Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

MERCREDI SOIR de la 2ème SEMAINE de PÂQUES

Bien chers tous, 

Célébrons ensemble l’eucharistie du Seigneur en ayant dans le cœur tous nos frères et sœurs  qui souffrent de maladie, de faim, de désespoir, de tristesse inconsolable. Ayons aussi dans notre cœur tous les dirigeants politiques des pays qui doivent décider sans vraie certitude du bon choix

Et tous les scientifiques qui sont obligés d’avouer qu’ils ne savent pas grand chose sur ce qui nous afflige. Certains qui s’agitent tant, nous montrent à quel point ils sont déstabilisés… il y a si peu, certains se croyaient les maîtres de l’avenir du monde. Le retour à la réalité est parfois rude.

Bien à vous.

 

CHRIST Ô PAQUE NOUVELLE 
NOUS TE CHANTONS ALLELUIA
ALLELUIA ALLELUIA

C’est Toi l’agneau sans voix, Toi l’agneau égorgé 
C’est Toi qui es né de Marie, la Mère des Vivants

C’est Toi, qui pris du troupeau, fus conduit à l’immolation
C’est Toi qui le soir fus tué et de nuit enseveli.

La méditation sur l’Agneau continue. Elle a été commencée par St Paul qui écrit à la communauté de Corinthe : « Purifiez-vous donc des vieux ferments, et vous serez une pâte nouvelle, vous qui êtes le pain de la Pâque, celui qui n’a pas fermenté. Car notre agneau pascal a été immolé : c’est le Christ. » (1 Co. 5/7) St Paul reprend deux rites de la Pâque juive – pain azyme (= sans levain) et agneau pascal – et en fait une interprétation chrétienne : le pain azyme figure la vie chrétienne sans le ferment du péché « Ainsi, célébrons la Fête, non pas avec de vieux ferments, non pas avec ceux de la perversité et du vice, mais avec du pain non fermenté, celui de la droiture et de la vérité. » (1 Co. 5/8) et l’agneau pascal est remplacé par le Christ. Méliton de Sardes continue et développe ce que St Paul a commencé en suivant d’ailleurs des principes d’interprétation découverts et appliqués de manière habituelle par les rabbins. Nous sommes moins habitués en Occident à cette lecture qui a son origine dans la Bible elle-même. Et la liturgie, l’art de l’icône, de la fresque et de la miniature, l’utilise beaucoup jusqu’à la Renaissance.

Méliton file la métaphore : l’agneau est né de Marie, la Mère des Vivants – titre donné d’abord à Eve puis à Marie la Nouvelle Eve -, il a été pris du troupeau c’est-à-dire du peuple saint d’Israël, tué le soir – on force un peu car l’agneau était tué le soir de la veille de Pâque : ici Méliton prend comme heure de la mort de Jésus la décision de sa condamnation prise de nuit chez le Grand Prêtre.

 

C’est Toi qui sur le bois ne fus pas broyé
C’est Toi qui mis en terre ne fus pas corrompu
C’est Toi qui ressuscitas des morts
C’est Toi qui ressuscites l’homme du fond de son tombeau.

Et la comparaison continue : sur la croix aucun membre du Christ n’a été brisé, recommandation faite pour l’agneau pascal, on enterrait tout ce qui restait de l’agneau. Le reste est annonce du mystère simplement : la résurrection de Jésus inaugure la nôtre. Là encore, c’est du St Paul : « Nous proclamons que le Christ est ressuscité d’entre les morts ; alors, comment certains d’entre vous peuvent-ils affirmer qu’il n’y a pas de résurrection des morts ? S’il n’y a pas de résurrection des morts, le Christ non plus n’est pas ressuscité. Et si le Christ n’est pas ressuscité, notre proclamation est sans contenu, votre foi aussi est sans contenu. » (1 Co. 15/12-14)

 

Sans titre.png

Cathédrale de Laon.

 

On peut relire l’épitre du matin.

 

Psaume 33

DE TOUTES LEURS ÉPREUVES DIEU DÉLIVRE SES AMIS

Je bénirai le Seigneur en tout temps,
sa louange sans cesse à mes lèvres.
Je me glorifierai dans le Seigneur :
que les pauvres m'entendent et soient en fête !

Magnifiez avec moi le Seigneur,
exaltons tous ensemble son nom.
Je cherche le Seigneur, il me répond :
de toutes mes frayeurs, il me délivre.

Qui regarde vers lui resplendira,
sans ombre ni trouble au visage.
Un pauvre crie ; le Seigneur entend :
il le sauve de to
utes ses angoisses.

L'Ange du Seigneur campe à l'entour
pour libér
e
r ceux qui le craignent.
Goûtez et voyez : le Seigneur est bon !
Heureux qui trouve en lui son refuge ! 

