des femmes battues. Les lésions, physiques et psychologiques sont très souvent irréversibles.

 - Le peuple chrétien du monde entier qui va fêter Pâques seul ou isolé mais dans la joie de la résurrection. Quel contraste entre la mort de ce monde que nous vivons en ce moment et l'espérance attendue avec certitude!

- Mon papa qui aurait eu 100 ans aujourd'hui et qui est parti trop tôt à 67 ans.

- De la part de l’équipe de préparation au mariage : Prions pour tous les futurs mariés que nous n’avons pas pu rencontrer cette année 
Que la foi les guide 
dans leur choix !

 

La Parole de Dieu : Saint Jean 13/21-38 (Jean 13, 21-33.36-38)

 

- v 21 : commence la terrible scène de l’annonce de la trahison. Jésus est troublé comme devant Marie à Béthanie devant la mort de Lazare (11,33) et devant les Grecs  (12,27) quand il avait compris l’imminence de l’Heure et de sa propre mort. Jésus est troublé en voyant de près sa propre mort en la personne de son disciple traître, il pressent tout le malheur de cette trahison pour Judas qu’il aimait et qu’il avait choisi. Le trouble est en esprit, ce qui veut sans doute souligner la profondeur du trouble.

 

- v 22-25 : St Jean note la perplexité des apôtres (ils sont atterrés dans les synoptiques); ici « perplexes ».. devant la Parole de Jésus, l’annonce d’une « trahison »… par un des leurs … Et tout de suite, face au disciple traître, Jean campe auprès du Seigneur le disciple bien aimé ! Il représente le disciple idéal, le plus aimé de Jésus et le plus proche de lui, sur son cœur, sur sa poitrine ( position possible car on mange couché; Jean est donc à droite de Jésus) : position notée 2 fois ( v 23: tout contre Jésus et v 25: sur la poitrine de Jésus, mot à mot dans le sein de Jésus: cf le Fils dans le sein du Père dans le prologue !).  « Jean  se met par là en un rapport tout autre avec le Seigneur que le reste des disciples. (C’est la première fois qu’il le fait dans son évangile).Les autres sont encore entièrement occupés d’eux-mêmes, enfermés dans leur sphère....Jean par contre s’appuie sur la poitrine du Seigneur. Il y est à l’abri...Il ne sait qu’un chose et la sent de toute son âme: le Seigneur l’aime et il se laisse aimer par le Seigneur. C’est l’unique sens de sa vie; c’est son ministère. [1]…Ce que Jean représente de façon exemplaire, c’est l’abandon total dans l’amour, le repos dans l’amour, dans un amour qui ne se préoccupe plus uniquement d’agir ou d’exiger mais qui pour une fois n’est qu’amour et repose comme amour. »  Et Jean intervient sur la demande de Pierre: « L’amour seul a le droit d’interroger le Seigneur. Car celui qui n’aime pas,  n’a pas accès au Seigneur et n’a ni volonté ni la charge de l’interroger. »

            Voilà les deux hommes – Pierre et Jean - mis ensemble pour la première fois. Pourquoi ? « La question que Jean posera au Seigneur le sera au nom et sur ordre de l’Eglise. L’Eglise ministérielle n’interroge pas d’elle-même, elle fait plutôt interroger. Elle fait prier à certaines intentions...Elle confie cette tâche à ceux qui aiment. Tout ce que l’Eglise veut obtenir de Dieu passe toujours par l’amour. Même pour les choses les plus officielles, un concile, une défénition, il faut l’entremise de l’amour. » Ces deux hommes sont intimes: Pierre ne parle pas; un signe suffit pour que Jean comprenne et s’exécute.

 

- v 26 : La réponse de Jésus est un geste prophétique.  Jésus continue de manifester beaucoup de prévenance pour Judas comme si un dernier acte d’amitié pouvait l’empêcher in extremis de commettre cette trahison.

 

- v 27: Judas est donc possédé. Si Satan entre en lui après la bouchée ce n’est pas que Jésus lui donne Satan mais c’est Jésus qui fixe le moment où l’Adversaire peut agir. Il est souverain. D’ailleurs la parole froide « ce que tu as à faire... »  accompagne le geste.

 

- v 28-29 : un commentaire de St Jean. Les apôtres sont comme dans un brouillard ! Quelque chose pour la fête ou aumône: tout va ensemble ; on faisait une aumône pour la fête !

 

- v 30 : Quelle chute ! Quelle concision, et la mention de la nuit. Du grand art ! «  c’est votre heure dit Jésus en Luc 22,53, c’est le pouvoir des ténèbres ». St Augustin note: « Judas lui-même était nuit ».

 

v 31-32 : Comme une allégresse, comme une victoire, solennelle car le maître abandonne le «  je » pour parler de lui à la troisième personne, «  le Fils de l’homme » dans la ligne de Daniel 7 et par la cascade des « glorifier » (5):  Jésus voit de suite tout l’accomplissement de la Pâque. On songe à St Luc: « je suis venu allumer un feu sur la terre et comme je voudrais qu’il brûle ». Jésus voit la mort derrière lui: v 31 le verbe « glorifier » est au passé.

 

         Nous quittons pour quelques versets le découpage liturgique.

 

- v. 33-35 : Notons la tendresse du mot: « petits enfants ». Le thème commente ensuite la belle expression : l’amour mutuel  comme signe de l’appartenance à Jésus.

            Mais l’accalmie est de courte durée;  Jésus revient vite au drame de la passion avec l’annonce du reniement de Pierre.

 

- v. 36 : Pierre a pressenti, dans les mots de Jésus  (v. 33) un départ; il demande la destination. La réponse de Jésus est énigmatique.

 

- v. 37 : Pierre insiste, il veut  suivre «  à présent » et il annonce son désir de donner sa vie pour le Christ.

- v. 38: Jésus répond froidement en annonçant à Pierre son reniement; le Seigneur dit toujours la vérité pour que l’homme se détermine ; Pierre doit penser qu’il n’est pas capable de ce péché ! Et il a raison : un jour Pierre donnera sa vie pour Jésus. Mais maintenant c’est trop tôt ! Il lui faudra la grâce qui viendra de la Croix du Christ.

 Le climat s’alourdit. On comprend que le v 1 du chapitre 14 soit : «  que votre cœur ne se trouble pas ! »

 

 

TOUS MES AMIS M’ONT DELAISSE :

JE N’AI PAS DETOURNE MON VISAGE

DE CEUX QUI ME FRAPPAIENT.

 

« Je frapperai le Pasteur et les brebis seront dispersées. » Zacharie 13/7

« Le Bon Pasteur donne sa vie pour ses brebis

et nul ne peut les arracher de sa main. » Jean 10/11 et 28

 

« Avant que le coq n’ait chanté, tu m’auras renié trois fois, Pierre. Jean 13/38

J’ai prié pour que ta foi ne défaille pas.

Quand tu seras revenu, affermis tes frères ». Luc 22/32

 

 

[1] Adrienne von Speyr Commentaire de St Jean  p 6, 63, 64 et 65