Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Sermon du 4ème dimanche de l’Avent B

         Nous lisons régulièrement la Bible au cours de nos liturgies. Le livre saint que nous appelons « LA » Bible est en fait une collection/une bibliothèque composée de 73 livres dont le 1er texte écrit sur la pierre remonte au 13ème siècle avant le Christ et le dernier de la moitié du 1er siècle après Jésus Christ, soit 1250 ans d’Ecriture.

 

         Ecrivains différents et très souvent inconnus, styles de livre ou genre littéraires très différents (poésie, droit, histoire, méditation, prophètes…) contextes historiques très variés… Et pourtant « nos saints livres » donc ne font qu’UNE Bible !

         St Paul nous donne aujourd’hui dans l’extrait de l’épître ce qui fait l’unité de tous ces livres et donc la clé de lecture et d’interprétation de tous les livres : « Mon Evangile, Jésus Christ, révélation d’un mystère gardé depuis toujours dans le silence, mystère maintenant manifesté  au moyen des écrits prophétiques, selon l’ordre du Dieu éternel, mystère porté à la connaissance  de toutes les nations pour les amener à l’obéissance de la foi. » Mystère, voilà le mot qu’il traduit dans les Ephésiens par « Dessein bienveillant de Dieu » caché, inconnu mais révélé en Jésus Christ… ou par l’ « impénétrable richesse du Christ » Mystère qu’il traduit dans les Corinthiens par « Sagesse de la Croix ». Ce mystère, cette sagesse, ce Dessein bienveillant pour les hommes, c’est la promesse fait à Abraham : et cette Promesse c’est le Christ.

         Ces livres si multiples ne concernent qu’une chose : le dessein bienveillant pour les hommes que Dieu a conçu pour eux et réalisé méthodiquement à travers toute l’histoire d’Israël… de l’Eden à la Venue Glorieuse du Christ dans le Royaume : « Immuable en Ton dessein » dit Isaïe… « Toi qui mènes toutes choses à son accomplissement ». Mais plus encore : non seulement le Dessein du Père mais LE PÈRE qui a ce Dessein. Jésus est venu pour révéler le Père et même me manifester : en Mt 11/27 Jésus déclare : « Personne ne connaît le Père sinon le Fils et Celui à qui il veut le révéler ». St Irénée fait remarquer en commentant ce texte que Jésus n’affrime pas que Dieu est inconnaissable… mais qu’il est inconnaissable en dehors du Fils qui seul peut le faire connaître. Le Père dans son Dessein est donc ce Mystère caché que Jésus révèle et que Paul comme Jean et les autres nous transmettent. En contemplant le Fils et le Dessein du Père, on connaît qui est le Père.

         Ce Dessein devait être révélé à Adam mais son refus d’entrer dans l’Alliance avec Dieu l’a privé de cette lumière. Seuls les patriarches, les prophètes et les Justes l’ont su et ont compris l’œuvre de Dieu : Josué déclare avant de mourir : « Moi, je m’en vais aujourd’hui par le chemin de tout le monde. Vous, vous reconnaissez, de tout votre cœur et de toute votre âme, qu’aucun des engagements pris par le Seigneur votre Dieu en votre faveur n’est resté sans effet : pour vous, tous ces engagements se sont réalisés, aucun d’eux n’est resté sans effet. » (Josué 23/14). Isaïe déclare : « J'annonce dès le commencement ce qui doit arriver, Et longtemps d'avance ce qui n'est pas encore accompli; Je dis: Mes arrêts subsisteront, Et j'exécuterai toute ma volonté. » (46/10)

St Paul  a la certitude que Dieu a tout dévoilé de ce dessein d‘amour et de communion entre Dieu et l’homme et que définitivement, Diue s’est dévoilé dans le mystère pascal du Christ :il écrit aux Ephésiens (3/2-9) « Vous avez appris, je pense, en quoi consiste la grâce que Dieu m’a donnée pour vous : par révélation, il m’a fait connaître le mystère, comme je vous l’ai déjà écrit brièvement En me lisant, vous pouvez vous rendre compte de l’intelligence que j’ai du mystère du Christ. CE MYSTÈRE n’avait pas été porté à la connaissance des hommes des générations passées, comme il a été révélé maintenant à ses saints Apôtres et aux prophètes, dans l’Esprit. Ce mystère, c’est que toutes les nations sont associées au même héritage, au même corps, au partage de la même promesse, dans le Christ Jésus, par l’annonce de l’Évangile. De cet Évangile je suis devenu ministre par le don de la grâce que Dieu m’a accordée par l’énergie de sa puissance. À moi qui suis vraiment le plus petit de tous les fidèles, la grâce a été donnée d’annoncer aux nations l’insondable richesse du Christ, et de mettre en lumière pour tous le contenu du mystère qui était caché depuis toujours en Dieu, le créateur de toutes choses. »

         Tout est dit : les nombreux livres bibliques écrits au long des siècles qui semblent être sans fin, dans le désordre… tous racontent comment Dieu réalise son dessein à travers l’histoire des hommes et selon leurs réponses, fidèles ou infidèles et comment, par là, il se révèle peu à peu jusqu’à la plénitude dans le Christ. En fin de compte, tous les livres ne concernent que Jésus Christ et son œuvre qui accomplit le Dessein divin d’avant les siècles, d’avant la création comme dit Paul, « ces choses cachées depuis les origines que Jésus lui-même dit venir révéler » (Mt 13/35) « La Sagesse que St Paul annonce, c’est à proprement dire le Dessein premier et immuable du Créateur lui-même, que la chute (humaine et plus qu’humaine) paraissait avoir mis en échec. Mais finalement cette Sagesse, jusque là cachée, méconnue, va se révéler dans l’anéantissement des règnes usurpés et avec eux, de la sagesse qui les inspirait. »[1]

         Pascal déjà dans les Pensées écrivait : « Quand un seul homme aurait fait un livre des prédictions de Jésus Christ… et que Jésus Christ serait venu conformément à ces prophéties, ce serait une force infinie.

Mais il y a bien plus ici. C’est une suite d’hommes durant 4000 ans qui constamment et sans variation viennent l’un en suite de l’autre prédire ce même avènement. C’est un peuple tout entier qui l’annonce et qui subsiste depuis 4000 années pour rendre en corps témoignages des assurances qu’ils en ont et dont ils ne peuvent être divertis par quelques menaces et persécutions qu’on leur fasse. Ceci est autrement considérable. » (Pensées 332/710) Et il ajoute pensant à Dieu lui-même : « Il faut être hardi pour prédire une même chose en tant de manières. » (336/709)

         Eh bien très chers frères et sœurs, tout ce dessein passe aujourd’hui dans une petite maison de Nazareth, auprès d’une jeune fille mariée mais qui ne vit pas encore avec son époux, à qui Dieu demande de donner naissance au Messie et quel Messie ! :  – chose inouïe et impensable – cet enfant  qui va exister par l’Esprit Saint créateur est Dieu assumant une nature humaine ! Diue se fait connaître en Lui. Amen

 

[1] Bouyer ch. 1 op. cit. p. 17

Les commentaires sont fermés.