Mercredi Matin de la 3ème semaine de Pâques

Bien chers frères et sœurs du blog paroissial,

Avec toute l’Eglise, nous fêtons Sainte Catherine de Sienne (1347-1380) patronne l’Europe. Nous ne manquerons pas aujourd’hui de prier cette sainte si joyeusement et ardemment tonique, pour notre vieille Europe fatiguée et épuisée afin que Dieu la renouvelle et la rajeunisse pour lui permettre de faire face aux défis qui arrivent et même sont là.

Pour la continuité de notre lecture biblique, nous garderons les lectures du jour.

Bien à vous.

Le flash de la Résurrection

Chaque jour, une idée pour contempler cette réalité merveilleuse. 
A reprendre durant la journée, à assimiler pour pouvoir en parler à d’autres.

 

Il faut donc considérer les 40 Jours entre Pâques et Ascension comme des jours très importants pour notre foi. Ce temps ponctué par des rencontres et des repas avec le Christ Ressuscité ont permis aux apôtres d’être affermis dans la foi et d’entrer dans la grande compréhension de tout ce que Jésus a dit et a fait. Nos Evangiles sont le fruit du compagnonnage avec le Christ sur les routes de Palestine, expérience relue et comprise dans la lumière pascale sous la conduite de Jésus lui-même durant les 40 jours après Pâque. Vouloir retrouver une vie de Jésus « pure » de toute foi est une entreprise sans résultat ; on ne donne pas sa vie pour le résidu de Jésus qui reste du lavage rationaliste. Le Jésus de l’histoire est le Jésus de la foi disait Benoît XVI.

 

St Jean Chrysostome l’entrevoyait déjà au 4^ème siècle :

« Comment Douze hommes, des ignorants, ont-ils pu avoir l’idée d’une pareille entreprise – prêcher la Résurrection sur toute la terre – eux qui vivaient auprès des lacs, des fleuves et des déserts ? Eux qui n’avaient jamais fréquenté les villes et leurs assemblées, comment ont-ils pu songer à se mobiliser contre la terre entière ? Ils étaient craintifs et sans courage…Quand le Christ fut arrêté, après avoir fait d’innombrables miracles, la plupart s’enfuirent et celui qui était leur chef de file ne resta que pour le renier. Ces hommes étaient incapables de soutenir l’assaut des juifs quand le Christ était vivant. Et lorsqu’il fut mort et enseveli, alors qu’il n’était pas ressuscité, … d’où leur vient qu’ils se sont mobilisés contre la terre entière ? Est-ce qu’ils n’auraient pas dû se dire : il n’a pas été capable de se sauver lui-même et il nous protégerait ? Quand il était vivant, il n’a pas pu se défendre et maintenant qu’il est mort, il nous tiendrait la main ? Quand il était vivant, il n’a pu se soumettre aucune nation et nous allons convaincre la terre entière en proclamant son nom ? Comment ne serait-il pas déraisonnable, non pas même de le faire, mais seulement d’y penser ? La chose est évidente : s’ils ne l’avaient pas vu ressuscité et s’ils n’avaient pas eu la preuve de sa toute-puissance, ils n’auraient pas pris un risque pareil. »

 

GLOIRE A TOI SEIGNEUR RESSUSCITE
PAR TA LUMIERE TU DONNES LA VIE
ALLELUIA ALLELUIA

Quand se lève sur nous la beauté de Ta Pâque
Tu revêts Ton Eglise d’une robe aux couleurs éclatantes
Tu la rends pure et sainte par le bain du baptême
Voici la Demeure de Dieu parmi les hommes.

La robe « aux couleurs éclatantes » m’a intrigué ! Les couleurs éclatantes se trouvent sur la robe du Grand Prêtre et, surtout me semble-t-il, sur les tentures de la Tente de la Rencontre dans le désert (Ex 26) : je crois que c’est là qu’il faut chercher l’allusion pour 2 raisons : la 1^ère est que c’est la seule référence avec « couleurs » au pluriel et la 2^ème raison, c’est le dernier verset, l’Eglise est la Demeure parmi les hommes.

 

Quand se lève sur nous le signe de Ta Pâque
Lorsque Tu romps le Pain et fais de nous Ton Corps
Nous annonçons Ta mort attendant que Tu Viennes
Dans l’Esprit nous chantons « Viens Seigneur Jésus » !

