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Mardi de Pâques - Soir

L’Agneau comme immolé – expression de l’Apocalypse – nous regarde du Haut des Cieux entouré des Anges dans le flamboiement des mosaïques. Douce et bienheureuse Vision de Paix !

Quelle soit votre joie ce soir !

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L’Agneau comme Immolé. Ravenne. Photo Martine Boiché

 

HYMNE

 

Invités au repas de l’Agneau
revêtus de nos robes blanches
après avoir passé la mer rouge,
chantons au Christ notre Chef.

 

La strophe suivante s’inspire profondément de St Paul : celui qui est notre Pâque – notre passage de la mort à la vie, de la vie sans Dieu à la vie en Dieu, c’est le Christ. 1 Co 5/8
Du coup il est le Véritable Agneau immolé : là nous sommes chez St Jean qui dans l’Apocalypse montre toujours le Christ « en Agneau comme immolé » c’est-à-dire toujours vivant mais gardant les marques de la mort. Apo. 5/6
Azyme – c’est-à-dire sans levain – interprété par St Paul comme une vie pure et droite sans mensonge. 1 Co. 5/7
C’est sa chair livrée… c’est un écho du discours sur le Pain de Vie.  Jean 6

C’est le Christ qui est notre Pâque,
qui est l’agneau immolé ;
azyme de sincérité,
c’est sa chair qui est livrée.

On parle dans l’Ancien Testament de la victime offerte. Pour nous c’est le Christ dans son offrande volontaire sur la Croix ; Le second verset évoque la descente aux enfers – évoquée déjà ce matin - et les portes des enfers brisées par le Christ comme dans les icônes. Le peuple captif des morts depuis Adam est libéré.

 

O victime vraiment digne
brisant la porte des enfers :
le peuple captif est racheté,
les biens de la vie sont rendus.

 

Gloire à Vous, Seigneur,
ressuscité d’entre les morts ;
avec le Père et l’Esprit bienfaisant,
dans les siècles éternels.
Ainsi soit-il.

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 20, 11-18

En ce temps-là,
 Marie Madeleine se tenait près du tombeau,
 au-dehors, tout en pleurs.
 Et en pleurant,
 elle se pencha vers le tombeau.
 Elle aperçoit deux anges vêtus de blanc,
 assis l’un à la tête et l’autre aux pieds, 
au Lieu où avait reposé le corps de Jésus.
 Ils lui demandent :
« Femme, pourquoi pleures-tu ? »
Elle leur répond :
« On a enlevé mon Seigneur et je ne sais pas où on l’a déposé. »
Ayant dit cela, elle se retourna ; elle aperçoit Jésus qui se tenait là, 
mais elle ne savait pas que c’était Jésus.
 Jésus lui dit :
«Femme, pourquoi pleures-tu ?
Qui cherches-tu ? »
Le prenant pour le jardinier, elle lui répond :


« Si c’est toi qui l’as emporté,
 dis-moi où tu l’as déposé 
et moi, j’irai le prendre. »


            Jésus lui dit alors :
« Marie ! »
S’étant retournée, elle lui dit en hébreu:
« Rabbouni » c’est-à-dire : Maître.
 Jésus reprend :
« Ne me retiens pas car je ne suis pas encore monté vers le Père.
 Va trouver mes frères pour leur dire
 que je monte vers mon Père et votre Père,
 vers mon Dieu et votre Dieu. »
Marie Madeleine s’en va donc annoncer aux disciples :« J’ai vu le Seigneur ! »,
et elle raconta ce qu’il lui avait dit.

– Acclamons la Parole de Dieu.

 

 

Commentaire

 

v. 11-12 : Marie est venue chercher les apôtres... mais se soucie peu de ce qu’ils font. Elle est dehors et elle pleure. Elle est toute en elle, enfermée dans sa douleur, enfermée dans la mort ... si bien qu’elle voit les deux anges sans les voir. Elle n’en est pas surprise... c’est comme si elle ne les voyait pas, ce sont eux qui lui adressent la parole ! Les deux anges sont à chaque extrémité de la tablette de pierre sur laquelle avait été déposé le corps de Jésus comme les séraphins sur l’Arche d’Alliance et le propitiatoire.