 

Evidemment le psaume a été choisi pour le verset en brun ci-dessus dont la délivrance miraculeuse des apôtres est une illustration. Ce verset est préparé par ceux soulignés en noir, le psalmiste exprimant sa conviction de foi : nous sommes dans la main de Dieu qui prend soin de nous. Jésus déclare en Matthieu 10/29-31 : « Deux moineaux ne sont-ils pas vendus pour un sou ? Or, pas un seul ne tombe à terre sans que votre Père le veuille. Quant à vous, même les cheveux de votre tête sont tous comptés. Soyez donc sans crainte : vous valez bien plus qu’une multitude de moineaux » ou en Jean 10/27-29 : « Mes brebis écoutent ma voix ; moi, je les connais, et elles me suivent. Je leur donne la vie éternelle : jamais elles ne périront, et personne ne les arrachera de ma main. Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tout, et personne ne peut les arracher de la main du Père. »

 

Lecture de l’Evangile selon St Jean 3/16-21 (c'est ici)

 

Commentaire

 

Jésus a donc frappé d’étonnement Nicodème en lui affirmant qu’on entrait dans le Royaume de Dieu par une nouvelle naissance d’en Haut, de l’eau et de l’ Esprit Saint. Et il a même commencé à lui dévoiler la Présence et l’œuvre de l’Esprit Saint.

Puis Jésus a lié cette nouvelle naissance à la Croix, expliquant que le Fils de l’homme devait être élevé – il annonçait donc bien sa crucifixion alors qu’on aurait pu s’attendre à une mort par lapidation, mort des blasphémateurs – élevé comme le serpent de bronze du désert.

Puis Jésus poursuit son enseignement, sa méditation : c’est comme si Jésus – au moins dans les premiers versets 16-18 - contemplait ce qu’il dit, s’émerveille en même temps de ce qu’il révèle… il ne voit plus Nicodème, il est avec son Père dont il admire le Dessein qu’il énonce lentement.

 

v. 16-18 : « Dieu a tant aimé le monde … » Extraordinaire révélation de l’amour fou de Dieu pour les hommes… au point de donner son Fils Unique – Abraham et Isaac sont tout près - pour sauver le monde et non pas le juger. Jésus là tout à coup révèle le cœur du Père mais aussi le cœur du Fils et de l’Esprit Saint car l’amour est unique, UN. Et le but est que l’homme ne périsse pas  mais ait la Vie Eternelle, la Vie même de Dieu. Et cet amour est reçu en vérité par « quiconque croit. » Tout repose sur la foi ! Qui est un vértable choix de vie. Les versets suivants le précisent…

 

v. 18-21 : Cet acte de foi en Dieu – jet de soi-même en Dieu de tout notre être, adhérence à Lui de tout notre être, volonté même faillible de vivre avec Lui et selon Sa Parole dans la grâce, repentir spontané devant ses infidélités  - cet acte de foi libère du jugement !

 

Le jugement s’opère dans l’acte de foi, dans la volonté de croire au Fils qui sauve. Un partage s’opère donc entre les hommes en fonction de l’accueil ou du refus du Christ envoyé du Père.

Et cette foi illumine, fait la vérité sur les pensées, les actions, les relations, les actions. Venir à la lumière, s’exposer à la Lumière sauve, libère de la crainte. Ne pas venir à la lumière, c’est rester dans ses ténèbres, préférer ses ténèbres, ne pas vouloir voir en soi, rester dans la crainte /peur de Dieu et de sa lumière bienfaisante.

 

Le v. 21 laisse poindre cette confiance que ceux qui font le bien, sont déjà en communion avec Dieu secrètement et qu’ils tendent ainsi vers la rencontre plénière qui s’opère en Jésus son Fils. Tant pis pour les jansénistes ou protestants radicaux qui pensent que l’homme ne peut faire que du mal.

 

 

 

Extrait d’un sermon du Père Maurice Zundel en 1955 à Lausanne.
in Ton visage ma lumière, 90 sermons inédits MAME Paris 2011, p 149)

 

Il est certain que la Bonne Nouvelle de l’Evangile, ce n’est pas de nous promettre quelque chose que nous allons toucher, ce n’est pas d’être pour nous une consolation, un refuge, une espèce d’opium contre la douleur et contre la mort. C’est quelque chose d’immense, […] quelque chose qui s’adresse au plus haut de notre être intelligent et de notre cœur, quelque chose qui ne fait appel qu’à notre générosité.

Voilà, Dieu nous est livré, faites-en ce que vous voulez ! Dieu vous est livré ! Il risque tout. Vous pouvez Le tuer, Il est sans défense, vous pouvez Le crucifier : Il est sans appel. Il vous fait crédit… Tout est là.

[…]Il faut simplement regarder la Croix ! Et, devant la Croix qui est notre unique espérance, lire le Cœur de Dieu. Voilà ce qu’est Dieu ! Il n’est pas là une menace embusquée au milieu de votre chemin. Il est les deux bras liés de l’Amour que vous seuls pouvez délier. Car, s’Il doit ressusciter, Il ne le peut que dans votre vie, dans votre cœur et dans votre amour.

Alors, je n’ai pas besoin de m’occuper de mon destin, de l’Autre Vie. Il y a quelque chose de tellement plus brûlant aujourd’hui : il faut que je m’occupe de  cette Autre Vie dans la mienne, de cette Vie confiée à la mienne, de cette vie qui donne à mon existence sa véritable dimension : c’est une dimension de générosité. »

 

2.png

Ronchamp. Vitrail « étoile du matin »

Les commentaires sont fermés.