C’est l’Eucharistie qui fait de nous communautairement le Corps du Christ. Mais cette célébration est aussi une annonce : on rappelle la mort du Ressuscité et en le faisant, on se tourne vers sa venue Glorieuse qu’on attend. Il vaut mieux dire « Venue Glorieuse » que « Retour » car « retour » laisserait supposer que Jésus est absent de nous alors qu’au contraire il est toujours avec nous, mais invisible. Nous attendons donc sa Venue…visible, glorieuse.

 

 

Lecture du livre des Actes des Apôtres 8/1-8, c'est ici

 

Commentaire

 

- v. 1 : La mort violente d’Etienne provoque une persécution de l’Eglise de Jérusalem. Nous sommes en 36. La paix a été de courte durée ! Mais dès ce 1^er verset, St Luc en écrivant « Eglise de Jérusalem » pour la 1^ère fois – en localisant l’Eglise - nous laisse entrevoir tout de suite que d’autres Eglises vont exister, ailleurs.

« Tous se dispersèrent en Judée et en Samarie, sauf les apôtres. » Etienne trouvait l’Eglise de Jérusalem trop confinée – sans jeu de mots – dans le monde juif, il voulait lancer l’Eglise hors du Temple selon la volonté de Jésus… sa mort indirectement par la persécution, obtient ce qu’il désirait. L’Evangile est sur les routes !

 

- v. 2 : On ensevelit Etienne et on perdit la trace de ce tombeau. 

Entre le 3 et le 20 décembre de l’an 415,  Lucien, prêtre du diocèse de Jérusalem, en poste à Caphargamala – aujourd’hui Beit Gemal ou Jemmala - eut trois apparitions successives de Gamaliel lui enjoignant de faire des recherches pour découvrir la sépulture où il était enterré, avec son fils Abibas mort prématurément, Nicodème, grand notable comme lui converti au Christ en secret mais surtout avec Étienne le Protomartyr dont il avait pieusement recueilli les restes, après la lapidation.

Lucien résista beaucoup intérieurement, mais il finit par en parler à l’évêque Jean de Jérusalem. L’évêque ordonna que l’on fouillât au lieu révélé dans le songe. Après quelques temps, la quadruple sépulture fut retrouvée.

À l’ouverture du cercueil d’Étienne, un parfum céleste se répandit et soixante-treize malades du village furent guéris. Ses reliques furent alors transférées dans la liesse jusqu’au Mont Sion…Un demi-siècle plus tard, le 15 janvier 460, la puissante impératrice Eudoxie participa à la dédicace d’une nouvelle église dédiée au Protomartyr, qu’elle avait fait construire à l’emplacement de notre actuelle basilique, et où elle fut inhumée quelques mois après. La basilique fut par la suite ruinée, lors du sac de la ville par les Perses. Quinze siècles passèrent.

Une fois la Basilique relevée, les Frères Dominicains eurent à cœur d’y faire refleurir la dévotion pour Saint Étienne, interrompue depuis le sac de l’édifice lors de l’invasion Perse. Au bout de quelques années, ils recevaient d’insignes reliques du Protomartyr.

 

- v. 3 : On nous donne des renseignements sur Saul dont on suit les péripéties de la vie maintenant. Ce n’est guère glorieux pour lui : il en sera profondément meurtri durant toute sa vie mais il est « persécuteur de l’Eglise », avec passion… mais sait-il vivre autrement que passionné dans tout ce qu’il fait ?

 

- v. 4 : mais malgré la violence paulienne, Luc écrit paisiblement le v. 3… On n’arrête pas la Parole de Dieu …dira Paul mais plus tard !

 

- v. 5 : nous voilà parti avec Philippe le diacre, une des grandes figures du temps. Et nous sommes sur la route qui monte vers le Nord, la Samarie. « Une ville de Samarie », ce peut être Sychar de la Samaritaine  ou « La ville de Samarie » comme ont certains manuscrits et ce serait alors Sébaste, non loin de Sychar, la ville construite magnifiquement par Hérode le Grand. Et là, Philippe annonce le Christ, Messie que les Samaritains attendaient aussi.

 

- v. 6-7 : Grand enthousiasme…des miracles, des guérisons et des expulsions des démons. Tous les signes de l’arrivée du Règne de Dieu. 

 

- v . 8 : Et dernier signe pascal : « la grande joie des habitants » ! Pâques est arrivée en Samarie : victoire sur la mal, rétablissement de la dignité de l’homme et grande joie !

 

Vestiges actuels du Temple d’Auguste à Samarie/Sébaste 

 

Reconstitution du Temple que Philippe a pu voir : 
ce qui reste actuellement , ce sont les marches du Temple  (Wikipedia)

 

 

Paysage de Samarie (Antikforever.com)