            Marie cherche: on songe à ce passage de l’Ecriture Sg 6/12: « La Sagesse est brillante, elle ne se flétrit pas. Elle se laisse facilement VOIR par ceux qui l’aiment, elle se laisse trouver par ceux qui la cherchent. »

 

v. 13 : Les Anges lui demandent la raison de ses larmes, sans reproche. Et elle s’en tient à son idée d’enlèvement.

 

v. 14 : d’un simple mouvement qu’elle fait pour se détourner du tombeau vers lequel elle était penchée, elle voit Jésus. Nous pensons à ce passage : Cant des Cant. 3/4: « à peine les (les gardes) avais-je dépassés, j’ai trouvé celui que mon coeur aime. »... mais, ici, Marie ne le voit pas.

 

v. 15 : Alors Jésus parle... il part des larmes, comme les anges, sans reproche avec beaucoup de douceur. Et Marie de rester dans son idée : il y a un enlèvement ; et tout à coup, cet homme est le jardinier !... où l’as-tu mis ? « Le Jardinier » comme le 1er Adam...qui devait garder et cultiver le jardin. On est toujours dans un « jardin » … du paradis ou  du Cantique des Cantiques.

            Quel long quiproquo ! Jésus tarde à se découvrir. Pourquoi ?

Le cœur de Marie Madeleine n’était pas prêt. Le Seigneur lui laisse le temps... temps de la douleur de son départ et du deuil; temps de dire sa peine...d’exprimer son amour même si c’est vers quelqu’un qu’elle croit mort et absent, de buter interminablement sur l’explication qu’elle donne... en un mot,  le temps que s’éveille la foi !

 

v . 16 : Cette foi, c’est le 2ème retournement, celui qui s’opère dans le cœur de Marie quand le Seigneur l’appelle par son nom.

            Le nom: le Bon Pasteur a dit Jésus, connaît ses brebis par leur nom. (Jean 10/3. Voir aussi Isaïe 43/1ss. ... « Je t’ai appelé par ton Nom, Tu es à moi...et je t’aime. » Il faut donc le deuil de l’absence (Jésus ne sera plus comme avant), une longue recherche douloureuse du Maître avant de le retrouver....quand lui veut. La vision n’est jamais immédiate, et jamais sans la foi.

La réponse de Marie Madeleine est celle de la foi (rabbi) et de la tendresse émerveillée ((Rabbouni).

 

v. 17 : mais il y a encore un pas à faire : celui de ne plus toucher le Maître de l’extérieur comme avant. Celui d’un rapport nouveau avec le Ressuscité.

            Plusieurs sens possibles  pour comprendre la réponse de Jésus :

            * Elle rencontre le Seigneur « qui n’est pas encore monté vers le Père ». Sens ? Elle rencontre le Christ « en train de ressusciter » : et elle doit y consentir en ne le retenant pas (Jean 20/17), en le laissant aller comme la Vierge a consenti à laisser l’ombre de l’Esprit faire son œuvre en elle… ou comme Marie l’avait déjà fait à Béthanie en versant le parfum, geste d’amour, d’accord d’avance avec ce que ferait le Seigneur. (Jean 11).

 

            « Marie est essentiellement celle qui, le regard fixe, cherche le disparu, se penche sur le tombeau vide où il devrait être ; les anges rayonnants qui sont assis où reposait le corps de Jésus, l’un à la tête, l’autre aux pieds (comme sur l’arche d’alliance et le propitiatoire) prononcent sans parole un discours éloquent : ils donnent la mesure du vide en rendant visible la gloire qui en émane indirectement, en eux, le Disparu est présent d’une manière indicible. »[1]

 

  • Ou bien Marie Madeleine s’est précipitée aux pieds de Jésus, excessive comme toujours et Jésus lui apprend la différence... On ne peut plus toucher le maître par la sensibilité et par les sens comme durant la vie terrestre... De plus Marie doit perdre sa possessivité : c’est une étape capitale dans la vie spirituelle. A un moment, le Seigneur demande un pas : il s’agit de ne plus rien posséder, ni soi-même, ni les autres, ni lui-même. Il faut une remise totale au Seigneur pour se recevoir vraiment totalement de Lui, et de Lui seul…

