Jeudi Saint - Prière du matin

Toute la méditation de ce matin est centrée sur l’épître de ce jour  tirée de St Paul aux Corinthiens. Il leur parle de l’eucharistie, comme il l’ a reçue lui-même à son baptême dans la communauté chrétienne de Damas en 34 ou 36 de notre ère. On ne peut pas être plus près des événements que nous fêtons en ces jours.

Ce soir, en plus de la messe, une courte veillée vous sera proposée.

 

VOICI LE PAIN QUI DONNE LA VIE

LE PAIN VIVANT DESCENDU DU CIEL

IL A PRIS CHAIR DE LA VIERGE MARIE

DE LA MERE DES VIVANTS

Le Christ Nouvel Adam a livré sa vie

Marie Eve nouvelle a porté en son sein le Dieu qui ressuscite

Recevons en notre chair le pain de  l’immortalité

 

Le Christ nouvel Isaac offre sa vie en sacrifice

Et Marie par sa foi voit mourir le Fils unique

Et voit jaillir l’Eau et le Sang qui font vivre l’Eglise.

 

Le Christ nouveau Moïse a rassasié son peuple de la manne

Et Marie  a entonné le chant de sa victoire

Le Seigneur a comblé ceux qui ont faim de son Amour.

 

Le Christ a invité son peuple aux noces de sa Pâque

Il est la Vigne véritable qui sera foulée au pressoir de la Croix

Et Marie à Cana implore pour nous la joie du Vin  Nouveau.

 

Le Christ est mis à mort en dehors de Jérusalem

Et Marie fille d‘Israël marche avec lui vers le Calvaire

Quand il sera élevé de terre, il attirera tout à Lui.

 

Lecture de la première lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens 11/23-26

            « Frères, moi, Paul, j’ai moi-même reçu ce qui vient du Seigneur et je vous l’ai transmis : 
la nuit où il était livré,
 le Seigneur Jésus prit du pain,
 puis, ayant rendu grâce,
 il le rompit, et dit :
 « Ceci est mon corps, qui est pour vous.
 Faites cela en mémoire de moi. » 
Après le repas, il fit de même avec la coupe en disant :
 « Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang.
 Chaque fois que vous en boirez,
 faites cela en mémoire de moi. » Ainsi donc, chaque fois que vous mangez ce pain
 et que vous buvez cette coupe, vous proclamez la mort du Seigneur, 
jusqu’à ce qu’il vienne. »

– Parole du Seigneur.

 

CHAQUE FOIS QUE NOUS MANGEONS CE PAIN

ET BUVONS A CETTE COUPE

NOUS ANNONÇONS LA MORT DU SEIGNEUR

JUSQU’A CE QU’IL VIENNE.

 

 

Le pain que  nous rompons est communion au Corps du Christ

La coupe de bénédiction que nous bénissons est communion au Sang du Christ.

 

Nous formons un même Corps, nous qui avons part au même Pain.

Nous avons été baptisés en un Seul Esprit pour ne plus former qu’un seul Corps.

 

Commentaire

            Au printemps 56, St Paul adresse sa première lettre aux Corinthiens dont nous venons de lire un extrait. Nous sommes donc 25 ans après les événements de Pâque et 20 ans après la rencontre du Christ que fait Paul sur le chemin de Damas, son instruction et son baptême par Ananie.

 

            L’extrait que nous avons lu nous rapporte ce que Paul a reçu  de l’Eglise de Damas quand il a été baptisé en 34 ou 36. On ne lit pas sans émotion ce texte : « j’ai moi-même reçu ce qui vient du Seigneur et je vous l‘ai transmis : la nuit où il était livré, le Seigneur prit du pain… » St Paul qui veut corriger les corinthiens irrespectueux du « repas du Seigneur », leur avec solennité d’où viennent les rites de ce repas eucharistique qu’ils pratiquent : Paul a reçu cela de l’Eglise de Damas qui le tenait du Seigneur ! Et nous sommes 4 ou 6 ans après les événements ! Voilà comment en 36 on célébrait l’eucharistie à Damas et comment nous faisons aujourd’hui ! Il n’y a pas encore d’Evangile écrit, l’Eglise annonce le mystère de Pâques, baptise et célèbre l’eucharistie ! Ce geste eucharistique que nous célébrons, nous met en communion avec les chrétiens de Damas, 4 ou 6 années après la Résurrection du Seigneur !

 

            Nous avons tout exprimé : le pain, c’est son Corps livré pour nous, le vin c’est son  Sang versé pour nous, c’est l’Alliance Nouvelle. Chaque fois que nous faisons « cela », nous sommes en communion (c’est le sens de mémorial) avec LUI.

         Et nous avons même le chant que nous prenons après la consécration : nous rappelons l’événement pascal unique : « sa mort, sa présence actuelle de ressuscité sous le signe du pain et du vin, et sa venue dans la gloire. »

 

            Un peu plus avant dans la même lettre, au chapitre 10/16-17, Paul a écrit ce que nous avons chanté plus haut : «La coupe de bénédiction que nous bénissons, n’est-elle pas communion au sang du Christ ? Le pain que nous rompons, n’est-il pas communion au corps du Christ ? Puisqu’il y a un seul pain, la multitude que nous sommes est un seul corps, car nous avons tous part à un seul pain. » Ces paroles affirment déjà le lien très profond qui unit Eucharistie et Eglise : un même pain donné, une seul coupe donnée sont la source de la communion au Christ mais aussi, dans le même mouvement, la source de l’Unité du Corps qu’est l’Eglise.

 

            On découvre le don précieux de l’Eucharistie ! Et notre manque actuel doit aviver en nous le désir de la communion eucharistique dans toute son ampleur si bien montrée dans ces quelques lignes si anciennes  de St Paul qui les a reçues des chrétiens de Damas !

Notre désir doit rejoindre maladroitement celui que Jésus déclarait au commencement de la Cène chez St Luc :

 

J’AI DESIRE D’UN GRAND DESIR

MANGER CETTE PÂQUE AVEC VOUS

AVANT DE SOUFFRIR

 

 

Souviens-toi de nous Seigneur dans ton Royaume
toi qui as dit à tes disciples :

Allez préparer la Pâque afin que nous la mangions.
A l’entrée de la ville, vous rencontrez un homme portant une cruche
Suivez-le dans la maison où il entrera.

 

Souviens-toi de nous Seigneur dans ton Royaume
toi qui nous invites au festin de l’Agneau :

Voici que le temps est proche !
Où est la salle du festin où je pourrai manger la Pâque avec vous mes disciples ?
Bien heureux les invités au Festin de l’Agneau.

 

Souviens-toi de nous Seigneur dans ton Royaume
au soir de ta Pâque, tu annonces ta mort :

Je ne boirai plus du fruit de la vigne, je ne mangerai plus la Pâque
Jusqu’à ce qu’elle soit accomplie dans la Royaume de Dieu :
Voici que mon Heure est venue de passer de ce monde au Père.

 

Souviens-toi de nous Seigneur dans ton Royaume
toi qui  pris le pain et le bénis en disant :

Prenez et mangez en tous ! Ceci est mon Corps livré pour vous
Le pain que je vous donnerai, c’est ma chair pour la Vie du monde.

 

Souviens-toi de nous Seigneur dans ton Royaume
toi qui as pris la coupe et la bénis en disant :

Prenez et buvez en tous ! Ceci est la coupe de mon Sang,
Le Sang de  l’Alliance nouvelle et éternelle
Le Sang versé pour tous en rémission des péchés.