 

  • Ou bien encore, son retournement la renvoie aussi aux disciples, à l’Eglise. Marie reçoit une mission : annoncer la résurrection du Seigneur aux disciples que pour la 1ère fois, il les appelle « ses frères » ( Serviteur... amis... frères: tout l’itinéraire spirituel des disciples, l’entré dans l’intimité du Maître.)...  tout en maintenant la distinction « mon Père et votre Père... » En effet, Il demeure l’UNIQUE même si nous sommes fils.... « mon Dieu et votre Dieu ». C’est la prééminence trinitaire du Père sur le Fils ( Jean 14/28 « le Père est plus grand que moi »). « Le Père est de façon absolument unique le « Dieu de Jésus Christ ».[2] On peut aussi y voir une allusion au Psaume 88/27: « Ce Juste m’appellera: Toi Mon Père, Mon Dieu et le Rocher de mon salut. » et au v 28 : « J’en ferai l’aîné, le Très Haut sur tous les rois de la terre. » , thème que reprendra St Paul dans les  Romains 8/29-30 = Jésus «  l’aîné d’une multitude de frères »

 

            Marie, l’envoyée par Jésus, ; est la première évangéliste de la Résurrection, l’  « APOSTOLA APOSTOLORUM » comme l’appellera St Thomas d’Aquin, « l’Apôtre des Apôtres ».

 

 

[1] Xavier-Léon Dufour op. cit. p. 288

[2] Arminjon  commentaire de St Jean 2ème tome p.160

 

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Bienheureux Fra Angelico Couvent San Marco de Florence. « Ne me retiens pas » 

Toute la sérénité et l’élégance d’un petit matin de printemps au Paradis.

 

 

 

CANTIQUE

Tiré du Cantique des Cantique chapitres 1et 2

 

« Qu’il me donne les baisers de sa bouche :
Meilleures que le vin sont tes amours !
Délice, l’odeur de tes parfums ;
Ton nom, un parfum qui s’épanche :
Ainsi t’aiment les jeunes filles
Entraîne-moi : à ta suite, courons !
Le roi m’a fait entrer en ses demeures.

 

En toi, notre fête et notre joie !
Nous redirons tes amours, meilleures que le vin :
Il est juste de t’aimer !

 

La voix de mon bien-aimé !
C’est lui, il vient…
Il bondit sur les montagnes,
Il court sur les collines,

 

Mon bien-aimé, pareil à la gazelle,
Au faon de la biche.
Le voici, c’est lui qui se tient derrière notre mur :
Il regarde aux fenêtres, guette par le treillage.

 

Il parle, mon bien-aimé, il me dit :
Lève-toi, mon amie, ma toute belle, et viens…
Vois, l’hiver s’en est allé,
Les pluies ont cessé, elles se sont enfuies.
Sur la terre apparaissent les fleurs,
Le temps des chansons est venu
Et la voix de la tourterelle s’entend sur notre terre.

 

Le figuier a formé ses premiers fruits,
La vigne fleurie exhale sa bonne odeur.
Lève-toi, mon amie, ma toute belle, et viens…

 

Ma colombe, dans les fentes du rocher,
Dans les retraites escarpées, que je voie ton visage,
Que j’entende ta voix ! Ta voix est douce,
Et ton visage, charmant.

 

En toi, notre fête et notre joie !
Nous redirons tes amours, meilleures que le vin :
Il est juste de t’aimer !

 

Mon bien-aimé est à moi,
Et moi, je suis à lui
Qui mène paître ses brebis parmi les lis. »

 

Parole du Seigneur

 

Regina coeli
 

Commentaires

  • Après un mois de confinement, merci Père, de continuer ces rendez-vous quotidiens, qui nous soutiennent et permettent de garder le lien, les uns avec les autres.
    Merci Père, pour les textes et le choix des illustrations, qui les accompagnent. Leur contemplation, en lien avec la Parole et vos commentaires, nourrit notre Prière.
    Merci également à Martine, pour les chants !

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